Название: Salle de Crise
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Триллеры
isbn: 9781094313023
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« C’est comme un kit de crochetage de serrures, mais en plus rapide. »
Ils entrèrent. Le bureau était sombre, mais bien rangé. Il n’y avait pas de fenêtre. Il y avait une armoire de classement à trois tiroirs, qui était presque entièrement vide. Les tiroirs du bas ne contenaient que quelques reçus d’expédition. Dans celui du haut, ils trouvèrent quelques barres énergétiques, des petits sachets de bretzels et de chips, ainsi que des bouteilles d’eau minérale.
Il y avait une longue table en bois qui servait de bureau, avec un vieil ordinateur posé dessus. Sur l’un des côtés du bureau, il y avait de profonds tiroirs qui servaient à ranger des dossiers. Mais les tiroirs étaient fermés à clé.
« Ed ? » dit Luke.
Ed s’approcha, prit la poignée du premier tiroir en main, et tira violemment dessus pour l’ouvrir – à l’œil nu, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un simple tour de passe-passe mais Luke savait très bien à quoi s’en tenir. Ed ouvrit chacun des tiroirs en utilisant la même technique.
« Comme un kit de crochetage, » dit-il.
Luke hocha la tête. « Oui, mais en plus rapide. »
Il n’y avait pas grand-chose dans les tiroirs. Des crayons, des stylos, du matériel de bureau. Un paquet de chewing-gum. Une vieille calculatrice Texas Instruments. Au fond de l’un des tiroirs, ils trouvèrent trois CD-ROM dans des boîtiers sales en plastique. Sur les boîtiers, étaient indiquées les lettres A, B et C, écrites au marqueur sur un morceau de ruban adhésif. Le boîtier avec la lettre B était fendu.
Swann s’assit devant l’ordinateur et l’alluma. « C’est du vieux matos, » dit-il. « Ce truc a probablement plus de vingt ans. Je parie qu’il n’est même pas connecté à internet. Regardez ça… Ça date d’avant la connexion par câble, et bien avant le wifi. Il n’y a rien pour brancher un câble Cat 5. Si vous voulez connecter ce machin à internet, il faut retourner à l’époque de la numérotation à distance. »
Aux yeux de Luke, tout ça n’avait aucun sens.
« Pourquoi est-ce qu’un type de son envergure, venant d’un pays réputé pour ses piratages informatiques, aurait un ordinateur qui ne serait même pas connecté à internet et qui ne pourrait de toute façon pas l’être, même s’il le voulait ? »
Swann haussa les épaules. « J’ai bien quelques hypothèses en tête. »
« Tu veux nous en faire part ? »
« La première hypothèse, c’est qu’il ne soit pas Chinois. Qu’il ne fait partie d’aucun plan sophistiqué de sabotage. Le piratage qui a permis de contrôler le barrage n’était pas particulièrement compliqué. Il travaille peut-être pour un groupe sans aucun soutien gouvernemental. »
« S’il n’est pas Chinois, alors d’où vient-il ? » dit Luke.
Swann haussa les épaules. « Il pourrait tout aussi bien être Américain. Ou Canadien… Il a des pommettes saillantes et un faciès assez plat, alors il pourrait être Thaïlandais. Mais il a aussi une corpulence imposante, alors il pourrait venir du Nord de la Chine. Ou ça pourrait être un Américain, avec des ancêtres asiatiques. Quand j’étais avec vous dans cette cabane, je n’ai rien vu qui puisse indiquer une nationalité en particulier. Mais je ne le considérerais pas forcément Chinois, juste parce qu’il a un passeport issu par ce pays. »
« OK… Et quelles sont tes autres hypothèses ? » demanda Luke.
« Mon autre hypothèse, c’est qu’ils aient intentionnellement évité toute technologie afin qu’on ne puisse pas facilement découvrir leurs intentions. Il est impossible de pirater quelque chose qui ne se trouve pas en ligne. Si Li n’est pas connecté à internet, personne ne peut lire ses dossiers. La seule manière d’y accéder, c’est en venant ici, dans cet entrepôt perdu au milieu de nulle part, dans un quartier industriel pourri en périphérie d’Atlanta. Et la seule manière de découvrir l’existence de cet entrepôt, c’est de torturer Li ou, comme dans ton cas, de le menacer de le faire. Et c’est quelque chose qui n’aurait jamais dû arriver, vu que Li était supposé se donner la mort avant d’être arrêté. Ceux qui étaient supposés récupérer cet ordinateur, c’étaient les supérieurs de Li ou éventuellement Sal, si l’argent de la location n’était plus versé. Et Sal aurait sûrement jeté ce vieux machin à la poubelle, ou il l’aurait vendu pour dix dollars. »
L’écran de l’ordinateur apparut, avec une fenêtre demandant le mot de passe.
Swann fit un geste de la tête en direction de l’écran. « Et ça… ça aurait été suffisant pour que Sal ne cherche pas à en savoir plus. »
« Tu vas pouvoir passer outre ? » demanda Ed.
Swann sourit. « Tu rigoles ? Les cryptages des années quatre-vingt-dix, c’est un vrai jeu d’enfants. J’arrivais déjà à les contourner à l’âge de treize ans. »
Il tapa une commande et un vieil écran noir MS-DOS apparut dans le coin supérieur gauche. Il tapa plusieurs autres commandes et il hésita un instant avant de continuer. L’écran Windows apparut à nouveau, sans plus demander de mot de passe.
Une fois qu’il eut accès à l’écran du bureau, Swann cliqua à plusieurs endroits. Ça ne lui prit pas très longtemps. « Il n’y a aucun fichier, » dit-il. « Aucun document Word, ni Excel, aucune photo, rien. »
Il regarda Luke par-dessus son épaule.
« Cet ordinateur a été nettoyé. Le disque dur est toujours là et il fonctionne mais il n’y a plus rien dessus. Je pense que notre ami monsieur Li nous a joué un mauvais tour. »
« Est-ce que tu peux récupérer les fichiers qui ont été supprimés ? » demanda Luke.
Swann haussa les épaules. « Peut-être, mais je ne pourrai pas le faire d’ici. Et peut-être qu’il n’y avait aucun fichier, de toute façon. Il faudra retirer le disque dur et le ramener à la NSA pour en être sûr. »
Luke se sentit légèrement démoralisé. Normalement, il avait plutôt confiance en sa capacité à lire à travers les gens. Mais peut-être que Swann avait raison. Peut-être que Li leur avait joué un mauvais tour. Il avait vraiment eu l’air terrorisé, mais peut-être qu’il avait fait semblant. Mais pourquoi ferait-il ça ? Il devait savoir que Luke allait revenir et qu’il n’y aurait aucun moyen de l’éviter.
« Et les CD ? » dit-il. « Si on y jetait un coup d’œil. »
Swann prit le premier CD, sur lequel la lettre A était indiquée. Il le prit du bout des doigts, comme s’il contenait une maladie contagieuse. « Oui, pourquoi pas… »
Il fit glisser le CD dans la fente. L’ordinateur se mit soudain à tourner à plein régime. On aurait dit un avion se préparant au décollage. Après un moment, une fenêtre apparut à l’écran. C’était une liste de fichiers Word. Ils avaient des noms qui suivaient СКАЧАТЬ