Storey. Keith Dixon
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Читать онлайн книгу Storey - Keith Dixon страница 12

Название: Storey

Автор: Keith Dixon

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Триллеры

Серия:

isbn: 9788873040620

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СКАЧАТЬ Paul devina qu’il travaillait à domicile, peut-être un journaliste, comme Araminta prétendait l’être.

      Elle fit des introductions rapides en faisant un signe de la main vers Paul, comme si David n’avait pas remarqué son entrée.

      – Ne fais pas attention à lui, dit-elle à David, c’est quelqu’un que je connais, qui m’a accompagné.

      David croisa le regard de Paul mais sans dévoilé, ou peut-être bien une vague curiosité. Il était probablement en rogne ou énervé contre sa petite amie de débarquer ainsi accompagnée d’un autre homme, pensa Paul.

      Paul remarqua que la maison était grande mais l’air inhabitée – il aperçut à travers une porte ouverte une pièce sans moquette aux murs unis et rien d’autre, pas de meubles, ni de tableaux sur les murs. On sentait une odeur de pin de produit de nettoyage, comme si David était en train d’astiquer le plancher de bois avant leur arrivée.

      David les conduisit vers une pièce à l’arrière. Paul remarqua de grandes baies vitrées donnant sur un jardin assez grand, propre, avec un hangar au fond, des lumières solaires clignotant dans les parterres à fleurs. Peut-être qu’il passait la majorité de son temps dans le jardin, pensa Paul, à tailler les rosiers ou tout ce qui se fait dans ces putains de jardins.

      Araminta s’était assise sur un canapé en cuir noir et Paul s’installa en face d’elle. David leur demanda s’ils voulaient un café ou un thé ou quelque chose de plus fort, que tous deux refusèrent.

      Il pensait que David avait l’air d’être un type soumis et fut surpris de l’entendre dire à Araminta de manière directe:

      – Qu’est-ce que tu fais ici? Qu’est-ce qui se passe? Tu as dit que c’était important.

      Elle croisa les mains sur ses genoux pour gagner un peu de temps, puis releva la tête pour le regarder.

      – Paul est un collègue, d’accord? Je lui ai demandé de m’accompagner. Et c’est vrai, je devais absolument te voir ce soir.

      Elle se tourna et regarda Paul.

      – Peux-tu nous laisser une minute? Que penses-tu d’aller faire un tour dans la cuisine, par exemple.

      Elle ne lui donnait pas le choix, à moins qu’il veuille se lancer dans une discussion inutile.

      Il les laissa et ferma la porte derrière lui, fit le tour du rez-de-chaussée en ouvrant quelques portes avant de tomber sur un bureau – des étagères, une table avec un ordinateur portable, une lampe d’architecte et une chaise rembourrée sur roulettes. Il s’assit sur la chaise et regarda par la fenêtre qui donnait sur l’avant de la maison. Il faisait noir à l’extérieur, il n’arrivait à apercevoir que les rares voitures qui passaient dans la rue principale.

      Il réfléchit et se retourna pour regarder les photos sur le mur. Les photos de David enfant, puis une avec la famille – lui, une fille qui pourrait bien être sa petite sœur, les parents et un chien noir, tous debout devant une maison couverte de lierre avec des colonnes de chaque côté de la porte d’entrée. On aurait dit que c’était à Oxford ou dans une maison des comtés à l’extérieur de Londres. Bourgeois et riches.

      Plus loin, quelques diplômes encadrés, un niveau 8 au piano, un autre pour avoir gagné un rallye automobile en Afrique; peut-être qu’il était plus dur qu’il n’avait l’air.

      Dix minutes plus tard, il entendit la porte du salon se rouvrir. Il se dirigea vers le couloir, Araminta et David sortirent de la pièce, différents, comme s’ils venaient de subir une métamorphose pendant son absence. Araminta souriait, détendue, son langage corporel ayant perdu son irritation habituelle. Quant à David, il était tout pâle, les joues creuses, comme s’il venait de vieillir de dix ans.

      Paul se dit qu’il devait faire plus attention à l’avenir – cette femme pourrait avoir un effet traumatisant sur votre santé.

      – Prêt? dit Araminta en se tournant vers lui comme s’ils allaient en promenade un dimanche après-midi et se dirigea vers la porte d’entrée. Paul suivait David du regard et remarqua que son expression de chien perdu s’empirait.

      – Nous sommes donc toujours d’accord pour demain soir? Les photos? demanda David.

      – Ne t’attends pas à me revoir de sitôt, dit-elle en lui faisant un signe d’au-revoir de la main, mais ça ne veut pas dire que tu oublies ce que je t’ai dit. Tu vas bien?

      – Je crois que oui.

      – Courage! Ce ne sera pas grave.

      – Je pense à toi.

      Elle lança un regard furtif à Paul qui le remarqua, mais n’en avait pas saisi la signification. Elle dit à David:

      – Ne pense pas à moi. Pense plutôt à ce que je t’ai dit, lui dit-elle.

      Elle ouvrit la porte et sortit sans se retourner, s’éloignant de la maison en prenant le chemin menant à la grille d’entrée. Paul fit signe de tête à David et la suivit en fermant la porte derrière lui. Il était sûr que quelque chose venait de se passer, mais il ne savait pas quoi.

      Araminta se tenait maintenant debout de l’autre côté du portail, déjà au téléphone. C’était un appel court.

      – Tu n’as pas à me raccompagner chez moi. J’ai appelé un taxi, dit-elle en se tournant vers lui après avoir raccroché.

      – Pourquoi?

      – Tu ne vas pas te mettre à me poser la question? J’ai besoin d’être seule, d’accord?

      Paul pensa qu’elle ne voulait peut-être pas qu’il sache où elle habite.

      Il resta debout avec elle, sentant la nuit se rafraîchir.

      – Tu n’es pas obligée de me dire ce qui s’est passé à l’intérieur! dit-il.

      – Très bien.

      – Mais je dois savoir une chose – est-il vraiment ton mec? La manière dont tu le traites, comme un enfant?

      – Ça ne le dérange pas en tout cas.

      – Qu’en sais-tu?

      – Tu l’as vu: il paraît un peu froussard, mais il va droit au but. S’il avait un problème, il me le dirait ou il me larguerait.

      – Tu n’as pas l’air d’être trop inquiète.

      – Pourquoi veux-tu que je le sois? Un de perdu, 10 de retrouvés, etc., dit-elle le ton éreintée n’appréciant peut-être pas ses questions.

      – Je me demande seulement ce qu’il ressent en ce moment, dit Paul.

      – Ça m’est égal.

      Elle essayait de mettre fin à la conversation, pensa Paul, n’appréciant pas le fait qu’il pose des questions sur l’autre homme.

      Enervé alors contre elle et voulant gagner sa confiance, il dit:

      – Alors pourquoi tu voulais que je vienne?

      – Je pensais que tu devais le rencontrer.

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