Moll Flanders. Defoe Daniel
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Название: Moll Flanders

Автор: Defoe Daniel

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ sa sœur avait trouvé son objet d'autre manière; car il désirait seulement me parler, ce qu'il avait fait, quoique non pas grandement à sa satisfaction.

      Il se passa, peu de semaines après, que je pus aller et venir dans la maison, comme avant, et commençai à me sentir plus forte; mais je continuai d'être mélancolique et renfermée, ce qui surprit toute la famille, excepté celui qui en savait la raison; toutefois ce fut longtemps avant qu'il y prît garde, et moi, aussi répugnante à parler que lui, je me conduisis avec tout autant de respect, mais jamais ne proposai de dire un mot en particulier en quelque manière que ce fût; et ce manège dura seize ou dix-sept semaines; de sorte qu'attendant chaque jour d'être renvoyée de la famille, par suite du déplaisir qu'ils avaient pris sur un autre chef en quoi je n'avais point de faute, je n'attendais rien de plus de ce gentilhomme, après tous ses vœux solennels, que ma perte et mon abandon.

      À la fin je fis moi-même à la famille une ouverture au sujet de mon départ; car un jour que la vieille dame me parlait sérieusement de ma position et de la pesanteur que la maladie avait laissée sur mes esprits:

      – Je crains, Betty, me dit la vieille dame, que ce que je vous ai confié au sujet de mon fils n'ait eu sur vous quelque influence et que vous ne soyez mélancolique à son propos; voulez-vous, je vous prie, me dire ce qu'il en est, si toutefois ce n'est point trop de liberté? car pour Robin, il ne fait que se moquer et plaisanter quand je lui en parle.

      – Mais, en vérité, madame, dis-je, l'affaire en est où je ne voudrais pas qu'elle fût, et je serai entièrement sincère avec vous, quoi qu'il m'en advienne. Monsieur Robert m'a plusieurs fois proposé le mariage, ce que je n'avais aucune raison d'attendre, regardant ma pauvre condition; mais je lui ai toujours résisté, et cela peut-être avec des termes plus positifs qu'il ne me convenait, eu égard au respect que je devrais avoir pour toute branche de votre famille; mais, dis-je, madame, je n'aurais jamais pu oublier à ce point les obligations que je vous ai, et à toute votre maison, et souffrir de consentir à une chose que je savais devoir vous être nécessairement fort désobligeante, et je lui ai dit positivement que jamais je n'entretiendrais une pensée de cette sorte, à moins d'avoir votre consentement, et aussi celui de son père, à qui j'étais liée par tant d'invincibles obligations.

      – Et ceci est-il possible, madame Betty? dit la vieille dame. Alors vous avez été bien plus juste envers nous que nous ne l'avons été pour vous; car nous vous avons tous regardée comme une espèce de piège dressé contre mon fils; et j'avais à vous faire une proposition au sujet de votre départ, qui était causé par cette crainte; mais je n'en avais pas fait encore mention, parce que je redoutais de trop vous affliger et de vous abattre de nouveau; car nous avons encore de l'estime pour vous, quoique non pas au point de la laisser tourner à la ruine de mon fils; mais s'il en est comme vous dites, nous vous avons tous fait grand tort.

      – Pour ce qui est de la vérité de ce que j'avance, madame, dis-je, je vous en remets à votre fils lui-même: s'il veut me faire quelque justice, il vous dira l'histoire tout justement comme je l'ai dite.

      Voilà la vieille dame partie chez ses filles, et leur raconte toute l'histoire justement comme je la lui avais dite, et vous pensez bien qu'elles en furent surprises comme je croyais qu'elles le seraient; l'une dit qu'elle ne l'aurait jamais cru; l'autre, que Robin était un sot; une autre dit qu'elle n'en croyait pas un mot, et qu'elle gagerait que Robin raconterait l'histoire d'autre façon; mais la vieille dame, résolue à aller au fond des choses, avant que je pusse avoir la moindre occasion de faire connaître à son fils ce qui s'était passé, résolut aussi de parler à son fils sur-le-champ, et le fit chercher, car il n'était allé qu'à la maison d'un avocat, en ville, et, sur le message, revint aussitôt.

      Dès qu'il arriva, car elles étaient toutes ensemble:

      – Assieds-toi, Robin, dit la vieille dame, il faut que je cause un peu avec toi.

      – De tout mon cœur, madame, dit Robin, l'air très gai; j'espère qu'il s'agit d'une honnête femme pour moi, car je suis bien en peine là-dessus.

      – Comment cela peut-il être? dit sa mère: n'as-tu pas dit que tu étais résolu à prendre Mme Betty?

      – Tout juste, madame, dit Robin, mais il y a quelqu'un qui interdit les bans.

      – Interdit les bans? qui cela peut-il être?

      – Point d'autre que Mme Betty elle-même, dit Robin.

      – Comment, dit sa mère, lui as-tu donc posé la question?

      – Oui vraiment, madame, dit Robin, je l'ai attaquée en forme cinq fois depuis qu'elle a été malade, et j'ai été repoussé; la friponne est si ferme qu'elle ne veut ni capituler ni céder à aucuns termes, sinon tels que je ne puis effectivement accorder.

      – Explique-toi, dit la mère, car je suis surprise, je ne te comprends pas; j'espère que tu ne parles pas sérieusement.

      – Mais, madame, dit-il, le cas est assez clair en ce qui me concerne: il s'explique de lui-même; elle ne veut pas de moi – voilà ce qu'elle dit – n'est-ce pas assez clair? Je crois que c'est clair, vraiment, et suffisamment pénible aussi.

      – Oui, mais, dit la mère, tu parles de conditions que tu ne peux accorder; quoi? Veut-elle un contrat? Ce que tu lui apporteras doit être selon sa dot; qu'est-ce qu'elle t'apporte?

      – Oh! pour la fortune, dit Robin, elle est assez riche; je suis satisfait sur ce point; mais c'est moi qui ne suis pas capable d'accomplir ses conditions, et elle est décidée de ne pas me prendre avant qu'elles soient remplies.

      Ici les sœurs interrompirent.

      – Madame, dit la sœur puînée, il est impossible d'être sérieux avec lui; il ne répondra jamais directement à rien; vous feriez mieux de le laisser en repos, et de n'en plus parler; vous savez assez comment disposer d'elle pour la mettre hors de son chemin.

      Robin fut un peu échauffé par l'impertinence de sa sœur, mais il la joignit en un moment.

      – Il y a deux sortes de personnes, madame, dit-il, en se tournant vers sa mère, avec lesquelles il est impossible de discuter: c'est une sage et une sotte; il est un peu dur pour moi d'avoir à lutter à la fois contre les deux.

      La plus jeune sœur s'entremit ensuite.

      – Nous devons être bien sottes, en effet, dit-elle, dans l'opinion de mon frère, pour qu'il pense nous faire croire qu'il a sérieusement demandé à Mme Betty de l'épouser et qu'elle l'a refusé.

      – «Tu répondras, et tu ne répondras point», a dit Salomon, répliqua son frère; quand ton frère a dit qu'il ne lui avait pas demandé moins de cinq fois, et qu'elle l'avait fermement refusé, il me semble qu'une plus jeune sœur n'a pas à douter de sa véracité, quand sa mère ne l'a point fait.

      – C'est que ma mère, vois-tu, n'a pas bien compris, dit la seconde sœur.

      – Il y a quelque différence, dit Robin, entre demander une explication et me dire qu'elle ne me croit pas.

      – Eh bien, mais, fils, dit la vieille dame, si tu es disposé à nous laisser pénétrer dans ce mystère, quelles étaient donc ces conditions si dures?

      – Oui, madame, dit Robin, je l'eusse fait dès longtemps, si ces fâcheuses ici ne m'avaient harcelé par manière d'interruption. Les conditions sont que je vous amène, vous et mon père, à y consentir, sans quoi elle proteste qu'elle ne me verra plus jamais à ce propos; et ce sont des conditions, comme je l'ai dit, que je suppose que je ne pourrai jamais remplir; СКАЧАТЬ