En torno a la economía mediterránea medieval. AAVV
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Название: En torno a la economía mediterránea medieval

Автор: AAVV

Издательство: Bookwire

Жанр: Документальная литература

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isbn: 9788491346647

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СКАЧАТЬ que permettaient les gravures sur bois, agrémentèrent la géométrie d’Euclide ou les livres de médecine. Des éditions bon marché suivirent désormais de quelques mois la parution d’un texte célèbre; cassant les prix, elles atteignaient des tirages considérables. On commença de surcroît à imprimer des partitions de musique ou à utiliser des caractères autres que latins; déjà quelques textes grecs apparaissaient sur le marché. Enfin, vint Alde Manuce qui publia Aristote et inventa le caractère italique.

      Assurément, l’Europe lettrée regarde alors vers Venise. Mais, dans la cité, les effets d’une telle croissance industrielle sont notables. Au début du XVIe siècle, la ville compte de cent à deux cents ateliers d’imprimerie. Et c’est le chiffre de 1.125.000 volumes que l’on avance pour estimer la production dans les deux dernières décennies du XVe siècle. Des centaines d’ouvriers travaillaient donc dans ce secteur et les déclarations fiscales font, en 1514, apparaître en pleine lumière, au voisinage de Rialto, le nombre des librairies, et dispersés dans les paroisses, une cohorte de stampadori aux conditions socio-économiques très diverses.

      Impulsée par l’Etat et ses «décideurs», ou mise en mouvement quotidiennement par les particuliers, la rénovation est donc dans ces décennies à l’ordre du jour. A l’heure où les voies du commerce, malgré le sursaut de la Méditerranée, se réorganisent et où l’hégémonie économique glisse vers d’autres villes et d’autres marchés septentrionaux, si, à Venise, quelques esprits chagrins se lamentent, la puissance, la richesse, recomposées, sont toujours là. Le temps de la maturité est venu mais la ville, parce qu’elle change, innove et crée, conjure encore le déclin. Au XVIe siècle, la primauté s’en est allée mais, dans les campagnes de Terre Ferme, les moissons sont prospères et, dans la cité, les métiers tournent. Le centre économique vénitien a su accomplir ce que l’époque attendait de lui et l’opulence demeure.