Название: Le Ciel De Nadira
Автор: Giovanni Mongiovì
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Исторические любовные романы
isbn: 9788835411437
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“ Il sait très bien pourquoi il l’a capturée…. et il sait très bien aussi comment la libérer. ”
“ Et pourquoi nous mentirait-il ? ”
“ Parce qu’il ne satisfera jamais la requête de l’autre ; il ne peut pas car cela signifierais trahir son propre sang. ”
Jala commença à sangloter en se secouant sur les épaules de Corrado. ” Je t’en pries; que t’on t’il dit ? ”
“ Celui qui l’a capturée, et que vous vous obstinez à appeler Salim n’est rien d’autre que Mohammed ibn al-Thumna, Qā’id de Catane et Syracuse, et il libérera Nadira uniquement si ibn al- Ḥawwās lui rend son épouse. On m’a laissé en vie uniquement pour que je puisse reporter la nouvelle au Qā’id, toutefois il sait toute chose, et il le sait car ibn al-Thumna descendait de Qasr Yanna le soir où son beau-frère avait ignoré sa requête concernant le fait de lui rendre son épouse. ”
Jala connaissait très bien la question, Maimuna elle même lui en avait parlé. Elle était le témoin de la détermination de cette femme à ne pas retourner chez son mari, au risque même de ne plus voir ses enfants, Jala lança un grand cri de désespoir.
Corrado avait épuisé le but de cette conversation, il rentrait donc sous sa tente. En attendant, le typique brouillard qui entoure souvent le mont de Qasr Yanna descendait et cachait les larmes du présent et des souvenirs indicibles du passé.
Chapitre 14
Fin de l’été 1040 (431 de l’hégire), terres de la Sicile Centrale
On ne peut tenir un troupeau uni si son berger bat ses moutons…ce qui frappe finit par se disperser. Ainsi, tandis que William de Hauteville convoquait ses principaux hommes pour discuter de ce qu’il y avait à faire, Georges Maniakès se déchaînait outre mesure contre ses subordonnés. Son génie militaire était incontesté mais son côté humain laissait à désirer. Et il est vrai que le naturel de l’homme réapparaît tou-jours, même lorsque le mythe et la gloire essaient de couvrir la réalité par leur halo d’héroïsmes et de légendes. Maniakès était acclamé par les chrétiens qui l’attendaient comme un libérateur et par les soldats qui le craignaient, mais la vérité est qu’il était un sale type. Ainsi après s’être fait détester par Arduin le lombard, Maniakès avait fait un pas plus long que sa jambe et avait agressé Stefano le Calfat, en l’accusant également de trahison. Toutefois il avait bien peu de pouvoir contre l’amiral incompétent, beau-frère de l’Empereur et apparemment appuyé également par l’Impératrice Zoé, qui commandait réellement l’Empire d’Orient.
Arduin avait été sage dans ses choix, en se libérant pacifique-ment de ses obligations envers Maniakès, même si l’objectif était de lui faire payer le compte successivement ; normands et autres, comme on pouvait l’imaginer, l’avaient suivi. Stefano, au contraire, fort de ses appuis importants, avait dénoncé le fait et accusé Maniakès de vouloir prendre pour soi la Sicile toute entière. Le Strategos avait été arrêté et traduit à Constantinople, mais pas avant d’avoir dérobé les reliques de Sainte Agate et les avoir envoyées comme butin à la ville qu’il servait, en essayant de démontrer que les accusations de Stefano étaient fausses, et qu’aucune richesse conquise ne pouvait prendre la place de sa fidélité à l’Empereur. Une plaisanterie que les gens de Catane n’auraient jamais pardonné à Constantinople.
A partir de ce moment là, les opérations terrestres étaient passées dans les mains de Stefano et cela peut faire comprendre pourquoi la campagne contre les maures de Sicile avait commencé à échouer irrémédiablement. En premier lieu Stefano avait décidé d’entamer une ba-taille contre les contingents traîtres des troupes auxiliaires, car il croyait avec prétention, réussir dans ce que même Maniakès avait évité… et dans le combat il avait trouvé la mort.
Avec l’armée régulière des provinces romées de l’Italie méridionale encore en Sicile, désorienté et battu, lombards et normands avaient alors décidés de contre-attaquer l’Empire en Calabre et dans les Pouilles, en prenant en contrepoint le nouvel ennemi.
Ce fut durant ces jours, avant de passer définitivement le Détroit, que les hommes de William, dans la tentative de saisir le plus possible pour leur butin personnel, chassèrent de long en large les villages Siciliens. Ils se partagèrent en bandes de vingt et trente, et chacun d’eux se dirigea vers où il croyait pouvoir conquérir facilement, sans faire de distinction entre islamiques ou chrétiens quand la bouchée en valait la peine.
Tancred proposa d’attaquer les villages dégarnis des sarrasins, installés depuis peu à est de Qasr Yanna. Il se dirigea vers le nombril de la Sicile avec l’armée de Abd-Allah éparpillée, forte de l’effet surprise, dépourvue de la pesante armature et avec l’intention de frapper en coup de foudre pour ensuite fuir vers est, Roul, Tancred, Geuffroi, le jeune Conrad et une autre trentaine de guerriers, se dirigèrent vers le nombril de la Sicile.
Conrad n’avait jamais cessé d’encourager Roul à l’enseignement de la guerre, en obtenant de sa part une instruction que seul un habile guerrier normand pouvait donner. Ce que cependant Roul avait le plus touché était le cœur du jeune garçon, en l’enflammant de haine envers l’ennemi. Conrad désirait maintenant plus que jamais, se venger de son père et avait l’intention de le faire avec n’importe quelle personne qui aurait pu se trouver devant lui. Durant les semaines précédentes il avait demandé une licence à son maître, chaque fois qu’il s’était trouvé devant un sarrasin, toutefois Roul avait répété continuellement que sa colère devait être préservée uniquement pour la bataille, et que ne pas pouvoir maintenir la discipline dans des vêtements civils était stupide.
Maintenant il restait là, étendu sur la crête d’une colline terreuse et regardait au delà. C’était l’après midi et le soleil bas commençait à dé-ranger les yeux. Un village était installé, justement sur les pentes de la montagne de Qasr Yanna. Un torrent descendait sur le côté du plateau, où il avait été construit et où certains norias hissaient l’eau pour la diriger vers les canaux des terrains supérieurs. Des dizaines de parcelles cultivées en potagers, entouraient le village dans chaque direction. En-core plus loin se trouvaient les terres réservées au blé, des milliers d’hectares qui se perdaient à l’horizon. Les soldats de la compagnie normande avaient maintenant des terrains de céréales à l’arrière et des potagers devant.
“ Avec le soleil en pleine face ils y mettront peu pour se rendre compte de nous, dès que nous descendrons de la colline. ” fit remarquer Tancred.
“ Regardez là haut ! ” invita Roul, en indiquant Qasr Yanna sur le sommet de la montagne.
“ Il ne faudra pas longtemps pour que le soleil disparaisse derrière la crête de la montagne. Attaquons quand la visibilité devient difficile pour les sentinelles. ” précisa t’il.
“ Je doute que cette poignée de villageois ait des sentinelles. ”commenta Geuffroi.
“ Car ils n’ont rien à défendre… ” ajouta un autre.
“ Non, cher ami, parce qu’ils se sentent en sécurité. Ils tiendront l’or dans leur église… dans cette mosquée là au fond. ” expliqua Roul
“ Au coucher du soleil, les hommes rentreront de la campagne… nous devons les frapper avant ! ” proposa Tancred.
“ Tu n’as pas peur des fourches, j’espère… ” plaisanta Roul.
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