Название: Tess, Le Réveil
Автор: Andres Mann
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Приключения: прочее
isbn: 9788873049043
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Kejal quitta la salle de bain, laissant à Tess un peu d'intimité. Sur les bords de la baignoire, divers articles de toilette coûteux avaient été disposés pour elle. Elle s'en servit immédiatement, surtout du shampoing et du gel douche. 'C'est si étrange. Le monde est en flammes, je suis prisonnière et me voilà en train de profiter d'un bain chaud.â Elle voulait tant s'attarder et se prélasser dans l'eau chaude mais se hâta de finir, prise d'un sentiment d'effroi et de culpabilité.
Elle se leva, et la femme apparut presque instantanément, l'enveloppant d'une grande serviette moelleuse. Au moins, observa Tess, ce n'est pas tout le monde qui est pauvre et grossier dans ce pays. Quelqu'un dans cette maison affectionne les produits de qualité.
« Vous devez vous reposer », suggéra sa gardienne. « J'ai apporté quelques robes, choisissez-en une. Vous trouverez d'excellents produits cosmétiques sur le haut de la commode. Appelez-moi quand vous serez prête. »
Tess inspecta rapidement la luxueuse chambre à coucher qui apparemment appartenait à une riche dame. 'Je me demande qui et où elle est,' murmura-t-elle pour elle-même. Probablement la femme du général.
Elle choisit des sous-vêtements de l'une des commodes, enfila un doux et moelleux peignoir de coton, et poursuivit son inspection. En dépit du luxe, câétait un endroit hautement sécurisé. Il n'y avait qu'une seule sortie, gardée par au moins deux soldats. Toutes les fenêtres avaient des barreaux ornementaux. 'Désolée de le dire mais je suis coincée,' conclut-elle.
Trois robes du soir de haute couture, vraisemblablement française, étaient suspendues. Elles semblaient conçues pour mettre en valeur le corps de celle qui les porterait. Elles étaient à la fois splendides et effrayantes. Une guerre fait rage à l'extérieur et je dois porter une robe de soirée. Mon Dieu, quelle est cette folie ?
Son énergie déclinait rapidement ; elle mordit avidement dans une pomme qu'elle prit dans un panier de fruits. Elle se sentit un peu mieux après quelques minutes ; rien de tel que du fructose pour vous requinquer. Ne voyant aucun moyen de sortir, elle prit le conseil de Kejal et s'allongea sur l'un des somptueux canapés. Elle ferma les yeux et aurait bien aimé dormir un peu, mais elle n'osa pas. Malgré tout et contre son gré, l'épuisement l'emporta et elle s'assoupit.
Kejal la réveilla doucement. Tess sauta sur ses pieds, se mettant par réflexe en position de défense.
« Tout va bien ! C'est moi. » La femme avait levé les bras pour se protéger de possibles coups. Tess se rendit compte qu'elle s'était endormie.
« Je suis désolée, Kejal, j'étais dans un sommeil profond. »
La femme se détendit. « Vous devez vous habiller maintenant. Laquelle de ces robes choisissez-vous ? » Tess réalisa soudain l'ironie de sa situation. 'Après tout ce que j'ai fait pour devenir un officier de l'armée, j'en suis réduite à faire la bimbo pour un pervers. Tout va pour le mieux, ma petite !'
Kejal lui intima à nouveau de se dépêcher. « Sâil vous plaît, choisissez une robe. Le général n'aime pas qu'on le fasse attendre ! »
Tess lança un regard furieux. « Je ne moque complètement de ce qu'il aime ! »
Son hôtesse ne baissa pas les bras. « Ne soyez pas stupide ! Si vous le mettez en colère, il vous tuera vous et vos hommes. Choisissez une robe ! »
Tess s'assit, agrippant sa tête quâelle sentait sur le point dâexploser. Elle avait besoin de temps pour réfléchir. Elle avait besoin de retrouver un semblant de contrôle. 'Bon, je dois me plier à ce jeu jusqu'à ce que je trouve un plan,' se murmura-t-elle à elle-même. Elle se leva, inspecta les robes et en choisit une, une superbe robe rouge bordeaux et crème avec des chaussures assorties. Incroyable, tout est à ma taille, remarqua-t-elle. Elle se regarda dans un grand miroir. Ses seins étaient magnifiquement mis en valeur par le profond décolleté.
« Vous êtes splendide, Commandant. Faites juste ce que le général veut et vous resterez en vie. » Admonesta Kejal.
Tess regarda cette belle femme émaciée. « C'est apparemment ce que vous avez fait, mais ça ne vous a pas fait que du bien. »
Kejal la fixa de ses yeux profondément tristes. « Il garde ma fille de quatre ans en otage dans l'une de ses résidences pour me contraindre à le servir. »
Tess ferma les yeux. « Je suis désolée. Je ne voulais pas vous critiquer. »
Kejal détourna la tête, des larmes dans ses yeux. « Ce n'est rien. Ce n'est pas de votre faute. »
Tess applique un peu de maquillage. 'Si je dois passer pour une femme vulnérable, autant avoir l'air jolie.'
Les deux femmes traversèrent plusieurs pièces à travers le somptueux manoir. Contrairement aux palais modernes de Saddam, cette maison était ancienne. La décoration était coûteuse et de bon goût.
Kejal conduit Tess à une grande salle à manger. Deux couverts étaient mis au bout d'une longue table. « Je dois vous laisser maintenant, » dit-elle.
Tess embrassa la salle du regard. Le maître des lieux a clairement été influencé par les Britanniques quand il a bâti cet endroit, pensa-t-elle. La pièce était décorée de boiseries et de meubles cossus et les fenêtres de brocart, légèrement fané. La pièce n'avait rien d'exotique.
« Aimez-vous ma maison ? » Le général était soudainement apparu. Il avait troqué son uniforme pour un costume magnifiquement taillé sur mesure, Savile Row fort probablement.
Tess décidé de se prêter au jeu. « Câest une belle maison, décorée avec goût. Est-elle ancienne ? »
Le général sembla content que Tess paraisse intéressée. « Près de cent cinquante ans. C'est mon arrière grand-père qui l'a construite. Il a passé la plus grande partie de son temps à lâétranger. Il était un diplomate de l'Empire Ottoman puis il a poursuivi à un poste similaire après qu'un général britannique ait tiré un trait sur une carte et créé l'Irak en 1922. Il a vécu longtemps en Angleterre. Il a beaucoup aimé ; un pays très civilisé, avec de claires distinctions de classes. Pas de confusion. »
Tess décida de taire son opinion sur le système de classes pour le moment. « Très intéressant », dit-elle sans grande conviction.
Le général se rendit vers une armoire sculptée et en ouvrit une porte, révélant un bar bien approvisionné. « Voudriez-vous un cocktail ? » il demanda avec sollicitude.
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