Mowgli (FR). Kipling Rudyard
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Читать онлайн книгу Mowgli (FR) - Kipling Rudyard страница 8

Название: Mowgli (FR)

Автор: Kipling Rudyard

Издательство: Проспект

Жанр: Иностранные языки

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isbn: 9785392043828

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СКАЧАТЬ du mal à cause de son ignorance, répondit Baloo avec beaucoup de chaleur. Je suis en train de lui apprendre les Maîtres Mots de la jungle appelés à le protéger auprès des oiseaux, du Peuple Serpent, et de tout ce qui chasse sur quatre pieds, sauf de son propre clan. Il peut maintenant, s’il veut seulement se rappeler les mots, réclamer protection à toute la jungle. Est-ce que cela ne vaut pas une petite correction ?

      – Eh bien, en tous cas, prends garde à ne point tuer le petit d’homme. Ce n’est pas un tronc d’arbre bon à aiguiser tes griffes émoussées. Mais quels sont ces Maîtres Mots ? Je suis apparemment plutôt faite pour accorder de l’aide que pour en demander. – Bagheera étira une de ses pattes pour en admirer les griffes dont l’acier bleu s’aiguisait au bout comme un ciseau à froid. – Toutefois, j’aimerais à savoir.

      – Je vais appeler Mowgli pour qu’il te les dise… s’il est disposé. Viens, Petit Frère !

      – Ma tête sonne comme un arbre à abeilles, dit une petite voix maussade au-dessus de leurs têtes.

      Et Mowgli se laissa glisser le long d’un tronc d’arbre. Il avait la mine fâchée, et ce fut avec indignation qu’au moment de toucher le sol il ajouta :

      – Je viens pour Bagheera et non pour toi, vieux Baloo !

      – Cela m’est égal,– dit Baloo, froissé et peiné. – Répète alors à Bagheera les Maîtres Mots de la jungle, que je t’ai appris aujourd’hui.

      – Les Maîtres Mots pour quel peuple ? – demanda Mowgli, charmé de se faire valoir. – La jungle a beaucoup de langues, et moi je les connais toutes.

      – Tu sais quelque chose, mais pas grand’chose… Vois, Bagheera, ils ne remercient jamais leur maître. Jamais le moindre louveteau vint-il remercier le vieux Baloo de ses leçons ?…Dis le mot pour les Peuples Chasseurs, alors… grand savant.

      – Nous sommes du même sang, vous et moi, dit Mowgli en donnant aux mots l’accent ours dont se sert tout le peuple chasseur.

      – Bien… Maintenant, pour les oiseaux.

      Mowgli répéta, en ajoutant le est du vautour à la fin de la sentence.

      – Maintenant pour le Peuple Serpent, dit Bagheera.

      La réponse fut un sifflement tout ’à fait indescriptible, après quoi Mowgli se donna du pied dans le derrière, battit des mains pour s’applaudir lui-même, et sauta sur le dos de Bagheera, où il s’assit de côté, pour jouer du tambour avec ses talons sur la fourrure luisante, et faire à Baloo les plus affreuses grimaces qu’il pût imaginer.

      

      

      – Là… là ! Cela valait bien une petite correction, dit avec tendresse l’ours brun. Un jour tu pourras te souvenir de moi.

      Puis il se retourna pour dire à Bagheera comment l’enfant avait appris les Maîtres Mots de Hathi, l’éléphant sauvage, qui sait tout ce qui a rapport à ces choses, et comment Hathi avait mené Mowgli à une mare pour apprendre d’un serpent d’eau le mot des Serpents, que Baloo ne pouvait prononcer ; et comment Mowgli se trouvait maintenant suffisamment garanti contre tous accidents possibles dans la Jungle, parce que ni serpent, ni oiseau, ni bête à quatre pattes ne lui ferait de mal.

      – Personne n’est donc à craindre, – conclut Baloo, en caressant avec orgueil son gros ventre fourré.

      – Sauf ceux de sa propre tribu, – dit à voix basse Bagheera.

      Puis, tout haut, s’adressant à Mowgli :

      – Fais attention à mes côtes, petit Frère ; qu’as-tu donc à danser ainsi ?

      Mowgli, voulant se faire entendre, tirait à pleine fourrure sur l’épaule de Bagheera, et lui donnait de forts coups de pieds. Quand, enfin, tous deux prêtèrent l’oreille, il cria à pleins poumons :

      – Moi aussi, j’aurai une tribu à moi, une tribu à conduire à travers les branches toute la journée.

      – Quelle est cette nouvelle folie, petit bâtisseur de chimères ? dit Bagheera.

      – Oui, et pour jeter des branches et de la crotte au vieux Baloo, continua Mowgli. Ils me l’ont promis. Ah !

      – Whoof !

      La grosse patte de Baloo jeta Mowgli à bas du dos de Bagheera, et l’enfant, qui restait étendu entre les grosses pattes de devant, put voir que l’ours était en colère.

      – Mowgli, dit Baloo, tu as parlé aux Bandar- Log,… le Peuple Singe.

      Mowgli regarda Bagheera pour voir si la panthère était en colère aussi : les yeux de Bagheera étaient aussi durs que des pierres de jade.

      – Tu as été avec le Peuple Singe,… les singes gris… le peuple sans loi… les mangeurs de tout. C’est une grande honte.

      – Quand Baloo m’a fait du mal à la tête – dit Mowgli (il était encore sur le dos),—je suis parti, et les singes gris sont descendus des arbres pour s’apitoyer sur moi. Personne autre ne se souciait de moi.

      Il se mit à pleurnicher.

      – L’apitoiement du Peuple Singe ! ronfla Baloo. Le calme du torrent de la montagne ! La fraîcheur du soleil d’été !… Et alors, petit d’homme ?

      – Et alors… alors, ils m’ont donné des noix et tout plein de bonnes choses à manger, et ils… ils m’ont emporté dans leurs bras au sommet des arbres, pour me dire que j’étais leur frère parle sang, sauf que je n’avais pas de queue, et qu’un jour je serais leur chef.

      – Ils n’ont pas de chefs, dit Bagheera. Ils mentent, ils ont toujours menti.

      – Ils ont été très bons, et m’ont prié de revenir. Pourquoi ne m’a-t -on jamais mené chez le Peuple Singe ? Ils se tiennent sur leurs pieds comme moi. Ils ne cognent pas avec de grosses pattes. Ils jouent toute la journée… Laissez-moi monter !… Vilain Baloo, laisse-moi monter. Je veux retourner jouer avec eux.

      

      

      – Écoute, petit d’homme, – dit l’Ours, et sa voix gronda comme le tonnerre dans la nuit chaude. – Je t’ai appris toute la Loi delà Jungle pour tous les peuples de la jungle… sauf le Peuple Singe qui vit dans les arbres. Ils n’ont pas de loi. Ils n’ont pas de patrie. Ils n’ont pas de langage à eux, mais se servent de mots volés, entendus par hasard lorsqu’ils écoutent et nous épient, là-haut, à l’affût dans les branches. Leur chemin n’est pas le nôtre. Ils n’ont pas de chefs. Ils n’ont pas de mémoire. Ils se vantent et jacassent, et se prétendent un grand peuple prêt à opérer de grandes choses dans la jungle ; mais la chute d’une noix suffit à détourner leurs idées, ils rient, et tout est oublié. Nous autres de la jungle, nous n’avons aucun rapport avec eux. Nous ne buvons pas où boivent les singes ; nous n’allons pas où vont les singes ; nous ne chassons pas où ils chassent ; nous ne mourons pas où ils meurent. M’as-tu jamais, jusqu’à ce jour, entendu parler des Bandar-Log ?

      – Non, СКАЧАТЬ