Le Don du Combat . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 3

СКАЧАТЬ s’écria une voix.

      Thor entendit un bruit d’éclaboussure, se tourna et vit une corde lourde atterrir dans l’eau à côté de lui. Il leva les yeux et vit Ange debout là, rejointe par les autres au bastingage du navire, qui avait fait demi-tour pour les rejoindre.

      Thor l’agrippa, empoigna O’Connor avec l’autre main, et quand il l’eut fait la corde bougea, Elden la saisit et avec sa grande force les tira tous deux le long de la coque. Les autres membres de la Légion se joignirent à lui et tirèrent, un coup à la fois, jusqu’à ce que Thor sente qu’il s’élevait dans les airs et, enfin, par-dessus bord. Ils atterrirent tous deux sur le pont du navire avec un bruit sourd.

      Thor, exténué, à court de souffle, recrachant encore de l’eau de mer, s’étala sur le pont à côté d’O’Connor ; ce dernier se tourna et regarda vers lui, également éreinté, et Thor put voir de la reconnaissance dans ses yeux. Il pouvait voir qu’O’Connor le remerciait. Aucun mot n’avait besoin d’être prononcé – Thor comprenait. Ils avaient un code silencieux. Ils étaient frères de Légion. Se sacrifier les uns pour les autres était ce qu’ils faisaient. C’était ce pour quoi ils vivaient.

      Soudain, O’Connor se mit à rire.

      Au premier abord Thor fut inquiet, se demandant si la folie pesait encore sur lui, mais ensuite il se rendit compte qu’O’Connor allait bien. Il était simplement à nouveau lui-même. Il riait de soulagement, riait de joie d’être en vie.

      Thor commença à rire, lui aussi, le stress était derrière lui, et tous les autres se joignirent à eux. Ils étaient en vie ; contre toute attente, ils étaient en vie.

      Les autres membres de la Légion s’avancèrent, empoignèrent O’Connor et Thor et les remirent sur pieds. Ils se serrèrent tous la main, s’étreignirent gaiement, leur navire, enfin, entra dans des eaux dont la navigation s’annonçait douce.

      Thor regarda au loin et vit avec soulagement qu’ils s’éloignaient de plus en plus du Détroit, et la lucidité les envahissait tous. Ils avaient réussi ; ils étaient passés à travers le Détroit, bien qu’à un prix lourd. Thor ne pensait pas qu’ils pourraient survivre à une autre traversée.

      « Là ! » s’écria Matus.

      Thor se tourna avec les autres et suivit son doigt du regard tandis qu’il montrait – et il fut stupéfait par la vue s’offrant à eux. Il vit un tout nouveau panorama s’étendre devant eux à l’horizon, un nouveau paysage dans cette Terre du Sang. C’était une perspective pleine d’obscurité, avec des nuages sombres qui s’attardaient bas à l’horizon, l’eau était encore épaisse de sang – et pourtant à présent, le contour du rivage était plus proche, plus visible. Il était noir, dépourvu d’arbres ou de vie, ressemblait à des cendres et de la boue.

      Le rythme cardiaque de Thor s’accéléra quand, au loin, il repéra un château noir, fait de ce qui semblait être de la terre, des cendres et de la boue, s’élevant du sol comme s’il faisait un avec lui. Thor pouvait sentir le mal qui en émanait.

      Un étroit canal menait au château, sur ses rives étaient alignés des flambeaux, et il était bloqué par un pont-levis. Thor vit les torches brûlant aux fenêtres du château, et il éprouva une soudaine certitude : de tout son cœur, il savait que Guwayne était à l’intérieur, et l’attendait.

      « Pleines voiles ! » s’écria Thor, qui sentait qu’il reprenait le contrôle, avec un nouvel objectif.

      Ses frères se mirent en action, hissèrent les voiles tandis qu’ils prenaient la brise forte qui se levait derrière eux et les propulsait en avant. Pour la première fois depuis qu’ils avaient pénétré dans la Terre du Sang, Thor ressentit de l’optimisme, qu’ils pourraient vraiment trouver son fils et le sauver de là.

      « Je suis heureuse que tu sois en vie », dit une voix.

      Thor pivota et baissa les yeux pour voir Ange lui sourire, tirant sur sa chemise. Il sourit, s’agenouilla à côté d’elle, et l’enlaça.

      « Tout comme moi pour toi », répondit-il.

      « Je ne comprends pas ce qui s’est passé », dit-elle. « À un moment j’étais moi-même, et le suivant…c’était comme si je ne me reconnaissais plus. »

      Thor secoua lentement la tête, tentant d’oublier.

      « La folie est le pire des ennemis », répondit-il. « Nous sommes nous-mêmes  des ennemis que nous ne pouvons vaincre. »

      Elle fronça les sourcils, soucieuse.

      « Cela se reproduira-t-il ? » demanda-t-elle. « Y a-t-il quelque chose d’autre dans cet endroit qui soit similaire ? » le questionna-t-elle, la peur dans la voix tandis qu’elle examinait l’horizon.

      Thor le scruta, lui aussi, se demandant la même chose lui aussi – quand bien trop rapidement, à sa grande épouvante, la réponse se jeta sur eux.

      Un incroyable bruit d’éclaboussure s’éleva, comme le bruit d’une baleine faisant surface, et Thor fut stupéfait de voir la créature la plus hideuse qu’il ait jamais vue émerger devant lui. Elle ressemblait à un monstrueux calmar, de quinze mètres de haut, rouge vif, de la couleur du sang, et elle se profila par-dessus le bateau tandis qu’elle jaillissait des eaux avec ses innombrables tentacules de neuf mètres de long, dont des dizaines s’étiraient dans toutes les directions. Ses perçants yeux jaunes les fusillaient du regard, emplis de fureur, tandis que son énorme gueule, dans laquelle s’alignaient des crocs jaunes et aiguisés, s’ouvrait avec un son répugnant. La créature occultait le peu de lumière que le ciel sombre permettait d’avoir, et elle poussa un hurlement perçant, surnaturel, tout en commençant à fondre sur eux, les tentacules écartés, prête à dévorer le navire tout entier.

      Thor la contempla avec terreur, pris dans son ombre avec tous les autres, et il sut qu’ils étaient passés d’une mort certaine à une autre.

      CHAPITRE DEUX

      Le commandant de l’Empire cravacha encore et encore son zerta tout en galopant à travers la Grande Désolation, suivant la piste, comme il l’avait fait pendant des jours, sur le sol du désert. Derrière lui, ses hommes chevauchaient, haletants, sur le point de s’effondrer, car il ne leur avait pas laissé un instant pour se reposer durant tout le temps qu’ils avaient avancé – même pendant la nuit. Il savait comment pousser les zertas au maximum – et il savait comment mener les hommes, aussi.

      Il n’avait aucune pitié pour lui-même, et il n’en avait certainement pas pour ses hommes. Il voulait qu’ils soient insensibles à l’épuisement, à la chaleur et au froid – en particulier quand ils étaient sur une mission aussi sacrée que celle-là. Après tout, si la piste menait réellement là où il espérait – vers la légendaire Crête elle-même – cela pourrait changer le sort tout entier de l’Empire.

      Le commandant plongea ses talons dans le dos du zerta jusqu’à ce qu’il hurle, le forçant à aller encore plus vite, jusqu’à ce qu’il trébuche presque sur lui-même. Il plissa les yeux dans le soleil, scrutant les traces tout en progressant. Il avait suivi bien des pistes dans sa vie, et avait tué bien des personnes à leur fin – pourtant il n’avait jamais suivi de piste aussi captivante que celle-là. Il pouvait sentir combien il était proche de la plus grande découverte de l’histoire de l’Empire. Son nom serait commémoré, chanté pendant des générations.

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