Название: L'Agent Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro
isbn: 9781640299511
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“Attendez !” parvint-il à crier. “S’il vous plait…” Un impact atteint si violemment son abdomen que l’air s’échappa totalement de ses poumons. Il n’arrivait plus à respirer, et encore moins à parler. Des couleurs étourdissantes se mirent à danser devant ses yeux et il fut au bord de l’évanouissement.
Puis, il fut traîné, ses chaussettes râclant contre le pavé du trottoir. Il fut hissé dans la camionnette et la portière se referma derrière lui. Les trois hommes échangèrent quelques mots entre eux dans une langue gutturale dont le ton semblait accusateur.
“Pourquoi… ?” finit par dire Reid dans un souffle.
Il sentit la pointe d’une aiguille dans le haut de son bras, puis tout son monde s’écroula.
CHAPITRE DEUX
Aveugle. Froid. Grondant, assourdissant, bousculant, douloureux.
La première chose que Reid constata en se réveillant, c’est que tout était noir : il ne pouvait rien voir. Une odeur âcre de carburant emplissait ses narines. Il essaya de bouger ses membres lancinants, mais il avait les mains liées dans le dos. Il gelait, mais il n’y avait pas de vent, juste de l’air froid, comme s’il était assis dans un frigo.
Lentement, comme si le brouillard se dissipait, les souvenirs de ce qui s’était produit affluaient dans sa mémoire. Les trois hommes du Moyen Orient. Un sac sur sa tête. Une aiguille plantée dans son bras.
Il fut pris de panique, tirant sur ses liens et agitant les jambes. La douleur lui brûlait les poignets et le métal des menottes s’enfonçait dans sa peau. Sa cheville le lançait, envoyant des ondes de choc dans sa jambe gauche. Il ressentait une pression intense au niveau des oreilles et il n’entendait rien d’autre qu’un moteur vrombissant.
Pendant une fraction de seconde, il ressentit une sensation de chute dans son estomac, conséquence d’une accélération verticale désagréable. Il se trouvait dans un avion. Et à en croire le bruit qu’il faisait, ce n’était pas un simple avion de ligne. Ce vrombissement, ce moteur extrêmement bruyant, l’odeur de carburant… Il réalisa qu’il était certainement à bord d’un avion de marchandises.
Combien de temps était-il resté inconscient ? Qu’est-ce qu’ils lui avaient injecté ? Est-ce que les filles allaient bien ? Les filles. Des larmes embuèrent ses yeux alors qu’il espérait coûte que coûte qu’elles étaient en sécurité, que la police en avait entendu assez et que les autorités s’étaient rendues chez lui…
Il se tortilla sur son siège métallique. Malgré la douleur et l’enrouement de sa gorge, il s’aventura à ouvrir la bouche.
“B-bonjour ?” Les mots sortirent en un murmure inaudible. Il se râcla la gorge et essaya de nouveau. “Bonjour ? Il y a quelqu’un… ?” Puis, il réalisa que le bruit du moteur devait couvrir sa voix, à moins que quelqu’un soit assis juste à côté de lui. “Ohé !” tenta-t-il de crier. “S’il vous plait… quelqu’un peut me dire ce qui…”
Une dure voix masculine lui chuchota quelque chose en arabe. Reid tressaillit. L’homme était proche, pas plus de quelques mètres.
“S’il vous plait, dites-moi ce qui se passe,” supplia-t-il. “C’est quoi ce cirque ? Pourquoi faites-vous ça ?”
Une autre voix cria de façon menaçante en arabe, à sa droite cette fois. Reid grimaça à cette vive réprimande. Il espérait que le vrombissement de l’avion parvenait à cacher le tremblement de ses membres.
“Vous faites erreur sur la personne,” dit-il. “Qu’est-ce que vous voulez ? De l’argent ? Je n’en ai pas beaucoup, mais je peux… Attendez !” Une grosse main se referma sur son avant-bras comme un étau et, l’instant d’après, il fut arraché à son siège. Il chancela, essayant de se mettre debout, mais les secousses de l’avion et la douleur dans sa cheville l’en empêchèrent. Ses genoux se dérobèrent et il tomba sur le flanc.
Quelque chose de dur et lourd le frappa au beau milieu de sa chute. Une douleur aux multiples ramifications envahit son torse. Il essaya de protester, mais sa voix se perdit dans un sanglot inintelligible.
Un autre coup de pied l’atteint dans le dos, puis encore un, au menton cette fois.
Malgré l’horreur de la situation, une pensée bizarre saisit Reid. Ces hommes, leurs voix, les coups : tout suggérait une vengeance personnelle. Il ne se sentait pas seulement attaqué, il se sentait carrément haï. Ces hommes étaient en colère, et cette colère était dirigée contre lui comme le faisceau d’un laser.
La douleur s’apaisa, lentement, laissant place à un engourdissement froid qui le submergeait alors qu’il était en train de s’évanouir.
*
Douleur. Desséchante, palpitante, insupportable, brûlante.
Reid se réveilla de nouveau. Les souvenirs du passé… Il ne savait même pas combien de temps cela avait duré. Il ne pouvait pas dire si c’était le jour ou la nuit, ni où il était, qu’il fasse jour ou nuit d’ailleurs. Mais les souvenirs affluèrent de nouveau, décousus comme des images uniques coupées dans une bande de film et abandonnées ainsi, sur le sol.
Trois hommes.
La borne d’urgence.
La camionnette.
L’avion.
Et maintenant…
Reid s’efforça d’ouvrir les yeux. C’était difficile. On aurait dit que ses paupières avaient été scellées avec de la colle. Mais à travers la peau fine, il pouvait percevoir qu’une lumière vive et crue l’attendait de l’autre côté. Il en sentait la chaleur sur son visage et parvenait à voir le réseau de minuscules vaisseaux sanguins à travers ses paupières.
Il plissa les yeux. Tout ce qu’il pouvait voir, c’était la lumière impitoyable, brillante et blanche, lui brûlant la tête. Mon dieu, qu’il avait mal à la tête. Il essaya de gémir et constata, par le biais d’une dose électrique de douleur nouvelle, que sa mâchoire le faisait également souffrir. Sa langue était pâteuse et sèche, comme s’il avait la bouche pleine de pièces. Le goût du sang.
Il réalisa que ses yeux avaient eu du mal à s’ouvrir parce qu’ils étaient réellement collés. Un côté de son visage lui semblait chaud et poisseux. Le sang avait couru depuis son front jusque dans ses yeux, certainement à cause de tous les coups qu’il avait reçus jusqu’à s’évanouir dans l’avion.
En tout cas, il pouvait voir la lumière. On avait donc retiré le sac de sa tête. Qu’il s’agisse ou non d’une bonne chose restait à voir.
Alors que ses yeux tentaient de s’adapter, il essaya de nouveau de bouger les mains, en vain. Elles étaient toujours liées mais, cette fois, il ne s’agissait pas de menottes. Des cordes épaisses et rugueuses les maintenaient en place. Ses chevilles étaient également attachées aux pieds d’une chaise en bois.
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