LUPIN: Les aventures complètes. Морис Леблан
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Название: LUPIN: Les aventures complètes

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066379902

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СКАЧАТЬ suis résolu à changer mon installation et à la transporter là-bas, dans l’asile inviolable que vous savez. L’intervention de Sholmès brusque les choses. Quand un homme comme lui est sur une piste, on doit se dire que fatalement, il arrivera au bout de cette piste. Donc, j’ai tout préparé. Après-demain, mercredi, le déménagement aura lieu. À midi, ce sera fini. À deux heures, je pourrai moi-même quitter la place, après avoir enlevé les derniers vestiges de notre installation, ce qui n’est pas une petite affaire. D’ici là…

      – D’ici là ?

      – Nous ne devons pas nous voir, et personne ne doit vous voir, Clotilde. Ne sortez pas. Je ne crains rien pour moi. Je crains tout dès qu’il s’agit de vous.

      – Il est impossible que cet Anglais parvienne jusqu’à moi.

      – Tout est possible avec lui, et je me méfie. Hier, quand j’ai manqué d’être surpris par votre père, j’étais venu pour fouiller l’armoire qui contient les anciens registres de M. Destange. Il y a là un danger. Il y en a partout. Je devine l’ennemi qui rôde dans l’ombre et qui se rapproche de plus en plus. Je sens qu’il nous surveille… qu’il tend ses filets autour de nous. C’est là une de ces intuitions qui ne me trompent jamais.

      – En ce cas, dit-elle, partez, Maxime, et ne pensez plus à mes larmes. Je serai forte, et j’attendrai que le danger soit conjuré. Adieu, Maxime.

      Elle l’embrassa longuement. Et ce fut elle-même qui le poussa dehors. Sholmès entendit le son de leurs voix qui s’éloignait.

      Hardiment, surexcité par ce même besoin d’agir, envers et contre tout, qui le stimulait depuis la veille, il s’engagea dans une antichambre à l’extrémité de laquelle il y avait un escalier. Mais, au moment où il allait descendre, le bruit d’une conversation partit de l’étage inférieur, et il jugea préférable de suivre un couloir circulaire qui le conduisit à un autre escalier. Au bas de cet escalier il fut très surpris de voir des meubles dont il connaissait déjà la forme et l’emplacement. Une porte était entrebâillée. Il pénétra dans une grande pièce ronde. C’était la bibliothèque de M. Destange.

      « Parfait ! Admirable ! murmura-t-il, je comprends tout. Le boudoir de Clotilde, c’est-à-dire de la Dame blonde, communique avec un des appartements de la maison voisine, et cette maison voisine a sa sortie, non sur la place Malesherbes, mais sur une rue adjacente, la rue Montchanin, autant que je m’en souvienne… À merveille ! Et je m’explique comment Clotilde Destange va rejoindre son bien-aimé tout en gardant la réputation d’une personne qui ne sort jamais. Et je m’explique aussi comment Arsène Lupin a surgi près de moi, hier soir, sur la galerie : il doit y avoir une autre communication entre l’appartement voisin et cette bibliothèque… »

      Et il concluait :

      « Encore une maison truquée. Encore une fois, sans doute, Destange architecte ! Il s’agit maintenant de profiter de mon passage ici pour vérifier le contenu de l’armoire… et pour me documenter sur les autres maisons truquées. »

      Sholmès monta sur la galerie et se dissimula derrière les étoffes de la rampe. Il y resta jusqu’à la fin de la soirée. Un domestique vint éteindre les lampes électriques. Une heure plus tard, l’Anglais fit fonctionner le ressort de sa lanterne et se dirigea vers l’armoire.

      Comme il le savait, elle contenait les anciens papiers de l’architecte, dossiers, devis, livres de comptabilité. Au second plan, une série de registres, classés par ordre d’ancienneté, se dressait.

      Il prit alternativement ceux des dernières années, et aussitôt il examinait la page de récapitulation, et, plus spécialement, la lettre H. Enfin, ayant découvert le mot Harmingeat, accompagné du chiffre 63, il se reporta à la page 63 et lut :

      « Harmingeat, 40, rue Chalgrin. »

      Suivait le détail de travaux exécutés pour ce client en vue de l’établissement d’un calorifère dans son immeuble. Et en marge, cette note : « Voir le dossier M. B. »

      – Eh ! Je le sais bien, dit-il, le dossier M. B., c’est celui qu’il me faut. Par lui, je saurai le domicile actuel de M. Lupin.

      Ce n’est qu’au matin que, sur la deuxième moitié d’un registre, il découvrit ce fameux dossier.

      Il comportait quinze pages. L’une reproduisait la page consacrée à M. Harmingeat de la rue Chalgrin. Une autre détaillait les travaux exécutés pour M. Vatinel, propriétaire, 25, rue Clapeyron. Une autre était réservée au Baron d’Hautrec, 134, avenue Henri-Martin, une autre au château de Crozon, et les onze autres à différents propriétaires de Paris.

      Sholmès copia cette liste de onze noms et de onze adresses, puis il remit les choses en place, ouvrit une fenêtre, et sauta sur la place déserte, en ayant soin de repousser les volets.

      Dans sa chambre d’hôtel il alluma sa pipe avec la gravité qu’il apportait à cet acte, et, entouré de nuages de fumée, il étudia les conclusions que l’on pouvait tirer du dossier M. B., ou, pour mieux dire, du dossier Maxime Bermond, alias Arsène Lupin.

      À huit heures, il envoyait à Ganimard ce pneumatique :

      « Je passerai sans doute, ce matin, rue Pergolèse et vous confierai une personne dont la capture est de la plus haute importance. En tout cas, soyez chez vous cette nuit et demain mercredi jusqu’à midi, et arrangez-vous pour avoir une trentaine d’hommes à votre disposition… »

      Puis il choisit sur le boulevard un fiacre automobile dont le chauffeur lui plut par sa bonne figure réjouie et peu intelligente, et se fit conduire sur la place Malesherbes, cinquante pas plus loin que l’hôtel Destange.

      – Mon garçon, fermez votre voiture, dit-il au mécanicien, relevez le col de votre fourrure, car le vent est froid, et attendez patiemment. Dans une heure et demie, vous mettrez votre moteur en marche. Dès que je reviendrai, en route pour la rue Pergolèse.

      Au moment de franchir le seuil de l’hôtel, il eut une dernière hésitation. N’était-ce pas une faute de s’occuper ainsi de la Dame blonde tandis que Lupin achevait ses préparatifs de départ ? Et n’aurait-il pas mieux fait, à l’aide de la liste des immeubles, de chercher tout d’abord le domicile de son adversaire ?

      – Bah ? se dit-il, quand la Dame blonde sera ma prisonnière, je serai maître de la situation.

      Et il sonna.

      M. Destange se trouvait déjà dans la bibliothèque. Ils travaillèrent un moment et Sholmès cherchait un prétexte pour monter jusqu’à la chambre de Clotilde, lorsque la jeune fille entra, dit bonjour à son père, s’assit dans le petit salon et se mit à écrire.

      De sa place, Sholmès la voyait, penchée sur la table, et qui, de temps à autre, méditait, la plume en l’air et le visage pensif. Il attendit, puis prenant un volume, il dit à M. Destange :

      – Voici justement un livre que Mlle Destange m’a prié de lui apporter dès que je mettrais la main dessus.

      Il se rendit dans le petit salon et se posta devant Clotilde de façon à ce que son père ne pût l’apercevoir, et il prononça :

      – Je suis M. Stickmann, le nouveau secrétaire de M. Destange.

      – Ah ! fit-elle sans se déranger. Mon père a donc changé de secrétaire ?

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