Jim Harrison, boxeur. Артур Конан Дойл
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Название: Jim Harrison, boxeur

Автор: Артур Конан Дойл

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ vous tenir debout, Roddy?

      – Oui, mais je suis tout tremblant.

      – Et moi aussi, dit-il, en passant sa main sur son front. Je vous demande pardon, Roddy. J'ai commis une sottise en vous entraînant dans une pareille entreprise. Jamais je n'avais cru aux choses de cette sorte… mais à présent je suis convaincu.

      – Est-ce que cela pouvait être un homme, Jim? demandai-je reprenant courage, maintenant que j'entendais les aboiements des chiens dans les fermes.

      – C'était un esprit, Roddy.

      – Comment le savez-vous?

      – C'est que je l'ai suivi et que je l'ai vu disparaître dans la muraille aussi aisément qu'une anguille dans le sable. Eh! Roddy, qu'avez-vous donc encore?

      Toutes mes terreurs m'étaient revenues; tous mes nerfs vibraient d'épouvante.

      – Emmenez-moi, Jim, emmenez-moi, criai-je.

      J'avais les yeux dirigés fixement vers l'avenue.

      Le regard de Jim suivit leur direction.

      Sous l'ombre épaisse des chênes, quelqu'un s'avançait de notre côté.

      – Du calme, Roddy, chuchota Jim. Cette fois, par le ciel, advienne que pourra, je vais le prendre au corps.

      Nous nous accroupîmes et restâmes aussi immobiles que les arbres voisins.

      Des pas lourds labouraient le gravier mobile et une grande silhouette se dressa devant nous dans l'obscurité.

      Jim s'élança sur elle, comme un tigre.

      – Vous, en tout cas, vous nêtes pas un esprit, cria-t-il.

      L'individu jeta un cri de surprise, bientôt suivi d'un grondement de rage.

      – Qui diable?.. hurla-t-il.

      Puis il ajouta:

      – Je vous tords le cou si vous ne me lâchez pas.

      La menace n'aurait peut-être pas décidé Jim à desserrer son étreinte, mais le son de la voix produisit cet effet.

      – Eh quoi! vous, mon oncle? s'écria-t-il.

      – Eh! mais, je veux être béni, si ce n'est pas le petit Jim! Et celui-là, qui est-ce? Mais c'est le jeune monsieur Rodney Stone, aussi vrai que je suis un pêcheur en vie. Que diable faites-vous tous deux à la Falaise royale à cette heure de la nuit?

      Nous avions gagné ensemble le clair de la lune.

      C'était bien le champion Harrison, avec un gros paquet sous le bras, et l'air si abasourdi que j'aurais souri si mon coeur n'était resté encore convulsé par la crainte.

      – Nous faisions des explorations, dit Jim.

      – Une exploration, dites-vous. Eh bien! je ne vous crois guère capables de devenir des capitaines Cook, ni l'un ni l'autre, car je n'ai jamais vu des figures aussi semblables à des navets pelés. Eh bien, Jim, de quoi donc avez-vous peur?

      – Je n'ai pas peur, mon oncle, je n'ai jamais eu peur, mais les esprits sont une chose nouvelle pour moi et…

      – Les esprits?

      – Je suis entré dans la Falaise royale et nous avons vu le fantôme.

      Le champion se mit à siffler.

      – Ah! voilà de quoi il retourne, n'est-ce pas? dit-il. Est-ce que vous lui avez parlé?

      – Il a disparu avant que je le prisse.

      Le champion se remit à siffler.

      – J'ai entendu dire qu'il y avait quelque chose de ce genre, là- haut, dit-il, mais c'est une affaire de laquelle je vous conseille de ne pas vous mêler. On a assez d'ennuis avec les gens de ce monde-ci, petit Jim, sans se détourner de sa route pour se créer des ennuis avec ceux de l'autre monde. Et quant au jeune Mr Rodney, si sa bonne mère lui voyait cette figure toute blanche, elle ne le laisserait plus revenir à la forge. Marchez tout doucement… Je vous reconduirai à Friar's Oak.

      Nous avions fait environ un demi-mille, quand le champion nous rejoignit et je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il n'avait plus son paquet sous le bras. Nous étions tout près de la forge, quand Jim lui fit la question qui s'était déjà présentée à mon esprit.

      – Qu'est-ce qui vous a amené à la Falaise royale, mon oncle?

      – Eh! quand on avance en âge, dit le champion, il se présente bien des devoirs dont vos pareils n'ont aucune idée. Quand vous serez arrivés, vous aussi, à la quarantaine, vous reconnaîtrez peut-être la vérité de ce que je vous dis.

      Ce fut là tout ce que nous pûmes tirer de lui, mais malgré ma jeunesse, j'avais entendu parler de la contrebande qui se faisait sur la côte, des ballots qu'on transportait la nuit dans des endroits déserts. En sorte que depuis ce temps-là, quand j'entendais parler d'une capture faite par les garde-côtes, je n'étais jamais tranquille tant que je n'avais pas revu sur la porte de sa forge la face joyeuse et souriante du champion.

      III – L'ACTRICE D'ANSTEY-CROSS

      Je vous ai dit quelques mots de Friar's Oak et de la vie que nous y menions.

      Maintenant que ma mémoire me reporte à mon séjour d'autrefois, elle s'y attarderait volontiers, car chaque fil, que je tire de l'écheveau du passé, en entraîne une demi-douzaine d'autres, avec lesquels il s'était emmêlé.

      J'hésitais entre deux partis quand j'ai commencé, en me demandant si j'avais en moi assez d'étoffe pour écrire un livre, et maintenant voilà que je crois pouvoir en faire un, rien que sur Friar's Oak et sur les gens que j'ai connus dans mon enfance.

      Certains d'entre eux étaient rudes et balourds, je n'en doute pas: et pourtant, vus à travers le brouillard du temps, ils apparaissent tendres et aimables.

      C'était notre bon curé Mr Jefferson qui aimait l'univers entier à l'exception de Mr Slack, le ministre baptiste de Clayton, et c'était l'excellent Mr Slack qui était un père pour tout le monde, à l'exception de Mr Jefferson, le curé de Friar's Oak.

      C'était Mr Rudin, le réfugié royaliste français qui demeurait plus haut, sur la route de Pangdean, et qui en apprenant la nouvelle d'une victoire, avait des convulsions de joie parce que nous avions battu Bonaparte et des crises de rage parce que nous avions battu les Français, de sorte qu'après la bataille du Nil, il passa tout un jour dehors, pour donner libre cours à son plaisir, et tout un autre jour dedans, pour exhaler tout à son aise sa furie, tantôt battant des mains, tantôt trépignant.

      Je me rappelle très bien sa personne grêle et droite, la façon délibérée dont il faisait tournoyer sa petite canne.

      Ni le froid ni la faim n'étaient de force à l'abattre, et pourtant nous savions qu'il avait lié connaissance avec l'une et l'autre. Mais il était si fier, si grandiloquent dans ses discours, que personne n'eut osé lui offrir ni un repas, ni un manteau.

      Je revois encore sa figure se couvrir d'une tache de rougeur sur chacune de ses pommettes osseuses, СКАЧАТЬ