Mowgli (FR). Kipling Rudyard
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Читать онлайн книгу Mowgli (FR) - Kipling Rudyard страница 6

Название: Mowgli (FR)

Автор: Kipling Rudyard

Издательство: Проспект

Жанр: Иностранные языки

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isbn: 9785392043828

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СКАЧАТЬ Khan rugit :

      – Bah ! qu'avons-nous à faire avec ce vieil édenté ? Il est condamné à mort ! C'est le Petit d'Homme qui a vécu trop longtemps. Peuple Libre, il fut ma proie dès le commencement. Donnez-le-moi. J'en ai assez de cette dérision d'homme-loup. Il a troublé la Jungle pendant dix saisons. Donnez-moi le Petit d'Homme, ou bien je chasserai toujours par ici, et ne vous laisserai pas un os. C'est un homme, un enfant d'homme, et, dans la moelle de mes os, je le hais !

      Alors, plus de la moitié du Clan hurla :

      

      

      – Un homme ! Un homme ! Qu'est-ce qu'un homme peut avoir à faire avec nous ? Qu'il s'en aille avec ses pareils !

      – C'est cela ! Pour tourner contre nous tout le peuple des villages ? vociféra Shere Khan. Non, non, donnez-le moi. C'est un homme, et nul de nous ne peut le fixer dans les yeux.

      Akela dressa de nouveau la tête, et dit :

      – Il a partagé notre curée. Il a dormi avec nous. Il a rabattu le gibier pour nous. Il n'a pas enfreint un seul mot de la Loi de la Jungle !

      – Et moi, je l'ai payé le prix d'un taureau, lorsqu'il fut accepté : un taureau, c'est peu de chose ; mais l'honneur de Bagheera vaut peut-être une bataille ! dit Bagheera de sa voix la plus onctueuse.

      – Un taureau payé voilà dix ans ! grogna l'assemblée. Que nous importent des os qui ont dix ans !

      – Et un serment ? fit Bagheera en relevant sa lèvre sur ses dents blanches. Ah ! on fait bien de vous nommer le Peuple Libre !

      – Nul petit d'homme ne doit courir avec le Peuple de la Jungle ! rugit Shere Khan. Donnez-le-moi !

      

      

      – Il est notre frère en tout, sauf par le sang, poursuivit Akela ; et vous le tueriez ici !… En vérité, j'ai vécu trop longtemps. Quelques-uns d'entre vous sont des mangeurs de bétail, et j'ai entendu dire que d'autres, suivant les leçons de Shere Khan, vont par la nuit noire enlever des enfants aux seuils des villageois. Donc je sais que vous êtes lâches, et c'est à des lâches que je parle. Il est certain que je dois mourir, et ma vie ne vaut plus grand-chose ; autrement, je l'offrirais pour celle du Petit d'Homme. Mais, afin de sauver l'honneur du Clan… presque rien, apparemment, qu'à force de vivre sans chef vous avez oublié… je m'engage, si vous laissez le Petit d'Homme retourner chez les siens, à ne pas montrer une dent lorsque le moment sera venu pour moi de mourir. Je mourrai sans me défendre. Le Clan y gagnera au moins trois existences. Je ne puis faire plus ; mais, si vous consentez, je puis vous épargner la honte de tuer un frère auquel on ne saurait reprocher aucun tort… un frère qui fut réclamé, acheté, pour être admis dans le Clan, suivant la Loi de la Jungle.

      – C'est un homme !… un homme !… un homme ! gronda l'assemblée.

      Et la plupart des loups firent mine de se grouper autour de Shere Khan, dont la queue se mit à fouailler les flancs.

      – À présent, l'affaire est en tes mains ! dit Bagheera à Mowgli. Nous autres, nous ne pouvons plus rien que nous battre.

      Mowgli se leva, le pot de braise dans les mains. Puis il s'étira et bâilla au nez du Conseil ; mais il était plein de rage et de chagrin, car, en loups qu'ils étaient, ils ne lui avaient jamais dit combien ils le haïssaient.

      

      – Écoutez ! Il n'y a pas besoin de criailler comme des chiens. Vous m'avez dit trop souvent, cette nuit, que je suis un homme (et cependant je serais resté un loup, avec vous, jusqu'à la fin de ma vie) ; je sens la vérité de vos paroles. Aussi, je ne vous appelle plus mes frères, mais sag (chiens), comme vous appellerait un homme… Ce que vous ferez, et ce que vous ne ferez pas, ce n'est pas à vous de le dire. C'est moi que cela regarde ; et afin que nous puissions tirer la chose au clair, moi, l'homme, j'ai apporté ici un peu de la Fleur Rouge que vous, chiens, vous craignez.

      Il jeta le pot sur le sol, et quelques charbons rouges allumèrent une touffe de mousse sèche qui flamba, tandis que tout le Conseil reculait de terreur devant les sauts de la flamme.

      Mowgli enfonça la branche morte dans le feu jusqu'à ce qu'il vît des brindilles se tordre et crépiter, puis il la fit tournoyer au-dessus de sa tête au milieu des loups qui rampaient de terreur.

      – Tu es le maître ! fit Bagheera à voix basse. Sauve Akela de la mort. Il a toujours été ton ami.

      Akela, le vieux loup farouche, qui n'avait jamais imploré de merci dans sa vie, jeta un regard suppliant à Mowgli, debout près de lui, tout nu, sa longue chevelure noire flottant sur ses épaules, dans la lumière de la branche flamboyante qui faisait danser et vaciller les ombres.

      – Bien ! dit Mowgli, en promenant avec lenteur un regard circulaire. Je vois que vous êtes des chiens. Je vous quitte pour retourner à mes pareils… si vraiment ils sont mes pareils… La Jungle m'est fermée, je dois oublier votre langue et votre compagnie ; mais je serai plus miséricordieux que vous : parce que j'ai été votre frère en tout, sauf par le sang, je promets, lorsque je serai un homme parmi les hommes, de ne pas vous trahir auprès d'eux comme vous m'avez trahi.

      Il donna un coup de pied dans le feu, et les étincelles volèrent.

      – Il n'y aura point de guerre entre aucun de nous dans le Clan. Mais il y a une dette qu'il me faut payer avant de partir.

      Il marcha à grands pas vers l'endroit où Shere Khan couché clignait de l'œil stupidement aux flammes, et le prit, par la touffe de poils, sous le menton. Bagheera suivait, en cas d'accident.

      – Debout, chien ! cria Mowgli. Debout quand un homme parle, ou je mets le feu à ta robe !

      Les oreilles de Shere Khan s'aplatirent sur sa tête, et il ferma les yeux, car la branche flamboyante était tout près de lui.

      – Cet égorgeur de bétail a dit qu'il me tuerait en plein Conseil, parce qu'il ne m'avait pas tué quand j'étais petit. Voici… et voilà… comment nous, les hommes, nous battons les chiens. Remue seulement une moustache, Lungri, et je t'enfonce la Fleur Rouge dans la gorge !

      Il frappa Shere Khan de sa branche sur la tête, tandis que le tigre geignait et pleurnichait en une agonie d'épouvante.

      – Peuh ! chat de jungle roussi, va-t'en, maintenant, mais souviens-toi de mes paroles : la première fois que je reviendrai au Rocher du Conseil, comme il sied que vienne un homme, ce sera coiffé de la peau de Shere Khan. Quant au reste, Akela est libre de vivre comme il lui plaît. Vous ne le tuerez pas, parce que je le défends. J'ai idée, d'ailleurs, que vous n'allez pas rester ici plus longtemps, à laisser pendre vos langues comme si vous étiez quelqu'un, au lieu d'être des chiens que je chasse… ainsi… Allez !

      Le feu brûlait furieusement au bout de la branche, et Mowgli frappait de droite et de gauche autour du cercle, et les loups s'enfuyaient en hurlant sous les étincelles qui brûlaient leur fourrure. À la fin, il ne resta plus que le vieil Akela, Bagheera et peut-être dix loups qui avaient pris le parti de Mowgli. Alors, Mowgli commença de sentir quelque chose de douloureux au fond de lui-même, quelque chose qu'il ne se rappelait pas avoir jamais senti jusqu'à ce jour ; il reprit haleine et sanglota, et les larmes coulèrent СКАЧАТЬ