Le roman bourgeois: Ouvrage comique. Fournier Edouard
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le roman bourgeois: Ouvrage comique - Fournier Edouard страница 17

Название: Le roman bourgeois: Ouvrage comique

Автор: Fournier Edouard

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn:

isbn:

СКАЧАТЬ blâma les meneurs de cette affaire… Il daigna informer Furetière que, si la chose dépendoit de lui seul, que s'il étoit chancelier, il lui accorderoit cent priviléges pour un, et il le combla d'éloges sur la beauté de son travail. Cependant, plus tard, quand l'honneur et l'existence même de la compagnie eurent été engagés par l'imprudente vivacité de Furetière, il engagea le chancelier à employer son autorité pour le réduire au silence.» (Francis Wey, Revue contemporaine.)

11

Louis XIV refusa de consentir à ce que Furetière fût remplacé de son vivant. Tallemant l'aîné, dans son article du Mercure, cherche à expliquer ce refus par un malentendu.

12

On essaya même de se dispenser envers lui des formalités usitées depuis la création de l'Académie pour les funérailles de ses membres. Il fallut l'autorité de la parole de Boileau pour rappeler les ennemis de Furetière à la décence et à la charité. Voici comment le fait est rapporté dans le Bolæana (p.68):

«A la mort de Furetière, il fut délibéré dans l'Académie si l'on feroit un service au défunt, selon l'usage pratiqué dès son établissement. M. Despréaux y alla exprès avec M. Racine le jour que la chose devoit être décidée; mais, voyant que le gros de l'Académie prenoit parti pour la négative, lui seul osa parler ainsi à cette compagnie:

«Messieurs, il y a trois choses à considérer ici: Dieu, le public et l'Académie. A l'égard de Dieu, il vous saura sans doute très bon gré de lui sacrifier votre ressentiment et de lui offrir des prières pour un mort qui en auroit besoin plus qu'un autre, quand il ne seroit coupable que de l'animosité qu'il a montrée contre vous. Devant le public, il vous sera très glorieux de ne pas poursuivre votre ennemi par delà le tombeau. Et pour ce qui regarde l'Académie, sa modération sera très estimable quand elle répondra à des injures par des prières, et qu'elle n'enviera pas à un chrétien les ressources qu'offre l'église pour apaiser la colère divine. D'autant mieux qu'outre l'obligation indispensable de prier Dieu pour vos ennemis, vous vous êtes fait une loi particulière de prier pour vos confrères.»

13

Regnier-Desmarets, qui tint la plume pour l'Académie pendant tout le temps de la querelle, prétend, au contraire, que les décisions d'un particulier sur la langue ne peuvent jamais être si sûres ni d'une si grande autorité que celles d'une compagnie instituée pour la perfectionner.

14

Terme de jeu de paume: «On dit qu'une balle a passé à fleur de corde, ou qu'elle a frisé la corde, pour dire que peu s'en est fallu qu'elle n'ait été dehors.» (Dictionn. de Furetière.)

15

C'est certainement de l'abbé Cotin ou de l'abbé Cassaigne qu'il est question. On sait, en effet, que Furetière partageoit la belle haine de Boileau contre ces prédicateurs à la mode; il paroît même, par une note de Brossette sur le vers 60 de la 3e satire, que c'est lui qui les avoit recommandés au satirique: «Ce fut l'abbé Furetière qui indiqua à notre auteur les deux mauvais prédicateurs qui sont ici nommés, l'abbé Cassaigne et l'abbé Cotin, tous deux de l'Académie françoise.»

16

La quête aux grands jours, dans une belle église, en brillante toilette, étoit une mode bourgeoise que Furetière ne devoit pas oublier. Il ne fait qu'en indiquer le ridicule, d'autres en ont relevé l'inconvenance; ainsi le P. Sanlecque, en deux vers célèbres de sa satire contre une mère coquette, etc., et l'auteur anonyme d'une satire contre l'Indécence des questeuses, que nous trouvons dans un petit volume assez rare, Poésies chrestiennes, etc., par le sieur D… Paris, 1710, in-8.

17

Cela est un trait contre La Serre, qui avoit la manie des illustrations pour ses livres: «Il tenoit pour maxime, dit Tallement (édit, in-8., t. 5, p. 24), qu'il ne falloit qu'un beau titre et une belle taille douce; aussi madame Margonne l'appeloit-elle le tailleur des muses, parcequ'il les habilloit assez bien.»

18

Ici Furetière n'a pas, en apparence au moins, autant de franchise que Despréaux. Dans sa 1re satire, celui-ci avoit dit:

Je ne puis rien nommer, si ce n'est par son nom; J'appelle un chat un chat, et Rolet un fripon.

Or, c'est ce même Rolet que Furetière, moins hardi, va peindre ici sous le pseudonyme de Vollichon. Il étoit bien connu au Palais. On ne l'y appeloit que l'âme damnée, et, quand le président Lamoignon vouloit désigner un insigne fripon, il disoit: C'est un Rolet. Selon Brossette, dans sa note sur le vers 157 de la 15e satire de Régnier, c'est à lui surtout qu'il falloit appliquer ce vers:

Un avocat instruire en l'un ou l'autre cause.

Rolet ne faisoit pas autre chose; même il faisoit pis. En 1681, il fut convaincu d'avoir fait revivre une obligation de 500 livres, dont il avoit déjà reçu le paiement. Un arrêt le condamna à un bannissement de neuf années, et, entre autres amendes et dépens, à 4,000 fr. de réparation civile. La minute et la grosse de l'obligation incriminée furent lacérées par le greffier en présence de Rolet. La sentence est du 12 août 1681, c'est-à-dire long-temps après la publication du Roman bourgeois. Mais il y avoit longues années que Rolet se mettoit en mesure de la mériter, et qu'on l'en déclaroit digne au Palais et dans le monde. Toutefois, comme ses friponneries n'étoient pas chose jugée, on n'osoit pas, de peur d'un procès qu'il n'eût pas manqué de vous faire, dire hautement et sous son nom ce qu'étoit Rolet. Despréaux, je l'ai dit, l'osa seul; mais, comme s'il eût eu peur de sa hardiesse, il l'atténua fort et l'annula même dans la 2e édition de ses satires, en mettant en note, pour le nom de Rolet, que c'étoit un hôtelier du pays blaisois. C'étoit se repentir d'avoir eu du courage, et en réalité n'être pas plus franc que ne l'avoit été Furetière avec son pseudonyme de Vollichon. Le plus comique de l'affaire, c'est que, selon Brossette, il se trouva en effet dans le Blaisois «un hôtelier de même nom, qui fit faire à Boileau de grandes plaintes. A Rouen, dit encore Brossette, dans une 1re édition qui fut faite sans la participation de l'auteur, on avoit mis un autre nom que celui de Rolet», ce qui nous étonne beaucoup, d'autant plus qu'à cette époque, dans cette même ville de Rouen, on jouoit une comédie en un acte, en vers, le Moulin de Bouille (Rouen, J. – B. Besongne, pet. in-12), dans laquelle Rolet étoit franchement nommé et mis en scène. – Furetière, dans son libelle allégorique, les Couches de l'Académie, fit encore, preuve qu'il le connoissoit bien, allusion à Rolet, comme au plus grand chicaneur du Palais. Il dit que la déesse Justice avoit, dans une écurie qu'on nomme Chicane, six harpies qu'on atteloit à son char, et à l'une d'elles, la première, la plus fameuse, il donne le nom de Rolette. Le patibulaire procureur finit mieux qu'il ne méritoit. On le déchargea de la peine du bannissement, à laquelle l'avoit condamné l'arrêt de 1681; il obtint une place de garde au château de Vincennes, et il y mourut.

19

C'étoit le jeu à la mode de ce temps-là, et l'on sait par Louis Racine que Boileau y excelloit. Les procureurs surtout en faisoient leur amusement favori. Furetière en a fait le sujet d'une des satires qu'on a imprimées à la suite du Roman bourgeois, édit. de Nancy, 1713, in-12., p. 319-327. C'est au quai Saint-Bernard que Furetière place la fameuse partie de boules qui remplit sa satire; mais on sait par Regnard, dans sa comédie du Divorce (prologue), que les joueurs de la bazoche avoient encore d'autres lieux de réunion: «Jupiter. Je me suis amusé en venant à jouer à la boule, aux Petits Carreaux, contre quatre procureurs, qui ne m'ont laissé que trente sols. – Arlequin. Où diable vous êtes-vous fourré là? Ces messieurs savent aussi bien rouler le bois que ruiner une famille.»

20

«Pièce de four, pâtisserie délicate faite avec du beurre, du lait et des œufs frais, pétrie avec de la fleur de farine; on y mêle du sucre et de l'écorce de citron. Le poupelin se sert d'ordinaire avec la tourte.» (Dict. de Furetière.)

21

On appeloit ainsi les petites villas bourgeoises, les vide-bouteilles des marchands et des procureurs. La Fontaine, dans sa fable du Testament expliqué par Esope, emploie ce mot dans ce sens-là; plus tard il finit par signifier simplement guinguette. (Journ. de Barbier, t. Ier, p.350.)

22

L'usage СКАЧАТЬ