Название: Quentin Durward
Автор: Вальтер Скотт
Издательство: Public Domain
Жанр: Историческая фантастика
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– Il lui a dit, milord, sous le secret, que les dames qu'il venait de conduire au château, dans les litières fermées, étaient de grandes dames qui étaient depuis quelques jours chez son maître, et qui ne voyaient personne; que le roi les avait visitées plusieurs fois mystérieusement, et leur avait rendu de grands honneurs. Il croyait qu'elles s'étaient réfugiées au château, de crainte du comte de Crèvecœur, ambassadeur du duc de Bourgogne, dont l'arrivée venait d'être annoncée par un courrier qui le précédait.
– Oui-dà, André; en sommes-nous là? dit Guthrie. En ce cas, je jurerais que c'est la comtesse que j'ai entendue chanter en s'accompagnant sur son luth, tandis que je traversais la cour intérieure pour venir ici. Le son partait des grandes fenêtres de la tour du Dauphin, et je crois que personne n'avait encore entendu une semblable mélodie dans le château du Plessis-du-Parc. Je pensais, sur ma foi, que cette musique était de la façon de la fée Mélusine. Je restais là, quoique je susse que le dîner était servi et que vous vous impatientiez tous. Je restais là comme…
– Comme un âne, John Guthrie, lui dit son commandant; ton long nez flairant le souper, tes longues oreilles entendant la musique, et ton jugement étroit ne te mettant pas en état de décider à quoi tu devais donner la préférence. écoutez! la cloche de la cathédrale ne sonne-t-elle pas vêpres? À coup sûr, l'heure n'en est pas encore arrivée. Le vieux fou de sacristain a sonné la prière du soir une heure trop tôt.
– Sur ma foi, dit Cunningham, la cloche n'est que trop fidèle à l'heure; car voilà le soleil qui disparaît à l'occident de cette belle plaine.
– Vraiment! dit lord Crawford: en sommes-nous déjà là? Eh bien, mes amis, il ne faut pas outre-passer les bornes. – En marchant à petits pas, on n'en va que plus loin. – Les mets cuits à petit feu n'en sont que meilleurs. – Être joyeux et sage est un excellent proverbe. – Ainsi, encore une rasade à la prospérité de la vieille écosse, et ensuite que chacun pense à son devoir.
La coupe d'adieu fut vidée, et les convives congédiés. Le vieux baron prit, d'un air de dignité, le bras du Balafré, sous prétexte de lui donner quelques instructions relativement à son neveu, mais peut-être, à vrai dire, de peur que son pas majestueux ne parût, aux yeux de ses soldats, moins assuré qu'il ne convenait à son grade. Il traversa ainsi d'un air grave les deux cours qui séparaient son appartement de la salle où s'était donné le festin, et ce fut avec le ton solennel d'un homme qui avait vidé quelques flacons, qu'il recommanda à Ludovic, en le quittant, de surveiller avec soin la conduite de son neveu, surtout en ce qui concernait les jolies filles et le bon vin.
Cependant pas un mot de ce qu'on avait dit relativement à la belle comtesse Isabelle n'avait échappé au jeune Durward, qui, ayant été conduit dans un petit cabinet qu'il devait partager avec le varlet ou page de son oncle, fit de sa nouvelle et humble demeure la scène de grandes et importantes méditations.
Le lecteur s'imaginera aisément que le jeune écuyer dut fonder un joli roman sur la supposition que l'habitante de la tourelle, dont il avait écouté la chanson avec tant d'intérêt, et la jolie fille qui avait servi maître Pierre dans l'auberge, s'identifiaient avec une comtesse de haut rang, et jouissant d'une grande fortune, qui fuyait les poursuites d'un amant détesté, favori d'un cruel tuteur qui abusait de son pouvoir féodal. Il se trouva aussi, dans la vision de Quentin, une place pour ce maître Pierre, qui semblait exercer une telle autorité même sûr l'officier formidable aux mains duquel il avait eu tant de peine à échapper.
Enfin les rêveries de Quentin, qui avaient été respectées par le jeune Will Harper, le compagnon de sa cellule, furent interrompues par le retour de son oncle. Le Balafré venait lui dire de se mettre au lit, afin de pouvoir se lever le lendemain de bonne heure, pour le suivre dans l'antichambre du roi, où il devait être de garde avec cinq de ses compagnons.
CHAPITRE VIII.
L'envoyé
«Parais comme l'éclair aux regards de la France,
«J'y porte sur tes pas la foudre et la vengeance;
«Elle entendra gronder mon bronze destructeur.
«Va donc! sois le héros de ma juste fureur.
Si la paresse eût été capable de retenir Durward, le bruit qui retentit dans la caserne des gardes, après le premier coup de matines, aurait certainement banni cette sirène de sa couche; mais les habitudes régulières du château de son père et du couvent d'Aberbrothock lui avaient appris à se lever avec l'aurore, et il s'habilla gaiement au son des trompettes et au bruit des armes, qui annonçaient qu'on relevait les gardes, dont les uns rentraient dans la caserne après avoir été en faction pendant la nuit, les autres sortaient pour aller prendre leur poste pour la matinée, et quelques-uns, parmi lesquels était son oncle, se préparaient à être de service près de la personne même du roi.
Quentin, avec tout le plaisir qu'éprouve un jeune homme en pareille occasion, se revêtit de son splendide uniforme, et prit les belles armes qui appartenaient à son nouvel état. Son oncle, après avoir examiné avec attention s'il ne manquait rien à son équipement, ne put cacher un mouvement de satisfaction en voyant que ce nouveau costume relevait la bonne mine de son neveu.
– Si tu es aussi fidèle et aussi brave que tu es beau garçon, lui dit-il, j'aurai en toi un des meilleurs et un des plus élégans écuyers qui soient dans la garde, ce qui ne peut que faire honneur à la famille de ta mère. Suis-moi dans la salle d'audience du roi, et aie soin de marcher toujours à mon côté.
En finissant ces mots, il saisit une grande et lourde pertuisane superbement ornée et damasquinée; et ayant dit à son neveu de prendre une arme semblable, mais de moindre dimension, ils descendirent dans la cour intérieure du palais, où ceux de leurs camarades qui devaient être de service dans les appartemens étaient déjà rangés et sous les armes, les écuyers placés en second rang derrière leurs maîtres. On y voyait aussi plusieurs piqueurs tenant de nobles chevaux et de beaux chiens que Quentin regardait avec tant de plaisir et d'attention, que son oncle fut obligé de lui rappeler plusieurs fois que ces animaux n'étaient pas là pour son amusement, mais pour celui du roi, qui aimait passionnément la chasse. Ce divertissement était du petit nombre de ceux que Louis se permettait quelquefois, même dans les instans où la politique aurait dû l'occuper tout différemment; et il était si jaloux du gibier de ses forêts royales, qu'on disait communément qu'il y avait moins de risques à tuer un homme qu'un cerf.
à un signal donné par le Balafré, qui remplissait en cette occasion les fonctions d'officier, les gardes se mirent en mouvement; et après quelques minutes de mots d'ordre et de signaux qui n'avaient d'autre but que de montrer avec quelle exactitude scrupuleuse ils s'acquittaient de leurs devoirs, ils entrèrent dans la salle d'audience, où le roi était attendu à chaque instant.
Quelque nouvelles que fussent pour Quentin les scènes de splendeur, l'effet de celle qui s'ouvrait devant lui ne répondit pas tout-à-fait à l'idée qu'il s'était formée de la magnificence d'une СКАЧАТЬ