Название: Titus Andronicus
Автор: Уильям Шекспир
Издательство: Public Domain
Жанр: Драматургия
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SATURNINUS. – Levez-vous, Titus, levez-vous, mon impératrice a triomphé.
TITUS. – Je rends grâces à Votre Majesté, et à elle, seigneur. Ces paroles et ces regards me redonnent la vie.
TAMORA. – Titus, je suis incorporée à Rome; je suis maintenant devenue Romaine par une heureuse adoption, et je dois conseiller l'empereur pour son bien. Toutes les querelles expirent en ce jour, Andronicus. – Et que j'aie l'honneur, mon cher empereur, de vous avoir réconcilié avec vos amis. – Quant à vous, prince Bassianus, j'ai donné ma parole à l'empereur que vous seriez plus doux et plus traitable. – Ne craignez rien, seigneur; – et vous aussi, Lavinia: guidés par mon conseil, vous allez tous, humblement à genoux, demander pardon à Sa Majesté.
LUCIUS. – Nous l'implorons, et nous prenons le ciel et Sa Majesté à témoin, que nous avons agi avec toute la modération qui nous a été possible, en défendant l'honneur de notre soeur et le nôtre.
MARCUS. – J'atteste la même chose sur mon honneur.
SATURNINUS. – Retirez-vous, et ne me parlez plus; ne m'importunez plus.
TAMORA. – Non, non, généreux empereur. Il faut que nous soyons tous amis. Le tribun et ses neveux vous demandent grâce à genoux; vous ne refuserez pas, cher époux, ramenez vos regards sur eux.
SATURNINUS. – Marcus, à ta considération, à celle de ton frère Titus, et cédant aux sollicitations de Tamora, je pardonne à ces jeunes gens leurs attentats odieux. – Levez-vous, Lavinia, quoique vous m'ayez abandonné comme un rustre. J'ai trouvé une amie; et j'ai juré par la mort, que je ne quitterais pas le prêtre sans être marié. – Venez: si la cour de l'empereur peut fêter deux mariées, vous serez ma convive, Lavinia, vous et vos amis. – Ce jour sera tout entier à l'amour, Tamora.
TITUS. – Demain, si c'est le bon plaisir de Votre Majesté, que nous chassions la panthère et le cerf ensemble, nous irons donner à Votre Majesté le bonjour avec les cors et les meutes.
SATURNINUS. – Volontiers, Titus; et je vous en remercie.
ACTE DEUXIÈME
SCÈNE I 8
AARON. – Maintenant Tamora monte au sommet de l'Olympe, loin de la portée des traits de la fortune: elle est assise là-haut à l'abri des feux de l'éclair, ou des éclats de la foudre; elle est au-dessus des atteintes menaçantes de la pâle Envie. Telle que le soleil, lorsqu'il salue l'aurore, et que dorant l'Océan de ses rayons il parcourt le zodiaque dans son char radieux, et voit au-dessous de lui la cime des monts les plus élevés, telle est aujourd'hui Tamora. – Les grandeurs de la terre rendent hommage à son génie, et la vertu s'humilie et tremble à l'aspect sévère de son front. Allons, Aaron, arme ton coeur, et dispose tes pensées à s'élever avec ta royale maîtresse, pour parvenir à la même hauteur qu'elle: longtemps tu l'as traînée en triomphe sur tes pas, chargée des chaînes de l'amour; plus fortement attachée aux yeux séduisants d'Aaron, que ne l'était Prométhée aux rochers du Caucase. Loin de moi ces vêtements d'esclave, loin de moi les vaines pensées. Je veux briller et étinceler d'or et de perles, pour servir cette nouvelle impératrice; qu'ai-je dit, servir? pour m'enivrer de plaisir avec cette reine, cette déesse, cette Sémiramis; cette reine, cette sirène qui charmera le Saturninus de Rome, et verra son naufrage et celui de ses États. – Qu'entends-je? quel est ce bruit?
DÉMÉTRIUS. – Chiron, tu es trop jeune, ton esprit est trop novice et manque trop d'usage pour prétendre au coeur que je recherche, et qui peut, sans que tu le sache m'être dévoué.
CHIRON. – Démétrius, tu es trop présomptueux en tout, et surtout en prétendant m'accabler par tes forfanteries: ce n'est pas la différence d'une année ou deux qui peut me rendre moins agréable et toi plus fortuné: j'ai tout ce qu'il faut, aussi bien que toi, pour servir ma maîtresse et mériter ses faveurs: et mon épée te le prouvera, et défendra mes droits à l'amour de Lavinia.
AARON. – Des massues, des massues! 9-Ces amoureux ne pourront pas se tenir en paix.
DÉMÉTRIUS. – Faible enfant, parce que notre mère a imprudemment attaché à ton côté une épée de danseur, as-tu la téméraire insolence de menacer tes amis? Va clouer ta lame dans ton fourreau, jusqu'à ce que tu aies mieux appris à la manier.
CHIRON. – En attendant, avec le peu d'adresse que je puis avoir, tu vas connaître jusqu'où va mon courage.
DÉMÉTRIUS. – Ah! mon garçon, es-tu devenu si brave?
AARON. – Eh bien! eh bien! seigneurs? Quoi! osez-vous tirer l'épée si près du palais de l'empereur, et soutenir ouvertement une pareille querelle? Je connais à merveille la source de cette animosité; je ne voudrais pas pour un million en or que la cause en fût connue de ceux qu'elle intéresse le plus; et, pour infiniment plus, que votre illustre mère fût ainsi déshonorée dans la cour de Rome. Ayez honte de vous-mêmes et remettez vos épées dans le fourreau.
CHIRON. – Non pas, moi, que je n'aie enfoncé ma rapière dans son sein, et que je ne lui aie fait rentrer dans la gorge tous les insultants reproches qu'il a prononcés ici à mon déshonneur.
DÉMÉTRIUS. – Je suis tout prêt et déterminé… Lâche aux mauvais propos, qui tonnes avec la langue et n'oses rien accomplir avec ton arme!
AARON. – Séparez-vous, vous dis-je. – Par les dieux qu'adorent les Goths belliqueux, ce petit querelleur nous perdra tous. – Comment! prince, ne savez-vous pas combien il est dangereux d'empiéter sur les droits d'un prince? Quoi, Lavinia est-elle donc devenue si abandonnée, ou Bassianus si dégénéré, que vous puissiez élever de semblables querelles pour l'amour de cette dame, sans contradiction, sans justice et sans vengeance? Jeunes gens, prenez garde. – Si l'impératrice savait la cause de cette discorde, c'est une musique qui ne lui plairait pas.
CHIRON. – Je ne m'embarrasse guère qu'elle le sache, elle et le monde entier: j'aime Lavinia plus que le monde entier.
DÉMÉTRIUS. – Enfant, apprends à faire un choix plus humble: Lavinia est l'espérance de ton frère aîné.
AARON. – Quoi! êtes-vous fous? – Ne savez-vous pas combien ces Romains sont furieux et impatients, et qu'ils ne peuvent souffrir de rivaux dans leurs amours? Je vous le dis, princes, vous tramez vous-mêmes votre mort par ce dessein.
CHIRON. – Aaron, je donnerais mille morts pour jouir de celle que j'aime.
AARON. – Pour jouir d'elle! hé! comment?..
DÉMÉTRIUS. СКАЧАТЬ
8
Cette scène, selon Johnson, doit continuer le premier acte.
9
C'était par ces mots qu'on appelait au secours quand une querelle avait lieu dans la rue.