Henri VI. 2. Уильям Шекспир
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Название: Henri VI. 2

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ Jésus le bénisse!

(Entrent Suffolk et la reine Marguerite.)

      PREMIER PÉTITIONNAIRE. – Je crois que le voilà qui vient, et la reine avec lui. Je serai le premier, c'est sûr.

      DEUXIÈME PÉTITIONNAIRE. – En arrière, imbécile. C'est le duc de Suffolk, et non pas milord protecteur.

      SUFFOLK. – Eh bien, qu'y a-t-il? me veux-tu quelque chose?

      PREMIER PÉTITIONNAIRE. – Je vous prie, milord, pardonnez; je vous ai pris pour milord protecteur.

      MARGUERITE, lisant le dessus des pétitions. – Milord protecteur! C'est à Sa Seigneurie que vos suppliques s'adressent? Laissez-moi les voir. – Quelle est la tienne?

      DEUXIÈME PÉTITIONNAIRE. – La mienne, avec la permission de Votre Grâce, est contre John Goodman, un des gens de milord cardinal, qui m'a pris ma maison, mes terres, ma femme et tout.

      SUFFOLK. – Ta femme aussi? Cela n'est pas trop bien, en effet. Et vous, la vôtre? – Qu'est-ce que c'est? (Il lit.) Contre le duc de Suffolk, pour avoir fait enclore les communes de Melfort. Comment, monsieur le drôle!

      PREMIER PÉTITIONNAIRE. – Hélas! monsieur; je ne suis qu'un pauvre citoyen chargé des plaintes de toute notre ville.

      PIERRE, présentant sa pétition.-Contre mon maître Thomas Horner, pour avoir dit que le duc d'York était le légitime héritier de la couronne.

      MARGUERITE. – Que dis-tu là? Le duc d'York a-t-il dit qu'il était l'héritier légitime de la couronne?

      PIERRE. – Que mon maître l'était? non vraiment. Mais mon maître a dit qu'il l'était, et que le roi était un usurpateur.

(Entrent des domestiques.)

      SUFFOLK. – Y a-t-il quelqu'un là? Retenez cet homme et envoyez chercher son maître par un huissier. Nous nous occuperons de votre affaire en présence du roi.

(Les domestiques sortent avec Pierre.)

      MARGUERITE. – Et vous qui aimez à être protégé des ailes de votre duc protecteur, vous pouvez recommencer vos suppliques et vous adresser à lui. (Elle déchire leurs requêtes.) Sortez, canaille. Suffolk, renvoyez-les.

      TOUS. – Allons, sortons.

(Ils sortent.)

      MARGUERITE. – Milord de Suffolk, parlez. Sont-ce là vos usages? est-ce là la mode de la cour d'Angleterre, le gouvernement de votre île britannique? est-ce là la royauté d'un roi d'Albion? Eh quoi! le roi Henri demeurera-t-il éternellement sous la domination du sombre Humphroy? Et moi, reine seulement de nom et pour la forme, faut-il que je sois la sujette d'un duc? Je te le dis, Pole, quand dans la ville de Tours, tu rompis une lance pour l'amour de moi, et enlevas les coeurs des dames de France, je crus que le roi Henri te ressemblerait en galanterie, en beauté, en courage; mais son esprit est entièrement tourné à la dévotion: tout occupé à compter des ave Maria sur son chapelet, il n'a d'autres champions que les prophètes et les apôtres, d'autres armes que les passages sacrés de l'Écriture sainte, d'autre champ clos que son cabinet, d'autres amours que les images en bronze des saints canonisés. Je voudrais que le collége des cardinaux voulût le nommer pape et l'emmener à Rome, pour y placer sur sa tête la triple couronne. Tels sont les honneurs qui conviennent à sa piété.

      SUFFOLK. – Madame, prenez patience. C'est moi qui ai fait venir Votre Altesse en Angleterre, et je travaillerai à ce qu'en Angleterre tous les désirs de Votre Grâce soient pleinement satisfaits.

      MARGUERITE. – Outre ce hautain protecteur, n'avons-nous pas encore Beaufort, ce prêtre impérieux, et Buckingham, et Somerset, et York, qui se plaint toujours, et le moins puissant d'entre eux ne l'est-il pas en Angleterre plus que le roi?

      SUFFOLK. – Et de tous, le plus puissant ne l'est pas en Angleterre plus que les Nevil, Salisbury et Warwick ne sont point de simples pairs.

      MARGUERITE. – Tous ces lords ensemble ne m'irritent pas autant que cette arrogante Éléonor, la femme du lord protecteur. On la voit, suivie d'un cortége de dames, balayer les salles du palais, plutôt de l'air d'une impératrice que de la femme du duc Humphroy. Les personnes étrangères à la cour la prennent pour la reine. Elle porte sur elle le revenu d'un duché, et dans son coeur elle insulte à notre indigence. Ne vivrai-je point assez pour me voir vengée d'elle? L'autre jour, au milieu de ses favoris, cette créature de rien ne disait-elle pas insolemment, méprisante drôlesse! que la queue de sa plus mauvaise robe de tous les jours valait mieux que toutes les terres de mon père, avant que Suffolk lui eût donné deux duchés en échange de sa fille.

      SUFFOLK. – Madame, j'ai moi-même disposé la glu sur le buisson où elle doit venir se prendre, et j'y ai placé un choeur d'oiseaux si propres à l'attirer, qu'elle viendra s'y abattre pour écouter leurs chants et ne reprendra plus le vol qui vous blesse. Laissez-la donc en paix, et écoutez-moi, madame, car j'ose vous donner ici quelques conseils. Quoique le cardinal nous déplaise, il faut nous unir à lui et au reste des pairs, jusqu'à ce que nous ayons fait tomber le duc Humphroy dans la disgrâce. Quant au duc d'York, la plainte que nous venons de recevoir n'avancera pas ses affaires; ainsi, nous les déracinerons tous l'un après l'autre, et de vous seule l'heureux gouvernail recevra sa direction.

      (Entrent le roi Henri, York et Somerset causant avec lui, le duc et la duchesse de Glocester, le cardinal, Buckingham, Salisbury et Warwick.)

      LE ROI. – Quant à moi, nobles lords, le choix m'est indifférent: ou Somerset, ou York, c'est pour moi la même chose.

      YORK. – Si York s'est mal conduit en France, que la régence lui soit refusée.

      SOMERSET. – Si Somerset est indigne de la place, qu'York soit régent, je suis prêt à la lui céder.

      WARWICK. – Que Votre Grâce soit digne ou non, ce n'est pas là la question: York en est le plus digne.

      LE CARDINAL. – Ambitieux Warwick, laisse parler ceux qui valent mieux que toi.

      WARWICK. – Le cardinal ne vaut pas mieux que moi sur le champ de bataille.

      BUCKINGHAM. – Tous ceux qui sont ici présents valent mieux que toi, Warwick.

      WARWICK. – Et Warwick pourra vivre assez pour être un jour le meilleur de tous.

      SALISBURY. – Paix! mon fils. – Et vous, Buckingham, faites-nous connaître, par quelques raisons, pourquoi Somerset doit être préféré en ceci?

      MARGUERITE. – Eh! vraiment, parce que cela convient au roi.

      GLOCESTER. – Madame, le roi est en âge de dire lui-même son avis; et ce n'est point ici l'affaire des femmes.

      MARGUERITE. – Si le roi est en âge, qu'a-t-il besoin, milord, que vous demeuriez protecteur de Sa Majesté?

      GLOCESTER. – Je suis protecteur du royaume, madame; et, quand il le voudra, je résignerai mes fonctions.

      SUFFOLK. – Résigne-les donc, et mets un terme à ton insolence. Depuis que tu es roi (car qui donc est roi que toi?), l'État se précipite chaque jour vers sa ruine. Le dauphin a triomphé au delà des mers; les pairs et les nobles du royaume ne sont plus autre chose que les vassaux de ton pouvoir.

      LE CARDINAL. – Tu as écrasé le peuple, appauvri, exténué la bourse du clergé par tes extorsions.

      SOMERSET. – Tes somptueux palais, les parures de ta femme, ont absorbé une portion des richesses publiques.

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