Название: La Première Guerre Mondiale
Автор: Daniel Wrinn
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Историческая литература
isbn: 9788835425656
isbn:
Le 1er juillet 1916, une autre grande bataille commence. Les Britanniques lancent une attaque totale sur la Somme, dans le nord de la France. Le commandant en chef britannique, le maréchal Haig, est convaincu qu'un assaut massif brisera la ligne de front allemande. Cela lui permettrait d'envoyer sa cavalerie et permettrait aux troupes de faire une avancée considérable en territoire ennemi.
L'attaque échoue dès les premières minutes et 20 000 hommes sont massacrés en une seule matinée. La bataille de la Somme continuera de s'éterniser pendant cinq autres misérables mois.
En 1917, un désespoir implacable s'installe sur les nations combattantes. Avec une obstination effroyable, le maréchal Haig lance une nouvelle attaque contre les lignes allemandes, cette fois en Belgique. Le mauvais temps a transformé le champ de bataille en un bain de boue impénétrable. Entre juillet et novembre, lorsque l'assaut est finalement annulé, les deux camps ont perdu un quart de million d'hommes.
Deux autres évènements survenus en 1917 ont eu des conséquences considérables sur l'issue de la guerre. Le peuple russe a terriblement souffert et, en mars, la révolution a contraint le tsar Nicolas II à abdiquer. En novembre, les bolchéviques radicaux prennent le pouvoir et imposent une dictature communiste à leur pays. L'une de leur première action est de faire la paix avec l'Allemagne.
Les bolchéviques supposaient que des révolutions similaires allaient balayer l'Europe, en particulier l'Allemagne. Ils pensaient que l'Allemagne deviendrait bientôt un autre régime communiste qui traiterait la Russie plus équitablement. Ils acceptèrent un traité de paix désavantageux en mars 1918. L'Allemagne s’empara de vastes étendues de terres de l'Empire russe - la Pologne, l’Ukraine, les États baltes et la Finlande. Pour l'Allemagne, c'est une grande victoire. Non seulement elle ajoutait une vaste portion de territoire à sa frontière orientale, mais elle pouvait désormais concentrer toutes ses forces pour vaincre les Britanniques et les Français.
Mais malgré ces succès, les évènements conspirent contre l'Allemagne. Après l'échec de la bataille du Jutland, qui lui a empêchée de dominer les mers, l'Allemagne s'engagea dans une politique de guerre sous-marine sans réserve. Les sous-marins allemands attaquaient tout navire se dirigeant vers la Grande-Bretagne, même ceux appartenant à des nations neutres.
Cette stratégie fut efficace, mais elle se retourna contre eux. Les attaques sous-marines provoquèrent l'indignation à l'étranger, notamment aux États-Unis, et devinrent l'une des principales raisons pour lesquelles l'Amérique se retourna contre l'Allemagne. Le président américain Woodrow Wilson fit passer son pays du côté des Alliés le 6 avril 1917. Pourtant, ce n'est qu'à l'été 1918 que les troupes américaines commencent à arriver en grand nombre sur le front occidental.
Le moment ne pouvait pas être plus mal choisi pour l'armée allemande. L'offensive Ludendorff, nommée d'après le commandant allemand Erich Ludendorff, débute le 21 mars 1918. Vingt-six divisions percent les troupes britanniques et françaises épuisées sur la Somme et déferlent sur Paris. Pendant un certain temps, il semble que l'Allemagne soit en train de gagner la guerre sur le front occidental et sur le front oriental. Les Britanniques sont tellement alarmés que le maréchal Haig donne l'ordre à ses troupes, le 12 avril, de s’engager et de se battre jusqu'à la mort :
Dos au mur et convaincus de la justesse de notre cause, chacun d'entre nous a le devoir de se battre jusqu'au bout.
L'offensive de Ludendorff s'est avérée être le dernier coup désespéré de l'armée mourante. Face à une résistance britannique tenace et à des troupes américaines fraîches et enthousiastes, l'avancée allemande s'arrête net. L'armée allemande n'a plus rien à donner. Chez elle, la population allemande meurt de faim après quatre années de siège par la Royal Navy. En août 1918, l'Allemagne est au bord de la révolution.
Les Alliés font une percée massive à travers les lignes de front allemandes dans le nord de la France et commencent à pousser sans relâche vers la frontière allemande. Confronté à une mutinerie au sein de ses forces armées, à une révolution dans son pays et à l'invasion inévitable de son territoire, le Kaiser abdique. Le gouvernement allemand demande un armistice (un cessez-le-feu) le 11 novembre 1918.
Les combats se poursuivent cependant jusqu'au dernier jour. Dans ses mémoires, le Général Ludendorff se souvient de la situation :
Le 9 novembre, l'Allemagne, privée de toute direction ferme, privée de toute volonté, privée de ses princes, s'est effondrée comme un château de cartes. Tout ce pour quoi nous avions vécu, tout ce que nous avions maintenu par le sang pendant quatre longues années avait disparu.
Bien que les villes Alliées se livrent à des célébrations enthousiastes, de nombreux soldats sur le front occidental accueillent la nouvelle par un haussement d'épaules fatigué. Les armes se sont tues. Les mauvaises herbes et les plantes envahissent petit à petit les champs de bataille désolés, couvrant les arbres flétris et les terres ravagées, transformant la noirceur en verdure présomptueuse. Les lieux de sépulture rudimentaires et improvisés peuvent finalement être remplacés par des monuments imposants dans de magnifiques cimetières.
De nombreux morts ont trouvé leur dernière demeure au milieu de longues rangées de croix, chacune portant le nom, le grade et la date du décès gravé dans le marbre. D'autres, dont les restes déchirés étaient éparts et méconnaissables, ont été enterrés sous des croix marquées de l’inscription « Connu de Dieu seul ».
Il faudra encore 10 ou 15 ans avant que les camions, les chariots à obus et les chars carbonisés ne soient emportés à la ferraille et que les trous d'obus ne soient rebouchés. Lorsque la guerre éclate à nouveau en 1939, la plupart des terres sont à nouveau cultivées. Mais la faible odeur de gaz persiste dans les recoins. Des fusils et des casques rouillés jonchent encore le sol cicatrisé et des douilles, des fragments d'éclats d'obus et des os humains peuvent encore être trouvés sur les champs de bataille du nord de la France.
|
|
La légende des Anges de Mons
Nous sommes le 24 août 1914, en début d'après-midi. Ces deux dernières semaines à attendre pour intercepter la cavalerie allemande ont été un cauchemar. Je scrutais le ciel orageux et je me suis souvenu d'un verset de l'Apocalypse :
Et le grand dragon fut chassé... Et ses anges furent chassés avec lui.
Mon environnement actuel en rajoutait à cette humeur.
Je me trouvais dans la ville minière belge de Mons, une zone marécageuse entrecoupée de canaux, et jonchée d'immenses tas d'ordures.
J'étais le capitaine du 4ème régiment d’infanterie du CEB (Corps expéditionnaire britannique ) et j'avais été envoyé en France au début de la guerre. Nous faisions face à plus d'un million de soldats allemands. Ils étaient déterminés СКАЧАТЬ