L'année terrible. Victor Hugo
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Название: L'année terrible

Автор: Victor Hugo

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066304270

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СКАЧАТЬ portant l’aurore entre tes poings de fer,

      Contre César Hermann, contre Pierre Luther.

      Longtemps, comme le chêne offrant ses bras au lierre,

      Du vieux droit des vaincus tu fus la chevalière;

      Comme on mêle l’argent et le plomb dans l’airain,

      Tu sus fondre en un peuple unique et souverain

      Vingt peuplades, le Hun, le Dace, le Sicambre;

      Le Rhin te donne l’or et la Baltique l’ambre;

      La musique est ton souffle; âme, harmonie, encens,

      Elle fait alterner dans tes hymnes puissants

      Le cri de l’aigle avec le chant de l’alouette;

      On croit voir sur tes burgs croulants la silhouette

      De l’hydre et du guerrier vaguement aperçus

      Dans la montagne, avec le tonnerre au-dessus;

      Rien n’est frais et charmant comme tes plaines vertes;

      Les brèches de la brume aux rayons sont ouvertes,

      Le hameau dort, groupé sous l’aile du manoir,

      Et la vierge accoudée aux citernes le soir,

      Blonde, a la ressemblance adorable des anges.

      Comme un temple exhaussé sur des piliers étranges

      L’Allemagne est debout sur vingt siècles hideux,

      Et sa splendeur qui sort de leurs ombres, vient d’eux.

      Elle a plus de héros que l’Athos n’a de cimes.

      La Teutonie, au seuil des nuages sublimes

      Où l’étoile est mêlée à la foudre, apparaît;

      Ses piques dans la nuit sont comme une forêt;

      Au-dessus de sa tête un clairon de victoire

      S’allonge, et sa légende égale son histoire;

      Dans la Thuringe, où Thor tient sa lance en arrêt,

      Ganna, la druidesse échevelée, errait;

      Sous les fleuves, dont l’eau roulait de vagues flammes,

      Les syrènes chantaient, monstres aux seins de femmes,

      Et le Hartz que hantait Velléda, le Taunus

      Où Spillyre essuyait dans l’herbe ses pieds nus,

      Ont encor toute l’âpre et divine tristesse

      Que laisse dans les bois profonds la prophétesse;

      La nuit, la Forêt-Noire est un sinistre éden;

      Le clair de lune, aux bords du Neckar, fait soudain

      Sonores et vivants les arbres pleins de fées.

      O Teutons, vos tombeaux ont des airs de trophées;

      Vos aïeux n’ont semé que de grands ossements;

      Vos lauriers sont partout; soyez fiers, Allemands.

      Le seul pied des titans chausse votre sandale.

      Tatouage éclatant, la gloire féodale

      Dore vos morions, blasonne vos écus;

      Comme Rome Coclès vous avez Galgacus,

      Vous avez Beethoven comme la Grèce Homère;

      L’Allemagne est puissante et superbe.

      A LA FRANCE

      O ma mère!

       Table des matières

      A PRINCE PRINCE FT DEMI

      L’empereur fait la guerre au roi.

      Nous nous disions:

      — Les guerres sont le seuil des révolutions. —

      Nous pensions: — C’est la guerre. Oui, mais la guerre grande.

      L’enfer veut un laurier; la mort veut une offrande;

      Ces deux rois ont juré d’éteindre le soleil;

      Le sang du globe va couler, vaste et vermeil,

      Et les hommes seront fauchés comme des herbes;

      Et les vainqueurs seront infâmes, mais superbes. —

      Et nous qui voulons l’homme en paix, nous qui donnons

      La terre à la charrue et non pas aux canons,

      Tristes, mais fiers pourtant, nous disions: — France et Prusse!

      Qu’importe ce Batave attaquant ce Borusse!

      Laissons faire les rois; ensuite Dieu viendra.

      Et nous rêvions le choc de Vishnou contre Indra,

      Un avatar couvé par une apocalypse,

      Le flamboiement trouant de toutes parts l’éclipsé ;

      Nous rêvions les combats énormes de la nuit:

      Nous rêvions ces chaos de colère et de bruit

      Où l’ouragan s’attaque à l’océan, où l’ange,

      Étreint par le géant, lutte, et fait un mélange

      Du sang céleste avec le sang noir du titan:

      Nous rêvions Apollon contre Léviathan;

      Nous nous imaginions l’ombre en pleine démence:

      Nous heurtions, dans l’horreur d’une querelle immense,

      Rosbach contre Iéna, Rome contre Alaric,

      Le grand Napoléon et le grand Frédéric;

      Nous croyions voir vers nous, en hâte, à tire d’ailes,

      Les victoires voler comme des hirondelles

      Et, comme l’oiseau court à son nid, aller droit

      A la France, au progrès, à la justice, au droit; СКАЧАТЬ