Crimes Interplanétaires. Stephen Goldin
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Название: Crimes Interplanétaires

Автор: Stephen Goldin

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Научная фантастика

Серия:

isbn: 9788873043454

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СКАЧАТЬ Oui, reprit-il enfin. Je comprends également que de telles transactions puissent diminuer le coupable. Pour faire simple, Madame Rabinowitz…

      Levexitor s’interrompit brutalement et se retourna. Il leva la tête, puis poussa un cri bref et tomba en travers de son bureau, étrangement immobile.

      — Grandissime ? Grandissime ?

      Un silence de mort régnait dans la pièce. Rien ne bougeait. Rien n’émettait le moindre son.

      Rabinowitz regarda autour d’elle. Ils étaient seuls dans le bureau virtuel. Et Levexitor ne bougeait plus.

      Rabinowitz s’approcha du corps imposant de l’alien. Elle tendit la main pour le toucher. Il présentait une certaine solidité : elle avait l’impression d’effleurer un arbre à travers d’épais gants en caoutchouc. Le corps projeté de Levexitor était aussi réel que les murs… et tout aussi animé.

      À pas lents, elle fit le tour de la pièce. Ses pas étaient silencieux. Levexitor n’émettait aucun bruit. Elle n’entendait que son propre pouls qui résonnait à ses oreilles, et son souffle qu’elle tentait vainement d’apaiser.

      Inutile d’appeler à l’aide : dans cet espace virtuel n’existaient que sa projection et celle de Levexitor. Si quelqu’un ou quelque chose s’était introduit dans l’espace réel de l’alien, il était invisible à ses yeux.

      Mais il fallait prévenir quelqu’un. Elle parcourut des yeux la pièce chichement meublée, à la recherche d’un quelconque appareil de communication. Rien. La petite table de Chalnas était entièrement vide. Il y avait bien quelques boutons sur le bureau de Levexitor, mais il s’était effondré dessus et elle ne pouvait pas le déplacer. Et même si elle l’avait pu, elle n’aurait pas su s’en servir.

      Soudain, le corps de Levexitor se redressa — un mouvement qui n’était manifestement pas du fait de l’alien. Sous les yeux de Rabinowitz, des mains invisibles se mirent à pianoter sur les boutons du bureau. Un instant plus tard, la pièce entière disparut et Rabinowitz se retrouva dans sa cabine d’holojection.

      Les bras serrés sur sa poitrine, elle s’affala sur sa méridienne en tremblant comme une feuille. Elle claquait littéralement des dents. Cela ne lui était plus arrivé depuis sa lecture du « Cœur Révélateur » d’Edgar Poe, quand elle avait 14 ans. Elle ferma les yeux et tenta de respirer calmement.

      Peu à peu, elle reprit le contrôle. Alors, elle força ses lèvres tremblantes à prononcer : « Téléphone : San Francisco, Interpol, Inspecteur Hoy ». Un instant plus tard, le visage souriant de l’inspecteur apparaissait sur son écran.

      — Quelle agréable surprise, Madame Rabinowitz ! Je ne pensais pas avoir si vite de vos nouvelles !

      — Cette surprise n’a rien d’agréable, répliqua-t-elle. Vraiment pas. Vous allez devoir contacter les autorités de Jenithar. Quelque chose vient d’arriver à Levexitor. Je crois qu’il a été assassiné.

      — Je me sens comme une idiote, soupira Rabinowitz. J’ai paniqué comme une stupide adolescente. Je n’étais pas en danger. Il n’aurait pas pu me toucher…

      — Vous étiez présente au moment où la vie d’un de vos collaborateurs a violemment pris fin, répliqua Hoy d’un ton apaisant. Du moins, holoprésente. Je m’inquiéterais si vous n’étiez pas en état de choc.

      — Il était là, avec moi, poursuivit Rabinowitz. L’assassin. Je ne le voyais pas, je ne l’entendais pas, je ne pouvais pas le toucher. Mais il était là. Il était dans le monde réel et moi dans le monde virtuel, mais une chose nous liait : Levexitor. Vous pensez qu’il m’a vue ?

      Hoy réfléchit un instant, puis répondit :

      — Eh bien, il a pu vous voir sur l’écran de l’ordinateur de Levexitor. Votre image projetée est-elle fidèle à la réalité ?

      — En gros, oui. J’aime assez mon apparence.

      — Nous sommes deux, lâcha Hoy avec un grand sourire.

      — Merci, inspecteur. Chaque fois que je commence à croire que vous n’êtes peut-être pas un parfait butor, vous me rappelez gentiment à la réalité. À la réflexion, ça ne change pas grand-chose qu’il m’ait vue ou non : Levexitor a prononcé mon nom à plusieurs reprises. Le tueur devait être là depuis le début, ce qui explique les longs silences de Levexitor. Au moins, maintenant, vous pouvez me rayer de la liste des suspects.

      — Navré de vous décevoir, mais non. Vous auriez pu assassiner Levexitor pour couvrir vos traces dès que vous avez su que je vous soupçonnais.

      — Vous êtes paranoïaque.

      — C’est mon métier. Cependant, vous n’êtes plus en tête de liste.

      — Merci, rétorqua Rabinowitz en le regardant droit dans les yeux. Qui d’autre figure sur cette liste ? Suis-je en bonne compagnie ?

      — Inutile de fatiguer votre jolie petite tête avec ce genre de questions.

      — Si l’un de vos suspects a tué Levexitor et sait qui je suis, il risque de vouloir me réduire au silence. Je dois me protéger. Je suis un témoin, même si je n’ai rien vu.

      — Très bien, fit Hoy d’un air songeur. Si vous êtes coupable, voilà une information qui ne vous étonnera pas : Jivin Rashtapurdi est certainement mêlé à l’affaire.

      — Le gangster ?

      — Non, l’épicier. On recherche aussi un autre courtier littéraire : Peter Whitefish. Vous le connaissez ?

      — J’ai déjà travaillé avec lui.

      — Votre opinion ?

      — Il représente ses clients d’une manière qu’il estime efficace.

      — C’est-à-dire ?

      — Il y a une chose qu’on appelle la courtoisie professionnelle. Quelqu’un d’autre sur la liste ?

      — Il y a des choses que je préfère ne pas révéler.

      — C’est une bien courte liste.

      — Les femmes disent toujours que ce n’est pas la longueur qui compte.

      — On ne dit ça que quand on a pitié de vous. Pas le moindre nom côté galactique ?

      — Je n’enquête pas dans la galaxie. Je suis d’Interpol, pas de la CPI, vous vous souvenez ?

      Rabinowitz se leva.

      — Bon, c’était gentil de venir me tenir la main pendant ma petite crise de panique…

      — J’aurais aimé vous la tenir pour de vrai.

      —… mais je n’ai dormi que deux heures ces deux derniers jours. Mon alarme à grincherie se déclenche dans sept minutes, et vous n’avez pas envie d’être présent quand ça arrivera.

      — J’essayerai de vous trouver de meilleure humeur une autre fois. La porte est bien par ici ?

      — СКАЧАТЬ