Название: Aristophane; Traduction nouvelle, tome second
Автор: Аристофан
Издательство: Public Domain
Жанр: Драматургия
isbn:
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Nous y voilà! Où fuirai-je, infortuné?
Eh! l'ami! Tu ne tiens pas bon?
Pour être écharpé par ce monde-là?
Et comment te figures-tu leur échapper?
Je ne sais pas trop comment.
Moi, je te dirai qu'il faut combattre de pied ferme et prendre les marmites.
A quoi ces marmites nous serviront-elles?
La chouette ne nous attaquera pas.
Mais ces oiseaux armés de serres crochues?
Empoigne la broche et brandis-la devant toi.
Et mes yeux?
Couvre-les avec ce vinaigrier ou avec ce plat.
O homme de génie, quelle bonne invention, quel stratagème! Tu l'emportes sur Nikias, en fait de machines.
Eleleleu! En avant, bec baissé: pas de délai! tire, déchire, frappe, écorche, et casse d'abord la marmite.
Mais, dites-moi, vous les plus cruels de tous les animaux, pourquoi voulez-vous mettre à mal ces deux hommes qui ne vous ont rien fait, et déchirer des gens de la parenté et de la tribu de ma femme?
Devons-nous les épargner plus que des loups? De quels autres plus grands ennemis tirerions-nous vengeance?
Mais s'ils sont vos ennemis de race, ils sont vos amis de coeur, et c'est pour vous donner un conseil utile qu'ils viennent vers vous.
Quel conseil utile pourraient nous donner, quelle parole nous faire entendre, ceux qui furent les ennemis de nos pères?
Mais, certes, c'est de leurs ennemis que les sages apprennent le plus. La prudence sauve tout. D'un ami on n'a rien à apprendre; un ennemi vous y contraint. Et d'abord les cités ont appris de leurs ennemis, et non de leurs amis, à bâtir des murailles élevées, à construire des vaisseaux longs: et cette science sauve nos enfants, notre ménage, notre avoir.
Eh bien! écoutons leurs paroles, c'est notre avis: nous y trouvons avantage; on peut entendre quelque sage conseil de la bouche même de ses ennemis.
Ils ont l'air de se relâcher de leur colère. Retire ta jambe en arrière.
C'est justice, et vous m'en devez de la reconnaissance.
Non, jamais jusqu'ici, en aucune affaire, nous ne t'avons été opposés.
Plus pacifique est leur conduite envers nous. La marmite et les deux plats, pose-les à terre. La lance ou plutôt la broche en main, promenons-nous à l'intérieur du camp, l'oeil sur la marmite, et de près, car il ne faut pas fuir.
A merveille; mais, si nous mourons, en quel endroit de la terre serons-nous enterrés?
Le Kéramique nous recevra. Pour être enterrés aux frais de l'État, nous dirons aux stratèges que c'est en combattant contre les ennemis que nous sommes morts à Ornéæ.
Que chacun reprenne son rang à la même place; déposez votre courage et votre colère, comme un hoplite, et informons-nous quelles sont ces gens, d'où ils viennent, et dans quelle intention. Ohé! la Huppe, je t'appelle.
Tu m'appelles, et que veux-tu savoir?
Qui sont ces hommes? D'où viennent-ils?
Deux étrangers de la sage Hellas.
Quelle aventure les a conduits chez les Oiseaux?
Le goût de notre genre de vie, le désir d'habiter et de rester toujours avec toi.
Que dis-tu? Et quels sont leurs propos?
Incroyables, inouïs.
Voient-ils quel avantage peut résulter de leur séjour auprès de moi, et qui les engage à demeurer ici pour avoir de quoi vaincre leur ennemi ou rendre service à leurs amis?
Ils parlent d'une grande félicité, indicible, incroyable; que tout est à toi ici, là, partout, et ils s'efforcent de le prouver.
Sont-ils fous?
On ne peut dire combien ils sont sensés.
Quoi! Ils ont leur bon sens?
Les plus fins renards: subtilité, astuce, rouerie, fleur de ruse de la tête aux pieds.
Qu'ils me parlent, qu'ils me parlent, fais-les venir. Car d'entendre d'eux les choses que tu me dis, j'en ai des ailes au dos.
Allons, toi et toi, reprenez cette armure, et suspendez-la, avec espoir de la bonne chance, dans l'âtre, près de la crémaillère. Quant à toi, expose à ceux-ci les projets en vue desquels je les ai réunis, parle.
Non, par Apollôn! je n'en ferai rien, à moins qu'ils ne conviennent avec moi d'une convention pareille à celle que fit avec sa femme ce singe de fabricant d'épées, de ne point me mordre, de ne point m'arracher les testicules, de ne pas me fouiller…
Le… Mais non, pas du tout.
Non, je veux dire les deux yeux.
Je te le promets.
Jure-le-moi à l'instant.
Je le jure, à condition que j'aurai les suffrages de tous les juges et de tous les spectateurs.
Convenu.
Et, si je manque de parole, de ne l'emporter que d'une voix.
Écoutez, peuples! Que les hoplites reprennent leurs armes sur-le-champ, qu'ils retournent chez eux et qu'ils voient ce que nous aurons inscrit sur les tableaux.
Rusé toujours СКАЧАТЬ