Название: Quentin Durward
Автор: Вальтер Скотт
Издательство: Public Domain
Жанр: Историческая фантастика
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Les côtés de l'appartement qui n'avaient pas de fenêtres étaient, à l'exception de l'espace nécessaire pour la petite porte, garnis d'armoires à tablettes, en bois de noyer parfaitement sculpté, et à qui le temps avait donné une couleur foncée de châtaigne mûre. Quelques-unes étaient en bois blanc, et elles avaient été faites récemment pour suppléer au déficit occasionné par la dévastation. Sur ces tablettes étaient déposés les restes précieux échappés au naufrage d'une magnifique bibliothèque.
Le père du marquis avait été un homme instruit, et son aïeul s'était rendu célèbre par l'étendue de ses connaissances, même à la cour de Louis XIV, où la littérature était, en quelque sorte, regardée comme un objet à la mode. Ces deux seigneurs, dont la fortune était considérable, et qui s'étaient libéralement livrés à leur goût, avaient fait de telles augmentations à une ancienne bibliothèque gothique fort curieuse, qui leur venait de leurs ancêtres, qu'il existait en France peu de collections de livres qu'on pût comparer à celle du château de Haut-Lieu. Elle avait été complètement dispersée par suite d'une tentative mal avisée faite par le marquis actuel, en 1790, pour dissiper un rassemblement révolutionnaire. Heureusement le curé, qui par sa conduite charitable et modérée, et par ses vertus évangéliques, avait beaucoup de crédit sur l'esprit des paysans du voisinage, obtint de plusieurs d'entre eux, pour quelques sous, et souvent même pour un petit verre d'eau-de-vie, des ouvrages qui avaient coûté des sommes considérables, et dont les coquins qui avaient pillé le château s'étaient emparés uniquement par envie de mal faire. Ce digne ecclésiastique avait ainsi racheté un aussi grand nombre de livres de son seigneur, que sa petite fortune le lui permettait; et c'était grâce à ce soin généreux qu'ils étaient retournés dans la petite tour où je les trouvai. On ne peut donc pas être surpris qu'il fût fier et charmé de montrer aux étrangers la collection dont il était le restaurateur.
En dépit des volumes dépareillés et mutilés, et de toutes les autres mortifications qu'un amateur éprouve quand il visite une bibliothèque mal tenue, il se trouvait dans celle de Haut-Lieu beaucoup d'ouvrages faits, comme le dit Bayes[23], pour surprendre et enchanter le bibliomane; et, comme le docteur Ferrier le dit avec toute la sensibilité d'un amateur, on y voyait un grand nombre de ces ouvrages rares et curieux,
De ces petits formats jadis dorés sur tranche,
des missels richement enluminés, des manuscrits de 1380, de 1320, ou même de plus ancienne date; enfin, des ouvrages imprimés en caractères, gothiques pendant le quinzième et le seizième siècle. Mais j'ai dessein d'en rendre un compte plus détaillé, si je puis en obtenir la permission du marquis.
En attendant, il me suffira de dire qu'enchanté du jour que j'avais passé à Haut-Lieu, j'y fis de fréquentes visites, et que la clef de la tour octogone était toujours à ma disposition. Ce fut alors que je me pris d'une belle passion pour une partie de l'histoire de France que je n'avais jamais suffisamment étudiée, malgré l'importance de ses rapports avec celle de l'Europe en général, et quoique traitée par un ancien historien inimitable[24]. En même temps, pour satisfaire les désirs de mon digne hôte, je m'occupai de temps en temps de quelques mémoires de sa famille qui avaient été heureusement conservés, et contenant des détails curieux sur l'alliance de cette maison avec une famille écossaise, alliance à laquelle j'avais dû, dans l'origine, les bonnes grâces du marquis de Haut-Lieu.
Je méditai sur cet objet, more meo, jusqu'à l'instant où je quittai la France pour aller retrouver le roasbeef et le feu de houille de la Grande-Bretagne; ce qui n'eut lieu qu'après que j'eus mis en ordre ces réminiscences gauloises. Enfin le résultat de mes méditations prit la forme dont mes lecteurs pourront juger dans un instant, si cette préface ne les épouvante pas.
Que le public accueille cet ouvrage avec bonté, et je ne regretterai pas mon absence momentanée de mon pays.
CHAPITRE PREMIER.
Le Contraste
«Voyez ces deux portraits: ce sont ceux de deux frères.»
LA fin du quinzième siècle prépara pour l'avenir une suite d'événemens dont le résultat fut d'élever la France à cet état formidable de puissance qui a toujours été depuis le principal objet de la jalousie des autres nations de l'Europe. Avant cette époque, il ne s'agissait de rien moins que de son existence dans sa lutte contre les Anglais, déjà maîtres de ses plus belles provinces; et tous les efforts de son roi, toute la bravoure de ses habitans, purent à peine préserver la nation du joug de l'étranger. Ce n'était pas le seul danger qu'elle eût à craindre; les princes qui possédaient les grands fiefs de la couronne, et particulièrement les ducs de Bourgogne et de Bretagne, en étaient venus à rendre si légères leurs chaînes féodales, qu'ils ne se faisaient aucun scrupule de lever l'étendard contre leur seigneur suzerain, le roi de France, sous les plus faibles prétextes. En temps de paix, ils gouvernaient leurs provinces en princes absolus, et la maison de Bourgogne, maîtresse du pays qui portait ce nom et de la partie la plus riche et la plus belle de la Flandre, était si riche et si puissante par elle-même, qu'elle ne le cédait à la couronne de France ni en force ni en splendeur.
À l'imitation des grands feudataires, chaque vassal inférieur de la couronne s'arrogeait autant d'indépendance que le lui permettaient la distance où il était du point central de l'autorité, l'étendue de son fief et les fortifications de sa tour féodale: tous ces petits tyrans, affranchis de la juridiction des lois, se livraient impunément à tous les caprices et à tous les excès de l'oppression et de la cruauté. Dans l'Auvergne seule on comptait plus de trois cents de ces nobles indépendans, pour qui le pillage, le meurtre et l'inceste n'étaient que des actes ordinaires et familiers.
Outre ces maux, un autre fléau, fruit des longues guerres entre l'Angleterre et la France, ajoutait encore aux malheurs de cet infortuné pays. De nombreux corps de soldats, réunis en bandes sous des chefs qu'ils choisissaient eux-mêmes parmi les aventuriers les plus braves et les plus heureux, s'étaient formés, en diverses parties de la France, du rebut de tous les autres pays. Ces soldats mercenaires vendaient leurs services au plus offrant; et quand ils ne trouvaient pas à les vendre, ils continuaient la guerre pour leur compte, s'emparaient de tours et de châteaux convertis par eux en places de retraite, faisaient des prisonniers dont ils exigeaient des rançons, mettaient à contribution les villages et les maisons isolées; enfin justifiaient, par toutes sortes de rapines, les épithètes de tondeurs et d'écorcheurs qui leur avaient été données.
Au milieu des misères et des horreurs que faisait naître un état si déplorable des affaires publiques, la prodigalité était portée jusqu'à l'excès par les nobles subalternes, qui, jaloux d'imiter les grands princes, dépensaient, en déployant un luxe grossier mais magnifique, les richesses qu'ils extorquaient au peuple. Un ton de galanterie romanesque et chevaleresque (qui cependant dégénérait souvent en licence) était le trait caractéristique des relations entre les deux sexes. On parlait encore le langage de la chevalerie errante, et l'on continuait à s'assujettir à ses formes, quand déjà le chaste sentiment d'un amour honorable et la généreuse bravoure qu'il inspire avaient cessé d'en adoucir et d'en réparer les extravagances. Les joutes et les tournois, les divertissemens et les fêtes multipliées de chaque petite cour de France, attiraient dans ce royaume tout aventurier qui ne savait où aller; et en y arrivant il était rare qu'il ne trouvât pas quelque occasion d'y donner des preuves СКАЧАТЬ
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Poète ridicule, personnage de
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On nous permettra de rappeler ici à l'attention des lecteurs un ouvrage qui n'existait pas encore lors de la première édition de