Moll Flanders. Defoe Daniel
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Название: Moll Flanders

Автор: Defoe Daniel

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      – Peu m'importe où, dit-il, mais j'ai l'envie de me pousser de la qualité pendant une semaine; nous irons à Oxford, dit-il.

      – Et comment irons-nous? dis-je; je ne sais point monter à cheval, et c'est trop loin pour un carrosse.

      – Trop loin! dit-il – nul endroit n'est trop loin pour un carrosse à six chevaux. Si je vous emmène, je veux que vous voyagiez en duchesse.

      – Hum! dis-je, mon ami, c'est une folie; mais puisque vous en avez l'envie, je ne dis plus rien.

      Eh bien, le jour fut fixé; nous eûmes un riche carrosse, d'excellents chevaux, cocher, postillon, et deux laquais en très belles livrées, un gentilhomme à cheval, et un page, avec une plume au chapeau, sur un autre cheval; tout le domestique lui donnait du Monseigneur, et moi, j'étais Sa Grandeur la Comtesse; et ainsi nous fîmes le voyage d'Oxford, et ce fut une excursion charmante; car pour lui rendre son dû, il n'y avait pas de mendiant au monde qui sût mieux que mon mari trancher du seigneur. Nous visitâmes toutes les curiosités d'Oxford et nous parlâmes à deux ou trois maîtres des collèges de l'intention où nous étions d'envoyer à l'Université un neveu qui avait été laissé aux soins de Sa Seigneurie, en leur assurant qu'ils seraient désignés comme tuteurs; nous nous divertîmes à berner divers pauvres écoliers de l'espoir de devenir pour le moins chapelains de Sa Seigneurie et de porter l'échappe; et ayant ainsi vécu en qualité pour ce qui était au moins de la dépense, nous nous dirigeâmes vers Northampton, et en somme nous rentrâmes au bout de douze jours, la chanson nous ayant coûté 93£.

      La vanité est la plus parfaite qualité d'un fat; mon mari avait cette excellence de n'attacher aucune valeur à l'argent. Comme son histoire, ainsi que vous pouvez bien penser, est de très petit poids, il suffira de vous dire qu'au bout de deux ans et quart il fit banqueroute, fut envoyé dans une maison de sergent, ayant été arrêté sur un procès trop gros pour qu'il pût donner caution; de sorte qu'il m'envoya chercher pour venir le voir.

      Ce ne fut pas une surprise pour moi, car j'avais prévu depuis quelque temps que tout s'en irait à vau-l'eau, et j'avais pris garde de mettre en réserve, autant que possible, quelque chose pour moi; mais lorsqu'il me fit demander, il se conduisit bien mieux que je n'espérais, me dit tout net qu'il avait agi en sot et s'était laissé prendre où il eût pu faire résistance; qu'il prévoyait maintenant qu'il ne pourrait plus parvenir à rien; que par ainsi il me priait de rentrer et d'emporter dans la nuit tout ce que j'avais de valeurs dans la maison, pour le mettre en sûreté; et ensuite il me dit que si je pouvais emporter du magasin 100 ou 200£ de marchandises, je devais le faire.

      – Seulement, dit-il, ne m'en faites rien savoir; ne me dites pas ce que vous prenez, où vous l'emportez; car pour moi, dit-il, je suis résolu à me tirer de cette maison et à m'en aller; et si vous n'entendez jamais plus parler de moi, mon amour, je vous souhaite du bonheur; Je suis fâché du tort que je vous ai fait.

      Il ajouta quelques choses très gracieuses pour moi, comme je m'en allais; car je vous ai dit que c'était un gentilhomme, et ce fut tout le bénéfice que j'en eus, en ce qu'il me traita fort galamment, jusqu'à la fin, sinon qu'il dépensa tout ce que j'avais et me laissa le soin de dérober à ses créanciers de quoi manger.

      Néanmoins je fis ce qu'il m'avait dit, comme bien vous pouvez penser; et ayant ainsi pris congé de lui, je ne le revis plus jamais; car il trouva moyen de s'évader hors de la maison du baillif cette nuit ou la suivante; comment, je ne le sus point, car je ne parvins à apprendre autre chose, sinon qu'il rentra chez lui à environ trois heures du matin, fit transporter le reste de ses marchandises à la Monnaie, et fermer la boutique; et, ayant levé l'argent qu'il put, il passa en France, d'où je reçus deux ou trois lettres de lui, point davantage. Je ne le vis pas quand il rentra, car m'ayant donné les instructions que j'ai dites, et moi ayant employé mon temps de mon mieux, je n'avais point d'affaire de retourner à la maison, ne sachant si je n'y serais arrêtée par les créanciers; car une commission de banqueroute ayant été établie peu à après, on aurait pu m'arrêter par ordre des commissaires. Mais mon mari s'étant désespérément échappé de chez le baillif, en se laissant tomber presque du haut de la maison sur le haut d'un autre bâtiment d'où il avait sauté et qui avait presque deux étages, en quoi il manqua de bien peu se casser le cou, il rentra et emmena ses marchandises avant que les créanciers pussent venir saisir, c'est-à-dire, avant qu'ils eussent obtenu la commission à temps pour envoyer les officiers prendre possession.

      Mon mari fut si honnête envers moi, car je répète encore qu'il tenait beaucoup du gentilhomme, que dans la première lettre qu'il m'écrivit, il me fit savoir où il avait engagé vingt pièces de fine Hollande pour 30£ qui valaient plus de 90£ et joignit la reconnaissance pour aller les reprendre en payant l'argent, ce que je fis; et en bon temps j'en tirai plus de 100£, ayant eu loisir pour les détailler et les vendre à des familles privées, selon l'occasion.

      Néanmoins, ceci compris et ce que j'avais mis en réserve auparavant, je trouvai, tout compte fait, que mon cas était bien changé et ma fortune extrêmement diminuée; car avec la toile de Hollande et un paquet de mousselines fines que j'avais emporté auparavant, quelque argenterie et d'autres choses, je me trouvai pouvoir à peine disposer de 500£, et ma condition était très singulière, car bien que je n'eusse pas d'enfant (j'en avais eu un de mon gentilhomme drapier, mais il était enterré), cependant j'étais une veuve fée, j'avais un mari, et point de mari, et je ne pouvais prétendre me remarier, quoique sachant assez que mon mari ne reverrait jamais l'Angleterre, dût-il vivre cinquante ans. Ainsi, dis-je, j'étais enclose de mariage, quelle que fût l'offre qu'on me fit; et je n'avais point d'ami pour me conseiller, dans la condition où j'étais, du moins à qui je pusse confier le secret de mes affaires; car si les commissaires eussent été informés de l'endroit où j'étais, ils m'eussent fait saisir et emporter tout ce que j'avais mis de côté.

      Dans ces appréhensions, la première chose que je fis fut de disparaître entièrement du cercle de mes connaissances et de prendre un autre nom. Je le fis effectivement, et me rendis également à la Monnaie, où je pris logement en un endroit très secret, m'habillai de vêtements de veuve, et pris le nom de Mme Flanders.

      J'y fis la connaissance d'une bonne et modeste sorte de femme, qui était veuve aussi, comme moi, mais en meilleure condition; son mari avait été capitaine de vaisseau, et ayant eu le malheur de subir un naufrage à son retour des Indes occidentales, fut si affligé de sa perte, que bien qu'il eût la vie sauve, son cœur se brisa et il mourut de douleur; sa veuve, étant poursuivie par les créanciers, fut forcée de chercher abri à la Monnaie. Elle eut bientôt réparé ses affaires avec l'aide de ses amis, et reprit sa liberté; et trouvant que j'était là plutôt afin de vivre cachée que pour échapper à des poursuites, elle m'invita à rentrer avec elle dans sa maison jusqu'à ce que j'eusse quelque vue pour m'établir dans le monde à ma volonté; d'ailleurs me disant qu'il y avait dix chances contre une pour que quelque bon capitaine de vaisseau se prît de caprice pour moi et me fît la cour en la partie de la ville où elle habitait.

      J'acceptai son offre et je restai avec elle la moitié d'une année; j'y serais restée plus longtemps si dans l'intervalle ce qu'elle me proposait ne lui était survenu, c'est-à-dire qu'elle se maria, et fort à son avantage. Mais si d'autres fortunes étaient en croissance, la mienne semblait décliner, et je ne trouvais rien sinon deux ou trois bossemans et gens de cette espèce. Pour les commandants, ils étaient d'ordinaire de deux catégories: 1° tels qui, étant en bonnes affaires, c'est-à-dire, ayant un bon vaisseau, ne se décidaient qu'à un mariage avantageux; 2° tels qui, étant hors d'emploi, cherchaient une femme pour obtenir un vaisseau, je veux dire: 1° une femme qui, ayant de l'argent, leur permit d'acheter et tenir bonne part d'un vaisseau, pour encourager les partenaires, ou 2° une femme qui, si elle n'avait pas d'argent, avait du moins des amis qui s'occupaient de navigation et pouvait aider ainsi à placer un jeune homme dans un bon vaisseau. Mais je n'étais dans aucun des deux cas et j'avais l'apparence de devoir rester longtemps СКАЧАТЬ