Un Baiser pour des Reines . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Un Baiser pour des Reines - Морган Райс страница 3

СКАЧАТЬ des hommes à sa poursuite.

      “Il faut que je sois parti avant”, se dit Sebastian. Cela semblait évident.

      S'il avait encore la bénédiction de sa mère, ce serait une autre histoire mais, comme il s'était enfui de son mariage, il ne pensait pas qu'elle serait d'humeur à l'aider. De plus, ce qu'il voulait vraiment, c'était quitter rapidement Ashton pour une autre raison : plus il partirait vite, plus il retrouverait Ishjemme et Sophia vite.

      “Je la retrouverai”, se promit-il. Il la retrouverait et il serait avec elle. C'était ce qui comptait pour l'instant.

      Il se dirigea vers les quais, y trouva une auberge et s'installa dans un coin. Il garda la capuche de son manteau levée pour vérifier si certains hommes ne travaillaient pas pour Rupert. Après tout, la dernière fois, ces hommes l'avaient capturé alors qu'il cherchait à quitter la ville.

      “Que puis-je vous servir ?” lui demanda une serveuse.

      Sebastian sortit une petite pièce de la bourse que quelqu'un lui avait laissée avec le manteau et un poignard à double tranchant et il la posa sur la table. “A manger”, dit-il, “et des informations. Y a-t-il des navires en partance pour Ishjemme ?”

      La serveuse prit la pièce. “A manger, c'est bon, j'ai ça. Pour les informations, vous pouvez rester assis ici et écouter. Avec les quais, les capitaines passent assez souvent par ici.”

      Sebastian avait pensé que ça pourrait se passer comme ça. Il avait espéré pouvoir quitter Ashton rapidement mais il ne pouvait pas prendre à nouveau le risque d'aller sur les quais et d'y demander quel navire partait pour Ishjemme. La dernière fois, c'était comme ça que Rupert l'avait capturé. Il fallait qu'il prenne son temps. Il fallait qu'il écoute.

      Il fit les deux. Tout en mangeant du pain, du fromage et du jambon fumé, il resta assis et essaya d'écouter ce qu'il pouvait des conversations qui avaient lieu dans l'auberge. Les hommes assis dans le coin parlaient des guerres qui avaient lieu de l'autre côté du Knifewater, endroit qui ne paraissait plus aussi lointain maintenant que la Nouvelle Armée avait essayé d'envahir le pays. Un homme et une femme parlaient à voix basse mais Sebastian les voyait assez bien pour deviner qu'ils se faisaient des promesses mutuelles et qu'ils comptaient vivre ensemble. Cela le fit penser à Sophia. D'autres parlaient des dernières pièces de théâtre ou des querelles auxquelles ils avaient assisté sur les quais. Cependant, au milieu de tout cela, un seul murmure attira l'attention de Sebastian.

      “La Douairière …”

      Sebastian se leva et se dirigea vers l'ouvrier des quais qui avait prononcé ces mots.

      “Qu'avez-vous dit ?” demanda-t-il. “Qu'avez-vous dit à propos de la Douairière ?”

      Il garda la tête baissée en espérant que personne ne le reconnaîtrait.

      “Qu'est-ce que ça peut vous faire ?” demanda l'ouvrier des quais.

      Sebastian réfléchit rapidement et imita le ton rude de la voix de l'ouvrier. “J'ai entendu prononcer son nom toute la journée. Finalement, je me suis dit que j'allais voir ce qui se passait.”

      L'ouvrier des quais haussa les épaules. “En fait, vous n'obtiendrez pas grand-chose de moi. Tout ce que j'ai entendu dire, c'est ce que tout le monde sait : il se passe quelque chose au palais. On murmure des choses sur la Douairière et, maintenant, l'endroit est complètement bouclé. Mon frère avait quelque chose à livrer là-bas et il a été bloqué plus d'une heure à Higharch.”

      “Merci”, dit Sebastian en s'écartant de l'autre homme et en se dirigeant vers la porte.

      En eux-mêmes, les événements qui se passaient peut-être au palais auraient dû ne rien signifier pour lui. Il aurait dû en rester à son premier plan de trouver un bateau et d'aller retrouver Sophia aussi rapidement que possible. Ce qui arrivait à sa mère ne le regardait pas, quoi que ce soit.

      Sebastian essaya de s'en convaincre mais, malgré cela, ses pieds se tournèrent comme automatiquement en direction du palais puis le portèrent au-dessus des pavés et lui firent traverser la ville.

      “Sophia attend sûrement”, se dit-il, mais, en vérité, il ne savait même pas si Sophia avait joué un rôle dans son évasion. Si tel était le cas, ses sauveurs ne se seraient-ils pas présentés ? Elle ne savait peut-être pas qu'il était en chemin et, de toute façon, Sebastian pouvait-il vraiment partir sans au moins savoir ce qui se passait ?

      Il se décida. Il irait au palais, y prendrait des provisions et y apprendrait ce qui se passait. S'il le faisait discrètement, Sebastian pensait pouvoir quitter le palais avant que qui que ce soit ne remarque sa présence et, alors, il aurait beaucoup plus de facilités à trouver le navire qu'il lui fallait pour aller rejoindre Sophia à Ishjemme. Il hocha la tête, convaincu, et partit dans la direction du palais, puis il s'arrêta pour héler un palanquin de location qui passait. Les porteurs le regardèrent d'un air méfiant mais gardèrent leurs doutes pour eux-mêmes quand il leur jeta deux ou trois pièces.

      “C'est assez près”, dit Sebastian quand ils atteignirent une rue assez proche des terrains du palais. Il ne pouvait pas risquer d'essayer d'entrer par les portes de devant au cas où les complices de Rupert s'y seraient trouvés. Il préféra contourner discrètement le bâtiment pour aller à une des portes du jardin. Il y avait un garde à cet endroit. Il avait l'air étonnamment alerte pour la petite porte qu'il surveillait. Sebastian le regarda pendant un moment puis fit signe à un enfant des rues qui passait et lui tendit une pièce.

      “Pour quoi faire ?” demanda l'enfant d'une voix soupçonneuse. Sebastian n'était pas sûr d'avoir envie de savoir ce qui s'était passé pour que cet enfant se méfie des inconnus à ce point.

      “Je veux que tu ailles embêter ce garde. Arrange-toi pour qu'il te poursuive mais sans te laisser attraper. Penses-tu pouvoir le faire ?”

      L'enfant hocha la tête.

      “Si tu te débrouilles bien, tu auras une autre pièce”, promit Sebastian, qui recula alors dans l'embrasure d'une porte pour attendre.

      Il n'eut pas besoin d'attendre longtemps. Moins d'une minute plus tard, l'enfant était là et il jetait de la boue vers le garde. Un tas de boue gicla sur son casque puis éclaboussa son uniforme en l'aspergeant de terre.

      “Hé !” cria le garde, qui courut vers l'enfant des rues.

      Sebastian se dépêcha de profiter du créneau dont il disposait. Il entra par la porte et se retrouva sur les terres du palais. Il espérait que l'enfant s'en tirerait. Il soupçonnait que oui parce que tous les enfants qui vivaient dans les rues d'Ashton apprenaient très vite à courir.

      Sebastian traversa les jardins et se mit à repenser aux promenades qu'il y avait faites avec Sophia. Il la retrouverait bientôt. Peut-être Ishjemme aurait-elle des jardins dont la beauté pourrait rivaliser avec celle des roses grimpantes d'Ashton. D'une façon ou d'une autre, il avait l'intention de le constater par lui-même.

      Les terrains étaient plus silencieux qu'ils ne l'étaient d'habitude. Par une journée normale, il aurait dû y avoir des domestiques en train de courir de tous les côtés, de jardiner ou de cueillir des herbes médicinales et des légumes pour les cuisines. Il aurait dû y avoir des nobles qui inspectaient solennellement les terrains, pour faire de l'exercice, pour pouvoir parler politique les uns avec les autres sans qu'on les entende ou pour exprimer les allusions élaborées et effectuer les gestes subtils СКАЧАТЬ