Quentin Durward. Вальтер Скотт
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Читать онлайн книгу Quentin Durward - Вальтер Скотт страница 32

Название: Quentin Durward

Автор: Вальтер Скотт

Издательство: Public Domain

Жанр: Историческая фантастика

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СКАЧАТЬ prononcer aucun de ces noms qui rappelaient alors des idées chevaleresques; il n'aperçut aucun de ces chefs et de ces généraux qui, dans toute la vigueur de l'âge, étaient la force de la France, ni de ces jeunes seigneurs, nobles aspirans à la gloire, qui en faisaient l'orgueil. La jalousie, la réserve, la politique profonde et artificieuse du roi, avaient écarté de son trône ce cercle splendide; ceux qui le composaient n'étaient appelés à la cour que dans les occasions où l'étiquette l'exigeait impérieusement: ils y venaient malgré eux et en partaient gaiement, comme les animaux de la fable s'approchaient et s'éloignaient de l'antre du lion.

      Le peu de personnes qui semblaient remplir les fonctions de conseillers étaient des gens de mauvaise mine, dont la physionomie exprimait quelquefois de la sagacité, mais dont les manières prouvaient qu'ils avaient été appelés dans une sphère pour laquelle leur éducation et leurs habitudes ne les avaient guère préparés. Deux individus lui parurent pourtant avoir l'air plus noble et plus distingué que les autres, et les devoirs que son oncle avait à remplir en ce moment n'étaient pas assez stricts pour l'empêcher de lui apprendre les noms de ceux qu'il remarquait ainsi. Durward connaissait déjà, et nos lecteurs connaissent aussi lord Crawford, qu'on voyait revêtu de son riche uniforme, et tenant en main un bâton de commandement en argent. Parmi les autres personnages de distinction, le plus remarquable était le comte de Dunois, fils de ce célèbre Dunois connu sous le nom de Bâtard d'Orléans, qui, combattant sous la bannière de Jeanne d'Arc, avait puissamment contribué à délivrer la France du joug des Anglais. Son fils soutenait parfaitement l'honneur d'une telle origine; et malgré son affinité à la famille royale, et l'affection héréditaire qu'avaient pour lui le peuple et les nobles, Dunois avait montré en toute occasion un caractère si franc, si loyal, qu'il semblait même avoir échappé aux soupçons du méfiant Louis, qui aimait à le voir près de lui et l'appelait souvent à ses conseils. Quoiqu'il passât pour accompli dans tous les nobles exercices, et qu'il eût la réputation d'être ce qu'on appelait alors un chevalier parfait, il s'en fallait de beaucoup qu'il eût pu servir de modèle pour tracer le portrait d'un héros de roman. Il était petit de taille, quoique fortement constitué, et ses jambes étaient un peu courbées en dedans, forme plus commode pour un cavalier qu'élégante dans un piéton. Il avait les épaules larges, les cheveux noirs, le teint basané, les bras nerveux et d'une longueur remarquable; l'irrégularité de ses traits allait jusqu'à la laideur: et cependant on trouvait dans le comte de Dunois un air de noblesse et de dignité qui le faisait reconnaître, à la première vue, pour un homme de haute naissance et un soldat intrépide. Il avait la tête haute et le maintien hardi, la démarche fière et majestueuse; la dureté de sa physionomie était ennoblie par un coup d'œil vif comme celui d'un aigle, et des sourcils comme ceux d'un lion. Il portait un habit de chasse plus somptueux qu'élégant, et en beaucoup d'occasions il remplissait les fonctions de grand veneur, quoique nous ne pensions pas qu'il en portât le titre. Semblant chercher un appui sur le bras de son parent Dunois, et marchant d'un pas lent et mélancolique, venait ensuite Louis, duc d'Orléans, premier prince du sang, à qui les gardes rendaient les honneurs militaires en cette qualité. Objet des soupçons de Louis, qui le surveillait avec grand soin, ce prince, héritier présomptif de la couronne, si le roi mourait sans enfans mâles, ne pouvait jamais s'éloigner de la cour, et en y restant ne jouissait d'aucun crédit, n'était revêtu d'aucun emploi. L'abattement que cet état de dégradation et presque de captivité imprimait naturellement sur sa physionomie, était en ce moment considérablement augmenté par la connaissance qu'il avait que le roi méditait à son égard un des actes les plus cruels et les plus injustes qu'un tyran puisse se permettre, en le contraignant à épouser la princesse Jeanne de France, la plus jeune des filles de Louis, à laquelle il avait été fiancé dès son enfance, et dont la difformité lui donnait à penser qu'on ne pouvait le forcer à remplir un tel engagement, sans une rigueur odieuse.

      L'extérieur de ce malheureux prince n'était distingué par aucun avantage personnel; mais il avait un caractère doux, paisible et bienveillant, qualités qu'on pouvait remarquer, même à travers ce voile de mélancolie extrême qui couvrait ses traits en ce moment. Quentin observa que le duc évitait avec soin de regarder les gardes en leur rendant leur salut, et qu'il avait les yeux baissés vers la terre, comme s'il eût craint que la jalousie du roi ne pût interpréter cette marque de politesse ordinaire comme ayant pour but de se faire des partisans parmi eux.

      Bien différente était la conduite du fier prélat et cardinal Jean de La Balue, alors ministre favori de Louis, et qui, par son élévation et son caractère, ressemblait autant à Wolsey, que le permettait la différence qu'il y avait entre le politique et l'astucieux Louis et l'impétueux et opiniâtre Henri VIII d'Angleterre. Le premier avait élevé son ministre, du rang le plus bas, à la dignité ou du moins aux émolumens de grand aumônier de France, l'avait comblé de bénéfices, et avait obtenu pour lui le chapeau de cardinal; et quoiqu'il fût trop méfiant pour accorder à l'ambitieux La Balue la confiance et le pouvoir sans bornes dont Henri avait investi Wolsey, il se laissait pourtant influencer par lui plus que par aucun autre de ses conseillers avoués.

      Il en résultait que le cardinal n'avait pas échappé à l'erreur commune de ceux qui, du rang le plus obscur, se voient tout à coup élevés au pouvoir. ébloui sans doute par la promptitude de son élévation, il était convaincu qu'il était en état de traiter toute espèce d'affaires, même celles du genre le plus étranger à sa profession et à ses connaissances. De haute taille, mais gauche dans sa tournure, il affectait de la galanterie et de l'admiration pour le beau sexe, quoique ses manières rendissent ses prétentions absurdes, et que le caractère dont il était revêtu en fit ressortir l'inconvenance. Quelque flatteur, n'importe de quel sexe, lui avait persuadé, dans un moment malheureux, que deux grosses jambes charnues dont il avait hérité de son père, tailleur à Limoges, offraient des contours admirables, et il était devenu tellement infatué de cette idée, qu'il avait toujours sa robe de cardinal relevée d'un côté, afin que les bases solides sur lesquelles son corps reposait ne pussent échapper au regards. Revêtu du riche costume appartenant au rang qu'il occupait dans l'église, il traversait ce magnifique appartement d'un pas majestueux, en se baissant de temps à autre pour examiner les armes et l'équipement des cavaliers qui étaient de garde, leur faisant quelques questions d'un ton d'autorité. Il prit même sur lui d'en censurer quelques-uns pour ce qu'il appelait des irrégularités de discipline, dans des termes auxquels ces braves soldats n'osaient répondre, quoiqu'il fût évident qu'ils ne l'écoutaient qu'avec impatience et mépris.

      – Le roi sait-il, demanda Dunois au cardinal, que l'envoyé du duc de Bourgogne réclame audience sans délai?

      – Il le sait, répondit le cardinal, et voici, je crois, l'universel Olivier le Dain, qui nous fera connaître le bon plaisir du roi.

      Comme il parlait ainsi, un homme fort remarquable, qui partageait la faveur de Louis avec l'orgueilleux cardinal, sortit d'un appartement intérieur et entra dans la salle d'audience, mais sans cet air de suffisance qui caractérisait le prélat tout bouffi de sa dignité. C'était un petit homme, pâle et maigre, dont le pourpoint et le haut-de-chausses de soie noire, sans habit ni manteau, n'offraient rien aux yeux qui put faire valoir un extérieur fort ordinaire. Il tenait à la main un bassin d'argent; et une serviette étendue sur son bras annonçait les fonctions qu'il remplissait à la cour. Ses yeux étaient vifs et pénétrans, quoiqu'il s'efforçât d'en bannir cette expression en les tenant constamment fixés à terre, tandis que, s'avançant avec le pas tranquille et furtif d'un chat, il semblait glisser plutôt que marcher dans l'appartement. Mais quoique la modestie puisse couvrir le mérite, elle ne peut cacher la faveur de la cour; et toutes tentatives pour traverser incognito la salle d'audience ne pouvaient qu'être vaines de la part d'un homme aussi-bien connu pour avoir l'oreille du roi que l'était son célèbre valet de chambre barbier, Olivier le Dain, surnommé quelquefois le Mauvais et quelquefois le Diable, épithètes qu'il devait à l'astuce peu scrupuleuse avec laquelle il concourait à l'exécution des plans de la tortueuse politique de son maître.

      Olivier parla quelques instans avec vivacité au comte de Dunois, qui sortit sur-le-champ de la salle d'audience, tandis que le barbier retournait tranquillement СКАЧАТЬ