Название: L'Agent Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro
isbn: 9781640299511
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“Pourquoi tout ceci ?” On sentait la panique dans sa voix. Il se tortilla contre ses liens. “Mais, qu’est-ce que vous faites ?”
L’interrogateur donna un ordre bref à la brute. Il s’avança, et la luminosité soudaine de la lampe d’examen aveugla presque Reid.
“Attendez… Attendez !” cria-t-il. “Dites-moi au moins ce que vous voulez savoir !”
La brute s’empara de la tête de Reid avec ses grandes mains et l’agrippa fermement, le forçant à rester immobile. L’interrogateur saisit un outil : un scalpel à fine lame.
“S’il vous plait, non… Je vous en prie…” La respiration de Reid était saccadée. Il était presque en train d’hyperventiler.
“Chut,” répondit calmement l’interrogateur. “Vous allez rester tranquille. Je ne voudrais pas vous couper l’oreille. Du moins, pas par accident.”
Reid hurla alors que la lame s’enfonçait dans la peau derrière son oreille, mais la brute le maintenait immobile. Chaque muscle de ses membres se crispa.
Un étrange bruit parvint à ses oreilles : une douce mélodie. L’interrogateur chantait tranquillement en arabe, alors qu’il découpait quelque chose derrière la tête de Reid.
Il laissa tomber le scalpel sanglant sur le plateau, alors que Reid essayait péniblement de souffler entre ses dents. Puis, l’interrogateur s’empara d’une paire de pinces effilées.
“Je suis navré, mais ce n’est que le début,” murmura-t-il à l’oreille de Reid. “L’étape suivante va vraiment faire mal.”
Les pinces attrapèrent quelque chose sous la peau de Reid : était-ce son os ? Puis l’interrogateur tira dessus. Reid hurla, à l’agonie, alors qu’une douleur vive envahissait son cerveau, atteignant ses terminaisons nerveuses. Ses bras tremblaient et ses pieds cognaient contre le sol.
La douleur ne cessa d’augmenter jusqu’à ce que Reid se dise qu’il ne pourrait plus la supporter. Du sang coulait dans son oreille et ses propres cris lui semblaient être des sons lointains. Puis, la lumière de la lampe s’estompa et sa vision s’assombrit, alors qu’il glissait vers l’inconscience.
CHAPITRE TROIS
À l’âge de vingt-trois ans, Reid avait eu un accident de voiture. Le feu était passé au vert et il s’était engagé sur le croisement. Un camion pick-up avait grillé le feu et avait percuté le côté passager à l’avant. Sa tête avait heurté la vitre et il était resté inconscient quelques minutes.
Sa seule blessure avait été une fracture de l’os temporal crânien. Il s’en sortait bien : la seule preuve de l’accident était une petite excroissance derrière l’oreille. Le médecin lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un éperon osseux.
Le truc bizarre concernant cet accident, c’était que bien qu’il se souvienne de l’événement, il ne se rappelait aucunement la douleur ressentie, ni sur le moment, ni même après d’ailleurs.
Mais il la sentait bien à présent. Alors qu’il reprenait connaissance, le petit morceau d’os derrière son oreille lui faisait souffrir le martyre. La lampe d’examen brillait de nouveau dans ses yeux. Il les plissa, puis poussa un léger gémissement. Le moindre petit mouvement de tête provoquait une nouvelle piqûre dans son cou.
Soudain, son esprit fut saisi par une constatation. La lumière vive dans ses yeux n’était pas du tout celle de la lampe.
Le soleil de l’après-midi étincelle sous un ciel bleu sans nuages. Un A-10 Warthog survole la zone, virant à droite, puis plongeant en altitude sur les toits tristes et plats de Kandahar.
La vision n’était pas claire. Elle arrivait par flashs, comme plusieurs photos fixes dans une séquence, comme regarder quelqu’un qui danse sous un stroboscope.
Tu te trouves sur le toit beige d’un immeuble à moitié détruit, un tiers du bâtiment ayant explosé. Tu cales le manche contre ton épaule, regarde dans le viseur, puis aperçois un homme en-dessous…
Reid secoua la tête et gémit une nouvelle fois. Il était dans la salle bétonnée, sous l’œil inquisiteur de la lampe d’examen. Ses doigts tremblaient et ses membres étaient froids. De la sueur coulait sur son front. Il était probablement encore sous le choc. À sa gauche, il pouvait voir que sa chemise était trempée de sang au niveau de l’épaule.
“Éperon osseux,” prononça la voix placide de l’interrogateur. Puis, il partit d’un rire sardonique. Une main fine apparut dans le champ de vision de Reid, tenant la paire de pinces effilées. Calée entre ses lames, se trouvait quelque chose de minuscule et d’argenté, mais Reid ne distinguait pas ses contours. Sa vision était floue et la pièce lui semblait tournoyer légèrement. “Savez-vous ce que c’est ?”
Reid secoua lentement la tête.
“J’avoue que je n’ai vu ça qu’une fois auparavant,” dit l’interrogateur. “Une puce de suppression de mémoire. C’est très utile pour les gens dans votre cas unique.” Il laissa tomber les pinces et le petit grain argenté sur le plateau en plastique.
“Non,” grommela Reid. “Impossible.” Le dernier mot sortit à peine plus fort qu’un murmure. Suppression de mémoire ? On nageait en pleine science-fiction. Pour que ça puisse marcher, il faudrait que la totalité du système limbique du cerveau soit affectée.
Le cinquième étage du Ritz à Madrid. Tu ajustes ta cravate noire avant de mettre un grand coup de talon dans la porte, juste au-dessus de la poignée. L’homme à l’intérieur est pris par surprise. Il bondit sur ses pieds et s’empare d’un pistolet sur le bureau. Mais avant qu’il puisse le lever sur toi, tu saisis son arme et la retourne vers lui. La force fait facilement rompre son poignet…
Reid chassa cette séquence confuse de son cerveau, alors que son interrogateur prenait place dans la chaise en face de lui.
“Vous m’avez fait quelque chose,” murmura-t-il.
“Oui,” acquiesça l’interrogateur. “Nous venons de vous libérer de votre prison mentale.” Il se pencha en avant avec un petit sourire narquois, cherchant quelque chose dans les yeux de Reid. “Vous vous souvenez. C’est fascinant à observer. Vous êtes perdu. Vos pupilles sont anormalement dilatées, malgré la lumière. Qu’est-ce qui est réel, ‘Professor Lawson’ ?”
Le Cheikh. Par tous les moyens nécessaires.
“Quand notre mémoire nous fait défaut…”
Dernière cachette connue : une maison sécurisée de Téhéran.
“Qui sommes-nous ?”
Une balle fait le même bruit dans toutes les langues… Qui a dit ça ?
“Qui devenons-nous ?”
C’est toi qui as dit ça.
Reid se sentit de nouveau glisser dans le vide. СКАЧАТЬ