Le Général Dourakine. Comtesse de Ségur
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Читать онлайн книгу Le Général Dourakine - Comtesse de Ségur страница 8

Название: Le Général Dourakine

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Книги для детей: прочее

Серия:

isbn: 4064066089306

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СКАЧАТЬ général, se retournant vers ses domestiques, donna des ordres pour qu'on allât plus vite avec une charrette à la recherche de ce pauvre garçon.

      Madame Papofski: «Ah! mon cher oncle! comme vous êtes bon! Vous êtes admirable!»

      Le général, quittant le bras de sa nièce: «Assez, Maria Pétrovna; je n'aime pas les flatteurs et je déteste les flatteries. Voici votre appartement; entrez, je vous suis.»

      Mme Papofski rougit, entra et se trouva en face de Mme Dérigny et des enfants, qui achevaient les derniers embellissements dans la chambre de la nièce du général. Mme Dérigny salua; Jacques et Paul firent leur; petit salut; Mme Papofski leur jeta un regard hautain, fit une légère inclinaison de tête et passa. Le général, mécontent du froid accueil fait à ses favoris, fit un demi-tour, se dirigea, sans prononcer un seul mot, vers la porte de la chambre, après avoir fait à Mme Dérigny et à ses deux enfants signe de le suivre, et sortit en fermant la porte après lui.

      Il retrouva dans le corridor les huit enfants de Mme Papofski, rangés contre le mur.

      Le général: «Que faites-vous donc là, enfants?»

      Sonushka: «Mon oncle, nous attendons que maman nous permette d'entrer.»

      Le général: «Comment, imbéciles! vous ne pouvez pas entrer sans permission?»

      Mitineka: «Oh non! mon oncle: maman serait en colère.»

      Le général: «Que fait-elle quand elle est en colère?»

      Yégor: «Elle nous bat, elle nous tire les cheveux.»

      Le général: «Attendez, mes amis, je vais vous faire entrer, moi; suivez. moi et ne craignez rien. Jacques et Paul, faites l'avant-garde des enfants: vous aiderez à les établir chez eux.»

      Le général avança jusqu'à la porte qui donnait dans l'appartement des enfants, et les fit tous entrer; puis il alla vers la porte qui communiquait à la chambre de sa nièce, l'entr'ouvrit et lui dit à très haute voix:

      «Ma nièce, j'ai amené les enfants dans leurs chambres; je vais leur envoyer les bonnes, et je ferme cette porte pour que vous ne puissiez entrer chez eux qu'en passant par le corridor.»

      Madame Papofski: «Non, mon oncle; je vous en prie, laissez cette porte ouverte; il faut que j'aille les voir, les corriger quand j'entends du bruit. Jugez donc, mon oncle, une pauvre femme sans appui, sans fortune!... je suis seule pour les élever.»

      Le général: «Ma chère amie, ce sera comme je le dis, sans quoi je ne vous viens en aide d'aucune manière. Et, si pendant votre séjour ici j'apprends que vous avez fouetté, maltraité vos enfants ou vos femmes, je vous en témoignerai mon mécontentement... dans mon testament.»

      Madame Papofski: «Mon bon oncle, faites comme vous voudrez; soyez sûr que je ne...»

      Tr, tr, tr, la clef a tourné dans la serrure, qui se trouve fermée. Mme Papofski, la rage dans le coeur, réfléchit pourtant aux six cent mille roubles de revenu de son oncle, à sa générosité bien connue, à son âge avancé, à sa corpulence, à ses nombreuses blessures. Ces souvenirs la calmèrent, lui rendirent sa bonne humeur, et elle commença sa toilette. On ne lui avait pas interdit de faire enrager ses femmes de chambre: les deux qui étaient présentes ne reçurent que sottises et menaces en récompense de leurs efforts pour bien faire; mais, à leur grande surprise et satisfaction, elles ne reçurent ni soufflets ni égratignures.

       Table des matières

       Table des matières

      Les petits Papofski regardaient avec surprise Jacques et Paul: ni l'un ni l'autre ne leur baisaient les mains, ne leur faisaient de saluts jusqu'à terre; ils se tenaient droits et dégagés, les regardant avec un sourire. Mitineka: «Mon oncle, qui sont donc ces deux garçons qui ne disent rien?»

      Le général: «Ce sont les petits Français, deux excellents enfants; le grand s'appelle Jacques, et l'autre Paul.»

      Sonushka: «Pourquoi ne nous baisent-ils pas les mains?»

      Le général: «Parce que vous êtes de petits sots et qu'ils ne baisent que la main de leurs parents.»

      Jacques: «Et la vôtre, général!

      —Ils parlent français! ils savent le français! s'écrièrent Sonushka, Mitineka et deux ou trois autres.»

      Le général: «Je crois bien, et mieux que vous et moi.»

      Pavlouska: «Est-ce que je peux jouer avec eux, mon oncle?»

      Le général: «Tant que tu voudras; mais je ne veux pas qu'on les tourmente. Allons, soyez sages, enfants; voilà vos bonnes qui apportent les malles. Je m'en vais; soyez prêts pour dîner dans une heure.»

      Le général sortit après leur avoir caressé les joues, tapoté amicalement la tête, et après avoir recommandé aux bonnes d'envoyer les enfants au salon dans une heure.

      «Jouons, dit Mitineka.»

      Sonushka: «A quoi allons-nous jouer?»

      Mitineka: «Au cheval. Dis-donc toi, grand, va nous chercher une corde.»

      Jacques: «Pour quoi faire? la voulez-vous grande ou petite, grosse ou mince?»

      Mitineka: «Très grande et très grosse. Dépêche-toi, cours vite.»

      Jacques ne courut pas, mais alla tranquillement chercher la corde qu'on lui demandait. Il n'était pas trop content du ton impérieux de Mitineka: mais c'étaient les neveux du général, et il crut devoir obéir sans répliquer.

      Pendant qu'il faisait sa commission, Yégor, l'un d'entre eux, âgé de huit ans, s'approcha de Paul et lui dit: «Mets-toi à quatre pattes, que je monte sur ton dos: tu seras mon cheval.»

      Paul était fort complaisant: il se mit à quatre pattes; Yégor sauta sur son dos et lui dit d'aller très vite, très vite. Paul avança aussi vite qu'il pouvait.

      «Plus vite, plus vite! criait Yégor. Nikolai, Mitineka, Pavlouska, fouettez mon cheval, qu'il aille plus vite!»

      Les trois frères saisirent chacun une petite baguette et se mirent à frapper Paul. Le pauvre petit voulut se relever, mais tous se jetèrent sur lui et l'obligèrent à rester à quatre pattes.

      Paul criait et appelait Jacques à son secours; par malheur Jacques était loin et ne pouvait l'entendre.

      «Au galop! lui criait Yégor toujours à cheval sur son dos. Ah! tu es un mauvais cheval, rétif! Fouettez, frères! fouettez!»

      Les cris de Paul furent enfin entendus par Mme Dérigny; elle accourut, se précipita dans la chambre, culbuta Yégor, repoussa les autres et arracha СКАЧАТЬ