Micah Clarke – Tome III. La Bataille de Sedgemoor. Артур Конан Дойл
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СКАЧАТЬ dans une demi-heure. Le Colonel Saxon et vous, Sir Stephen, vous couvrirez l'arrière-garde et protégerez les bagages. C'est un poste honorable, avec ce rideau de cavalerie autour de nos basques.

      Le conseil se dispersa aussitôt.

      Chacun de ses membres regagna à cheval son régiment.

      Tout le camp fut bientôt en mouvement, au son des clairons, au roulement des tambours, de sorte qu'en très peu de temps l'armée fut déployée en ordre et les enfants perdus de la cavalerie se lancèrent sur la route qui mène à Bath.

      L'avant-garde était composée de cinq cents cavaliers avec les miliciens du Comté de Devon.

      Après eux, et dans l'ordre suivant venaient le régiment des marins, les hommes du nord du Somerset; le premier régiment des bourgeois de Taunton, les mineurs de Mendip et de Bagworthy, les dentelliers et sculpteurs sur bois de Honiton, Wellington et Ottery Sainte Marie; les bûcherons, les marchands de bestiaux, les gens des marais et ceux du district de Quantock.

      Puis venaient les canons et les bagages, avec notre propre brigade et quatre enseignes de cavalerie comme arrière-garde.

      Pendant notre marche, nous pouvions voir les habits rouges de Feversham suivant la même direction sur l'autre bord de l'Avon.

      Une grosse troupe de leur cavalerie et de leurs dragons avait passé à gué la rivière et voltigeait autour de nous, mais Saxon et Sir Stephen couvraient les bagages si habilement, tenaient tête d'un air si résolu et faisaient pétiller la fusillade avec tant d'à-propos, quand nous étions serrés de trop près, que l'ennemi ne se hasarda point à charger à fond.

      II – La Bataille dans la Cathédrale de Wells

      Me voici maintenant bel et bien lié aux roues du char de l'histoire, mes chers enfants, me voici tenu d'indiquer au fur et à mesure les noms, les lieux, les dates, quelque alourdissement qu'il en résulte pour mon récit.

      Alors que se déroulait un pareil drame, il serait impertinent de parler de moi, si ce n'est comme le témoin ou l'auditeur de ce qui peut vous faire paraître plus vivantes ces scènes d'autrefois.

      Il n'est point agréable pour moi de m'étendre sur ce sujet, mais convaincu, ainsi que je le suis, que le hasard ne joue aucun rôle dans les grandes ou les petites affaires de ce monde, j'ai la ferme croyance que les sacrifices de ces braves gens ne furent point perdus, que leurs efforts ne se dépensèrent point en pure perte, comme on le dirait peut-être à première vue.

      Si la race perfide des Stuarts n'est plus maintenant sur le trône, et si la religion de l'Angleterre est encore une plante qui se développe librement, nous en sommes, selon moi, redevables à ces patauds du Comté de Somerset.

      Ils furent les premiers à faire voir combien il faudrait peu de chose pour ébranler le trône d'un monarque impopulaire.

      L'armée de Monmouth ne fut que l'avant-garde de celle qui marcha sur Londres, trois ans plus tard, lorsque Jacques et ses cruels ministres fuyaient, abandonnés de tous, à la surface de la terre.

      Dans la nuit du 27 juin, ou plutôt dans la matinée du 28, nous arrivâmes à la ville de Frome, très mouillés, dans un état lamentable, car la pluie avait recommencé, et toutes les routes étaient des fondrières boueuses.

      De là, nous partîmes le lendemain pour Wells.

      On y passa la nuit et tout le jour suivant, pour donner aux hommes le temps de sécher leurs habits et de se refaire après leurs privations.

      Dans l'après-midi, une revue de notre régiment du comté de Wills eut lieu dans le parvis de la cathédrale, et Monmouth nous fit des éloges, bien mérités d'ailleurs, pour les progrès accomplis en si peu de temps dans notre allure martiale.

      Comme nous retournions à nos quartiers, après avoir renvoyé nos hommes, nous aperçûmes une grande foule des grossiers mineurs d'Oare et de Bagworthy rassemblés sur la place en face de la cathédrale, et écoutant l'un d'eux, qui les haranguait du haut d'un char.

      Les gestes farouches et violents de cet homme prouvaient que c'était un de ces sectaires extrêmes en qui la religion court le danger de tourner à la folie furieuse.

      Les bruits sourds et les gémissements qui montaient des rangs de la foule marquaient, cependant, que ses paroles ardentes étaient bien d'accord avec les dispositions de son auditoire.

      Aussi nous fîmes une halte tout près de la foule, pour écouter son discours.

      C'était un homme à barbe rouge, à la figure farouche, avec une toison en désordre qui retombait sur ses yeux luisants, et doué d'une voix rauque qui retentissait dans toute la place.

      – Que ne ferons-nous pas pour le Seigneur, criait-il, que ne ferons-nous pas pour le Saint des Saints? Pourquoi sa main s'appesantit-elle sur nous? Pourquoi n'avons-nous pas délivré ce pays, ainsi que Judith délivra Béthulie?

      Voyez-vous, nous avons attendu en paix, et il n'en est résulté rien de bon, et pour un temps de santé, nous vivons dans la peine.

      Pourquoi cela, vous dis-je?

      En vérité, frères, c'est parce que nous avons agi à la légère avec le Seigneur, parce que nous n'avons pas été entièrement de cœur avec lui.

      Oui, nous l'avons loué en paroles, mais par nos actions, nous lui avons témoigné de la froideur.

      Vous le savez bien, le Prélatisme est chose maudite, qui mérite les sifflets, une chose qui est une abomination aux yeux du Tout-Puissant.

      Et cependant, qu'est-ce que nous avons fait pour lui en cette circonstance, nous, ses serviteurs?

      N'avons-nous pas vu des églises prélatistes, églises des formes et des apparences, où la créature est confondue avec le Créateur?

      Ne les avons-nous pas vues, dis-je, et cependant n'avons-nous pas négligé de les balayer au loin, et ainsi ne les avons-nous pas sanctionnées?

      Le voilà le péché d'une génération tiède et prête à reculer!

      La voilà la cause pour laquelle le Seigneur regarde avec froideur son peuple!

      Voyez, à Shepton et à Frome, nous avons laissé derrière nous de pareilles églises.

      À Gastonbury aussi, nous avons épargné ces murailles coupables qui furent élevées par les mains des idolâtres de jadis.

      Malheur à vous, si après avoir mis la main à la charrue du Seigneur, vous tournez le dos à la besogne!

      Regardez par ici…

      Et sur ces mots, il se tourna vers la belle cathédrale:

      – Que signifie cet amas de pierre? N'est-ce point un autel de Baal?

      Ne fut-il point construit pour le culte de l'homme et non pour celui de Dieu.

      N'est-ce point ici que le nommé Ken, paré de son sot rochet, de ses joyaux puérils, peut prêcher des doctrines sans âme, et menteuses, lesquelles ne sont que le vieux ragoût du Papisme servi sous un nom nouveau?

      Est-ce que nous souffririons pareille chose?

      Est-ce que nous, les enfants choisis du Grand Être, nous laisserons subsister cette СКАЧАТЬ