Название: Le Don du Combat
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: L'anneau Du Sorcier
isbn: 9781632918260
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Quand ils l’eurent fait, le brouillard qui enveloppait l’esprit de Thor se leva, et il commença à sentir son ancien soi, à voir de nouveau le monde avec clarté. Il contempla Reece devant lui, et son cœur se brisa quand il se rendit compte qu’il ne s’agissait pas du visage d’un ennemi, mais celui de son meilleur ami. Il réalisa lentement ce qu’il avait fait, réalisa qu’il avait été sous l’emprise de quelque chose de plus grand que lui-même, un esprit de folie qu’il ne pouvait pas contrôler, qui l’avait forcé à commettre cet acte horrible.
« Non ! » cria Thorgrin, la voix cassée par l’angoisse.
Thor retira l’Épée du Mort de la poitrine de son meilleur ami, et ce faisant, Reece haleta et commença à s’effondrer. Thor jeta l’épée, ne voulant plus poser les yeux dessus, et elle atterrit avec un bruit sourd sur le pont, tandis que Thor tombait à genoux et rattrapait Reece, le tenant dans ses bras, déterminé à le sauver.
« Reece ! » s’écria-t-il, accablé par la culpabilité.
Thor tendit la main et appuya sa paume contre la blessure, pour essayer de stopper le saignement. Mais il pouvait sentir le sang chaud courir à travers ses doigts, pouvait sentir la vie de Reece s’écouler hors de lui pendant qu’il le tenait dans ses bras.
Elden, Matus, Indra et Ange se précipitèrent en avant, eux aussi, enfin libérés des griffes de leur folie, et ils se rassemblèrent autour. Thor ferma les yeux et pria de toutes ses forces que son frère revienne à lui, que lui, Thor, se voie accordé une chance de rectifier son erreur.
Thor entendit des bruits de pas, et leva les yeux pour voir Selese accourir, le teint plus pâle que jamais, les yeux embrasés par une lueur venue d’un autre monde. Elle tomba à genoux devant Reece, le prit dans ses bras, et quand elle le fit, Reece le laissa partir, en voyant la lumière qui l’englobait, et en se souvenant de ses pouvoirs en tant que guérisseuse.
Selese regarda Thor, les yeux brûlant intensément.
« Seul toi peux le sauver », dit-elle urgemment. « Place ta main sur sa blessure, maintenant ! » ordonna-t-elle.
Thor tendit le bras et posa sa paume sur le torse de Reece, et ce faisant, Selese posa sa main par-dessus la sienne. Il pouvait sentir la chaleur et le pouvoir courir à travers sa paume, sur sa main, et à l’intérieur de la blessure de Reece.
Elle ferma les yeux et commença à fredonner, et Thor sentit une vague de chaleur s’élever dans le corps de son ami. Thor pria de toutes ses forces pour que son frère revienne à lui, pour qu’il soit pardonné pour cette folie qui l’avait conduit à faire cela.
Pour le plus grand soulagement de Thor, Reece ouvrit doucement les yeux. Il cilla et regarda vers le ciel, puis s’assit lentement.
Thor observa, stupéfait, Reece battre des paupières, et baissa les yeux sur sa plaie : elle était complètement guérie. Thor était sans voix, bouleversé, admiratif face aux pouvoirs de Selese.
« Mon frère ! » s’écria Thor.
Il tendit les bras et l’étreignit, et Reece, désorienté, l’enlaça lentement en retour, tandis que Thor l’aidait à se remettre sur pieds.
« Tu es vivant ! » s’exclama Thor, osant à peine y croire, serrant son épaule. Thor pensa à toutes les batailles dans lesquelles ils avaient été impliqués ensemble, à toutes leurs aventures, et il n’aurait pu supporter l’idée de le perdre.
« Et pourquoi ne le serais-je pas ? », dit Reece en clignant des yeux, confus. Il regarda tout autour de lui les visages interrogatifs de la Légion, et parut perplexe. Les autres s’avancèrent et l’étreignirent, un par un.
Pendant que les autres approchaient, Thor parcourut les environs du regard, fit le point, et se rendit soudain compte, avec horreur, que quelqu’un manquait : O’Connor.
Thor se précipita jusqu’au bastingage et chercha frénétiquement dans les eaux, se rappelant qu’O’Connor, à l’apogée de sa folie, avait bondi du navire dans les courants tumultueux.
« O’Connor ! » hurla-t-il.
Les autres se hâtèrent à ses côtés et scrutèrent les eaux, eux aussi. Thor gardait les yeux fixés vers le bas, et tendit le cou pour regarder vers le Détroit, dans les eaux en furie, épaisses de sang – et ce faisant, il vit O’Connor, qui se débattait, en train d’être emporté juste au bord du Détroit.
Thor ne perdit pas de temps ; il régit instinctivement et sauta sur le bastingage, puis plongea tête la première par-dessus bord, dans la mer.
Submergé, surpris par sa chaleur, Thor sentit combien cette eau état épaisse, dense, comme s’il nageait dans du sang. Nager dans l’eau, qui était si chaude, était comme nager dans de la boue.
Il fallut toute la force de Thor pour progresser à travers l’eau visqueuse, jusqu’à la surface. Il braqua son regard vers O’Connor, qui commençait à couler, et il pouvait voir la panique dans ses yeux. Il pouvait aussi voir, alors qu’O’Connor passait la frontière avec la haute mer, la folie commencer à le quitter.
Cependant, alors qu’il se démenait, il commençait à couler, et Thor sut que s’il ne l’atteignait pas bientôt, il sombrerait au fond du Détroit et ne serait jamais retrouvé.
Thor redoubla d’efforts, nageant de toutes ses forces, malgré la douleur intense et l’épuisement qu’il ressentait dans ses épaules. Et pourtant, juste quand il se rapprochait, O’Connor commença à s’enfoncer dans l’eau.
Thor eut une poussée d’adrénaline en voyant son ami disparaître sous la surface, et sut que c’était maintenant ou jamais. Il se jeta en avant, plongea sous l’eau, et donna un grand coup de pied. Il nagea sous l’eau, luttant pour ouvrir les yeux et voir à travers l’épais liquide ; il ne le pouvait pas. Ils piquaient trop.
Thor ferma les yeux et fit appel à son instinct. Il invoqua une part profonde en lui qui pouvait voir sans regarder.
Avec un autre mouvement désespéré, Thor tendit les bras, tâtonnant dans les eaux devant lui, et sentit quelque chose : une manche.
Ravi, il empoigna O’Connor et le tint fermement, stupéfait par son poids tandis qu’il coulait.
Thor tira avec force tout en se retournant et, de toutes ses forces, visa à remonter à la surface. Il était à l’agonie, chaque muscle de son corps protestait, tandis qu’il battait des jambes et nageait vers la liberté. Les eaux étaient si denses, maintenaient tant de pression, ses poumons paraissaient être sur le point d’exploser. À chaque coup de sa main, il avait l’impression de tirer l’univers.
Juste quand il pensait qu’il n’y arriverait jamais, qu’il sombrerait à nouveau dans les abîmes avec O’Connor et mourrait ici dans ce lieu terrible, Thor fit soudain surface. Haletant, il se tourna, regarda tout autour où il était et vit, avec soulagement, qu’ils avaient émergé de l’autre côté du Détroit de la Folie, dans les eaux libres. Il vit la tête d’O’Connor apparaître à côté de lui et remarqua que, lui aussi, chercher à reprendre sa respiration, et son soulagement fut complet.
Thor СКАЧАТЬ