Une Cour de Voleurs . Морган Райс
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Une Cour de Voleurs - Морган Райс страница 3

СКАЧАТЬ Sophia les voyait rassemblés autour des portes et des fenêtres de l'orphelinat. Il y avait les plus âgés qu'elle connaissait et des plus jeunes qui venaient d'arriver dans ce qui passait pour un établissement de soins. Ils allaient regarder ce qui allait lui arriver et cela donnerait probablement des cauchemars à certains d'entre eux plus tard. Les sœurs masquées voulaient que les enfants présents se souviennent de ce qu'ils étaient et qu'ils apprennent qu'il n'existait rien de meilleur pour eux.

      “Au secours !” leur cria-t-elle, mais cela ne fit aucune différence.

      Elle lisait dans leurs pensées. Certains d'entre eux avaient trop peur pour bouger, d'autres clignaient encore des yeux sans comprendre ce qui se passait. Quelques-uns pensaient même qu'elle méritait ce qui lui arrivait, qu'il fallait qu'elle soit punie pour avoir enfreint les règles.

      Les sœurs arrachèrent sa robe extérieure à Sophia. Sophia essaya de se débattre mais une des sœurs la gifla pendant que les autres la tenaient en place.

      “Tu t'imagines que tu peux porter des habits de luxe ? Une effrontée comme toi ne mérite pas d'avoir de beaux vêtements. Tu mérites tout juste la vie que la déesse a choisi de te donner.”

      Elles la déshabillèrent et ne lui laissèrent que son sous-vêtement ordinaire sans tenir compte de sa honte. Elles lui défirent violemment ses tresses pour la décoiffer complètement et ne même pas lui laisser ce soupçon de contrôle sur son apparence. Dès qu'elle résistait ne serait-ce qu'un peu, elles la giflaient et elle titubait sous le choc. Malgré sa résistance, elles la firent avancer.

      La sœur O’Venn était une de celles qui le faisait avec le plus de plaisir. Elle faisait avancer Sophia tout en parlant à un tel volume que les occupants de l'orphelinat qui assistaient à la scène ne pouvaient que l'entendre.

      “T'imaginais-tu que tu allais te promener longtemps ?” demanda-t-elle. “La Déesse Masquée exige qu'on lui paye ses dettes ! T'imaginais-tu qu'une effrontée comme toi allait y échapper en s'offrant à un homme riche ?”

      N'était-ce qu'une supposition ou savaient-elles d'une façon ou d'une autre ce que Sophia avait fait et, si oui, comment ?

      “Regardez-la !” cria la sœur O’Venn aux enfants qui regardaient. “Regardez ce qui arrive aux ingrates et aux fugitives. La Déesse Masquée vous donne un abri en ces lieux et ne vous demande que du travail en échange ! Elle vous donne la possibilité de mener une vie pleine de sens. Si vous rejetez cette offre, voici le prix que vous paierez !”

      Sophia sentait la peur des orphelins qui l'entouraient. Leurs pensées si nombreuses formaient une vague de crainte. Quelques-uns se demandaient s'il fallait l'aider mais ils n'en avaient jamais vraiment la possibilité. La plupart d'entre eux étaient seulement heureux de ne pas être à la place de Sophia.

      Alors que les sœurs l'entraînaient vers la cour, Sophia se débattait, mais en vain. Peut-être Kate aurait-elle su se battre contre elles et leur échapper mais Sophia n'avait jamais été une combattante. Elle avait été la plus rusée des deux mais, dans ce cas, elle n'avait pas été assez rusée. Elle avait été capturée et maintenant …

      … maintenant, il y avait un poteau qui l'attendait au centre de la cour et on comprenait aisément pourquoi.

      Quand les sœurs emmenèrent Sophia à ce poteau, certains des enfants la raillèrent et cela la fit presque souffrir encore plus que le reste. Elle savait pourquoi ils le faisaient parce que, si elle avait été à leur place, elle les aurait imités, ne serait-ce que pour s'assurer de ne pas être choisie comme victime d'une punition. Malgré cela, Sophia sentit des larmes lui monter aux yeux en voyant la colère qui animait certains des jeunes visages du public.

      Elle allait leur servir d'avertissement. Pendant tout le reste de leur vie, ils penseraient à elle dès qu'ils penseraient à s'évader.

      Sophia appela Kate avec ses pouvoirs pendant qu'on l'attachait au poteau, qu'on lui pressait le visage contre le bois et qu'on la tenait en place avec des cordes de chanvre rugueux.

      Kate, à l'aide ! Elles m'ont attrapée !

      Cependant, elle ne reçut aucune réponse et les sœurs continuèrent à attacher Sophia comme une victime sacrifiée aux entités plus sombres que les gens avaient vénérées avant la Déesse Masquée. Sophia cria à l'aide avec toute la force mentale qu'elle put invoquer mais cela sembla ne produire aucun effet.

      Les sœurs prenaient leur temps. Visiblement, elles voulaient soigner la mise en scène tout autant que la torture. Ou peut-être ne voulaient-elles simplement pas faire souffrir Sophia trop vite pour que le spectacle dure plus longtemps.

      Quand Sophia fut attachée au poteau, les sœurs firent entrer certains des enfants les plus jeunes et les forcèrent à la regarder comme si elle était une bête sauvage capturée dans une ménagerie.

      “Nous devons être reconnaissantes”, dit la sœur O’Venn. “Nous devons être humbles. Nous devons rendre à la Déesse Masquée ce que nous lui devons pour ses cadeaux. Si vous ne le faites pas, vous en paierez le prix. Cette fille s'est enfuie. Cette fille a eu l'arrogance d'accorder plus d'importance à sa volonté qu'à celle de la déesse. Cette fille était dévergondée et fière.”

      Elle le dit comme un juge qui prononce une condamnation avant de se rapprocher de Sophia. Il commençait à pleuvoir, maintenant, et Sophia sentait l'eau froide lui couler dessus dans le noir.

      “Repens-toi”, dit-elle. “ Repens-toi de tes péchés et paye à la déesse le prix de ton pardon !”

      Elle souffrira qu'elle le fasse ou non mais elle doit choisir quand même.

      Sophia voyait la même opinion dans les pensées des autres sœurs. Elles comptaient la faire souffrir tout autant quoi qu'elle dise. Il était inutile d'essayer de mentir et d'implorer leur pardon parce que, en vérité, même les sœurs les plus humbles voulaient la faire souffrir. Elles voulaient le faire pour que Sophia serve d'exemple aux autres parce qu'elles croyaient sincèrement que cela serait bon pour son âme ou simplement parce qu'elles aimaient regarder souffrir les gens. La sœur O’Venn appartenait à la seconde catégorie.

      “Je suis désolée”, dit Sophia. Elle voyait les autres se repaître de ses paroles. “Je suis désolée de ne pas avoir couru deux fois plus vite ! Vous devriez tous vous enfuir !” cria-t-elle aux enfants présents. “Elles ne peuvent pas vous arrêter tous. Elles ne peuvent pas vous attraper tous !”

      La sœur O’Venn gifla Sophia, dont la tête heurta le bois du poteau de punition, puis elle enfonça une cheville en bois entre les dents de Sophia avec une telle violence que, quand aucune dent ne céda, ce fut comme un miracle.

      “Comme ça, tu ne te mordras pas en hurlant”, dit-elle avec une tendresse factice qui ne ressemblait en rien aux choses que Sophia voyait dans son esprit. A ce moment-là, Sophia comprit le désir de vengeance de Kate, son envie d'incendier cet endroit. Elle aurait mis le feu à la sœur O’Venn sans le moindre scrupule.

      La sœur masquée sortit un fouet et le testa exprès pour que Sophia le voie. C'était un objet d'apparence maléfique, avec plusieurs mèches de cuir toutes dotées de nœuds. C'était un objet qui pouvait marquer et déchirer les chairs et qui était beaucoup plus violent que toutes les ceintures ou ou tous les bâtons que les sœurs avaient autrefois utilisés pour battre Sophia. Elle essaya de se dégager de ses liens mais en vain. Tout ce qu'elle pouvait espérer, c'était СКАЧАТЬ