Название: Le Don du Combat
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: L'anneau Du Sorcier
isbn: 9781632918260
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Il secoua la tête.
« Cela ne me surprend pas qu’il se soit aventuré trop profondément, soit le premier de la patrouille à être pris. Il ne reculait devant rien – en particulier si cela signifiait veiller sur les autres. »
Ludvig intervint.
« Si n’importe lequel d’entre nous devait être pris », dit-il, « notre petit frère serait le premier à se porter volontaire. Il est le plus jeune d’entre nous, et il représente ce qu’il y a de mieux en nous. »
Kendrick en avait supposé autant d’après ce qu’il avait vu en parlant à Kaden. Il avait reconnu l’esprit du guerrier en lui, même avec son jeune âge. Kendrick savait, comme il l’avait toujours su, que l’âge n’avait rien à voir avec le fait d’être un guerrier : l’esprit du guerrier résidait en quelqu’un, ou pas. L’esprit ne pouvait pas mentir.
Ils continuèrent à marcher pendant un long moment, retombant dans leur silence constant tandis que les soleils montaient plus haut, jusqu’à ce que finalement Brandt se racle la gorge.
« Et qu’en est-il de ces Marcheurs des Sables ? » demanda Brandt à Koldo.
Ce dernier se tourna vers lui pendant qu’ils avançaient.
« Un groupe de nomades vicieux », répondit-il. « Plus des bêtes que des hommes. Ils sont connus pour patrouiller à la périphérie du Mur de Sable. »
« Des charognards », intervint Ludvig. « Ils sont connus pour entrainer leurs victimes loin dans le désert. »
« Vers où » demanda Atme.
Koldo et Ludvig échangèrent un regard sinistre.
« Vers là où ils se rassemblent – là où ils accomplissent un rituel et les mettent en pièces. »
Kendrick tressaillit à la pensée de Kaden, et au sort qui l’attendait.
« Alors il y a peu de temps à perdre », dit Kendrick. « Courons, d’accord ? »
Ils se regardèrent tous les uns les autres, connaissant l’immensité de cet endroit et la longue course qu’ils auraient devant eux – en particulier avec la chaleur qui augmentait et leur armure. Ils savaient tous combien il était risqué de ne pas doser leurs efforts dans ce milieu impitoyable.
Pourtant ils n’hésitèrent pas ; ils se mirent à courir ensemble. Ils couraient vers le néant, de la sueur coula bientôt sur leurs visages, sachant que s’ils ne trouvaient pas Kaden rapidement, ce désert les tuerait tous.
Kendrick haletait tout en courant, le second soleil était maintenant haut au-dessus de leurs têtes, sa lumière aveuglante, sa chaleur étouffante, et cependant lui et les autres continuaient à courir, tous essoufflés, leur armure cliquetant. De la sueur dégoulinait le long du visage de Kendrick et piquait tant ses yeux qu’il pouvait à peine voir. Alors que ses poumons étaient prêts à exploser, il n’avait jamais imaginé à quel point il pouvait avoir si terriblement envie d’oxygène. Kendrick n’avait jamais expérimenté quoi que ce soit de similaire à la chaleur de ces soleils, si intense, comme si elle allait dessécher la peau sur son corps.
Ils ne progresseraient guère plus loin avec cette chaleur, à ce rythme, Kendrick le savait ; bien assez tôt, ils mourraient tous là dehors, s’effondreraient, ne deviendraient rien d’autre que de la nourriture pour les insectes. En effet, tandis qu’ils couraient, Kendrick entendit un cri strident, distant, et leva les yeux pour voir des vautours décrire des cercles, comme ils l’avaient fait depuis des heures, perdant de l’altitude. Ils étaient toujours les plus futés : ils savaient quand une mort fraîche était imminente.
Tandis que Kendrick regardait fixement les traces de pas des Marcheurs des Sables, qui s’estompaient encore à l’horizon, il ne pouvait pas comprendre comment ils avaient couvert une telle distance si rapidement. Il priait seulement pour que Kaden soit en vie, que tout cela n’ait pas été pour rien. Mais il ne pouvait pas, malgré lui, s’empêcher de se demander s’ils l’atteindraient tout bonnement. C’était comme suivre des empreintes dans un océan à marée descendante.
Kendrick jeta quelques regards autour de lui et vit les autres effondrés eux aussi, tous titubant plus que courant, tous à peine sur pieds – mais tous déterminés, comme lui, à ne pas s’arrêter. Kendrick le savait – ils le savaient tous – que dès qu’ils arrêteraient de bouger, ils seraient tous morts.
Kendrick voulait casser la monotonie du silence, mais il était trop fatigué pour parler aux autres à présent, et il força se jambes à avancer, avec l’impression qu’elles pesaient des tonnes. Il n’osa même pas utiliser de l’énergie pour lever les yeux vers l’horizon, sachant qu’il ne verrait rien, sachant qu’il était condamné à mourir là après tout. À la place, il regarda par terre, observant la piste, préservant toute la précieuse énergie qu’il lui restait.
Kendrick entendit un bruit, et d’abord fut certain qu’il s’agissait de son imagination ; mais il se fit entendre à nouveau, un bruit distant, comme le bourdonnement d’abeilles, et cette fois il s’obligea à lever les yeux, sachant que c’était stupide, que rien ne pouvait être là, et craignant d’avoir bon espoir.
Mais cette fois-ci, la vue devant lui fit palpiter son cœur d’excitation. Là, devant lui, à peut-être cent mètres, se tenait un rassemblement de Marcheurs des Sables.
Kendrick donna un coup de coude aux autres, et chacun leva les yeux, tiré de ses rêveries, et ils le virent chacun avec un choc. Le combat était là.
Kendrick baissa la main et saisit son arme, tout comme le firent les autres, et ressentit la familière poussée d’adrénaline.
Les Marcheurs des Sables, des dizaines d’entre eux, se tournèrent et les repérèrent ; eux aussi se préparèrent et leur firent face. Ils poussèrent des cris stridents et se mirent à courir.
Kendrick leva son épée haut et laissa échapper un grand cri de guerre, prêt, au moins, à tuer ses ennemis – ou mourir en essayant.
CHAPITRE QUATRE
Gwen marchait solennellement à travers la capitale de la Crête, Krohn à ses côtés, Steffen derrière elle, sa tête lui tournait tandis qu’elle réfléchissait aux mots d’Argon. D’un côté, elle était ravie qu’il ait récupéré, qu’il soit revenu à lui – cependant sa prophétie fatidique résonnait dans sa tête comme un sort, comme une cloche carillonnant dans sa tête. D’après ses sinistres et énigmatiques déclarations, on aurait dit qu’elle n’était pas censée être réunie avec Thor pour toujours.
Gwen ravalait ses larmes tout en marchant rapidement, avec décision, en direction de la tour. Elle tentait de refouler ses mots, refusant de laisser des prophéties ruiner sa vie. C’était ainsi qu’elle avait toujours été, et ce dont elle avait besoin pour demeurer forte. Le futur était peut-être écrit, et pourtant elle sentait qu’il pouvait aussi être altéré. Le destin, elle en avait conscience, était malléable. Il fallait le vouloir assez fort, être prêt à abandonner assez – quel que soit le prix.
C’était un de ces moments. Gwen refusait catégoriquement de laisser Thorgrin et Guwayne s’éloigner d’elle, et elle éprouvait une détermination grandissante. Elle défierait son destin, quoiqu’il en coûte, sacrifierait ce que l’univers demanderait СКАЧАТЬ