Cadio. George Sand
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Cadio - George Sand страница 12

Название: Cadio

Автор: George Sand

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066082918

isbn:

СКАЧАТЬ qui entre.) Eh bien, ma tante? est-elle prête?

      LA KORIGANE. Elle est déjà en voiture avec le vieux monsieur, et votre cheval est en bas, qui s'impatiente.

      LOUISE, (regardant à la fenêtre.) Mais ce n'est pas là mon cheval.

      LA KORIGANE. Celui qui le tient vous en a trouvé un meilleur.

      LOUISE. Celui qui le tient? qui donc?

      LA KORIGANE. C'est Saint-Gueltas, pardi! ne faites donc pas semblant...

      MARIE, (à Louise, bas.) Ne répondez pas à cette folle. Je monterai votre cheval. Acceptez celui qu'on vous offre, puisqu'il est meilleur.

      LOUISE, (à la Korigane.) Dites à mon père que je l'attends en bas. (Elle sort avec Marie.)

      LA KORIGANE. Oui, oui, marche! Où le cheval ira, il faudra que tu ailles, et où Saint-Gueltas te conduit, il faudra bien que ton père te suive! Il a gagné son pari, Saint-Gueltas! La fille lui plaît. Et moi... il ne m'a pas seulement regardée!... Qu'est-ce que je vais devenir à présent? Voyons, si je peux retrouver Cadio! (Elle sort.)

       Table des matières

      Fin de l'été, 1793.--La salle à manger du château de Sauvières. La grande porte du fond est ouverte sur le parc, dont la grille porte cette inscription: PROPRIÉTÉ NATIONALE.

      SCÈNE PREMIÈRE.--REBEC est attablé avec MOUCHON et CHAILLAC; MADELON et JAVOTTE, servantes de Rebec les servent. Flambeaux allumés, il fait nuit dehors. La table est richement servie.

      MOUCHON. Brrr!... La nuit est noire... et pas chaude, savez-vous?

      REBEC, (avec dignité.) Javotte, allumez la cheminée! Madelon, fermez les portes.

      CHAILLAC, (d'un ton impératif et militaire.) Allumez ce que vous voudrez, mais ne fermez rien. Dans ma position, la surveillance est de rigueur.

      REBEC. Vous avez raison, commandant! Buvons pour nous réchauffer. Avec ce bon vin-là, on ne craint pas les surprises. Ça vous enflamme le coeur... J'ai envie de chanter!

      CHAILLAC. Chantez, monsieur le gardien du séquestre, chantez! Chantez-nous la prise de la Bastille.

      REBEC. Justement, c'était mon idée! (Il chante sur l'air O ma tendre musette.)

      Où nous devions périr,

      Sans un trait admirable

      Fait pour nous secourir!

      Des fastes de l'histoire

      Tu seras l'ornement.

      France, chante victoire.

      En cet heureux moment.

      (Les deux autres reprennent le refrain.)

      Éli, rempli de zèle,

      Brave officier français!

      La couronne immortelle

      Est due à ton succès.

      Au bout de ton épée

      Conserve cet écrit

      Qui fait ta renommée

      Que chacun applaudit.

      Cette affreuse Bastille

      N'existe déjà plus.

      D'ardeur chacun pétille...

      Permettez,... j'oublie!

      Fuis, honteux esclavage...

      MOUCHON, (bâillant.) Ah bah! compère, tu t'embrouilles et tu chantes faux! Et puis la prise de la Bastille, c'est vieux! On a dépassé tout ça!

      CHAILLAC. Permettez, permettez, citoyen Mouchon. Dépasser la prise de la Bastille n'est pas aisé. Il n'y a rien de si grand dans l'histoire!

      MOUCHON. Je ne veux pas vous dire non, vous en étiez.

      REBEC. Oui, il en était, lui, et je porte la santé d'Harmodius Chaillac, ci-devant vainqueur de la Bastille!

      CHAILLAC. Comment ci-devant? ci-devant vous-même!

      REBEC. Pardonnez, j'ai la langue un peu épaisse. Je dis le brave Chaillac, vainqueur de la ci-devant Bastille et commandant actuel de l'héroïque garde nationale de Puy-la-Guerche, élu sur le champ de bataille, il y a quatre mois, en remplacement du traître Sauvières, passé à l'ennemi. En voilà, des titres de gloire!

      CHAILLAC, (trinquant.) Merci; à la vôtre! Mais la modestie me force à dire que la défense de Puy-la-Guerche n'est pas un fait d'armes comparable à la prise de la Bastille, et que, si M. Sauvières, le ci-devant comte, ne se fût interposé entre nous et les royalistes...

      MOUCHON, aviné. Et moi, je vous dis... je vous dis que si! La Bastille, c'était la Bastille. Y avait du monde, y avait tout Paris pour prendre ça, tandis que notre ville, nous n'étions pas seulement deux cents hommes armés contre des mille et des mille brigands!

      CHAILLAC. Vous n'en savez rien. Vous n'y étiez pas!

      MOUCHON. Je n'y étais pas, je n'y étais pas... Ça vous plaît à dire!

      REBEC. Allons, compère Mouchon, faut pas tergiverser; nous n'y étions pas!

      CHAILLAC. Vous étiez ici avec bien d'autres, et vous vous cachiez!

      REBEC. Comme des imbéciles que nous sommes,--que nous étions! pensant que le Sauvières était pour nous, tandis que l'oppresseur nous tenait dans les fers et nous livrait aux sicaires royalistes.

      CHAILLAC. Il ne faut rien exagérer, c'est inutile. Le citoyen Sauvières n'était pas oppresseur, et il ne vous a pas livrés, puisqu'on vous a retrouvés ici sains et saufs le lendemain de la chasse que nous avons donnée à l'avant garde de Saint-Gueltas!

      MOUCHON. Grande action, action sublime, commandant Chaillac, et qui burine votre nom au frontispice de la renommée!

      CHAILLAC. Oui, oui, vous me flattez pour que je ne vous reproche pas votre couardise! Si vous aviez eu un peu de coeur au ventre, ce jour-là, on n'aurait pas massacré sous vos yeux ce malheureux Le Moreau.

      REBEC. Commandant, les portes étaient fermées entre nous et ce forfait exécrable.

      CHAILLAC. Il fallait les enfoncer! Celles de la Bastille СКАЧАТЬ