Gutenberg, pièce historique en 5 actes, 8 tableaux. Figuier Louis
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Название: Gutenberg, pièce historique en 5 actes, 8 tableaux

Автор: Figuier Louis

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066084424

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СКАЧАТЬ dans l'invention dont vous tenez les premiers essais. Rien ne pourra m'obliger à abandonner des travaux qui feront la gloire de ma vie.

      FUST.

      Réfléchissez, jeune homme! Une accusation de sorcellerie est chose bien grave!... Dans les temps où nous vivons, c'est quelquefois s'exposer à de grands périls que de lancer une idée nouvelle.

      GUTENBERG.

      Blâmeriez-vous une œuvre qui doit être un des plus grands bienfaits accordés à l'humanité?

      FUST.

      Nullement!... Aussi suis-je venu vous faire une proposition, qui comblera tous vos vœux.

      GUTENBERG.

      Ah!

      FUST.

      Je vous l'ai dit, les bourgeois de Mayence sont mal disposés contre vous. Ils s'inquiètent d'une invention qui leur paraît avoir un certain caractère magique. Seul, inconnu et sans fortune, vous ne pourrez lutter contre les préjugés populaires, et votre invention périra.

      GUTENBERG.

      Et moi je vous dis qu'elle vivra, messire Fust!

      FUST.

      Oui, si elle est patronnée par un homme dont le renom, la position et le crédit, la mettent à l'abri de tout soupçon... Dites un mot et je suis cet homme. Vous avez l'idée, j'ai l'expérience.... et l'argent. À nous deux, nous réaliserons une œuvre qui, sans mon appui, ne verrait jamais le jour!

      FRIÉLO, à part.

      Ma foi, l'esprit du vieux renard vaut mieux que son visage. (À Gutenberg.) Acceptez, mon cher maître, et votre fortune est faite. Le seigneur Fust est si riche!

      FUST.

      Eh bien! vous ne répondez rien? Vous ne me prenez pas au mot?

      GUTENBERG.

      Je regrette de si mal accueillir une ouverture, qui m'honore, messire argentier; mais je n'ai besoin du secours de personne. Si la jeunesse n'a ni renom, ni crédit, elle a, du moins, le courage et la foi, c'est-à-dire, les leviers qui soulèvent le monde. Excusez-moi donc si je refuse votre offre généreuse.

      FUST.

      Voilà bien la jeunesse! orgueilleuse, enthousiaste, et ne doutant de rien! Vous ne penserez pas toujours de même. L'illusion, c'est par là que commencent tous les inventeurs; mais bientôt arrivent les difficultés, les mécomptes et le découragement. Un jour viendra où vous regretterez amèrement votre refus, et où vous me supplierez de vous accorder l'aide, la protection que vous repoussez aujourd'hui.

      FRIÉLO, à Gutenberg.

      Ah! cher maître! mieux vaut tout de suite que plus tard. Je vous en conjure, écoutez les conseils du seigneur Fust: ce sont ceux de la raison.

      GUTENBERG.

      Ma découverte m'est plus précieuse que la vie, messire. Je ne la divulguerai à personne.

      Jeu de scène de Friélo, qui supplie son maître d'accepter. Gutenberg, impatienté, lui fait signe de sortir.

      FUST, à part.

      Je veux ton secret, je l'aurai... je l'aurai à tout prix! (Haut, il remonte.) Au revoir, Jean Gutenberg, au revoir.

      Il le salue et sort par la droite, deuxième plan.—Friélo sort par la gauche, sur un nouveau signe de Gutenberg.

      NOTES:

      [A] Friélo, Gutenberg, Fust.

       Table des matières

      GUTENBERG, seul

      Les voilà bien ces hommes d'argent! Tout est pour eux une question de lucre, de calculs et de bénéfice! Ils découragent, ils désespèrent l'artiste, pour s'emparer de sa création, ou pour la payer moins cher! (Étendant le bras du côté où est sorti Fust.) Non, jamais, entends-tu, jamais, tu ne toucheras à mon œuvre! Plutôt la voir périr que de te la confier!

       Table des matières

      GUTENBERG, CONRAD HUMMER, ANDRÉ DRITZEN

      CONRAD HUMMER.

      Qu'as-tu donc, Gutenberg? Te voilà tout agité.

      Il serre la main de Gutenberg.

      GUTENBERG.

      C'est que je viens d'avoir un entretien, et presque une altercation, avec l'argentier Fust.

      ANDRÉ DRITZEN.

      L'argentier Fust! Méfie-toi de cet homme. Il est capable de tout, pour arriver à ses fins.

      GUTENBERG.

      Il est sorti furieux, parce que j'ai refusé de le prendre pour associé.

      CONRAD HUMMER.

      Il ne veut, crois-le bien, le secret de ton invention que pour t'en déposséder plus tard.

      GUTENBERG.

      Ce secret est bien simple, mes amis: et ce n'est pas avec vous que j'en ferai mystère. Ce que j'obtiens n'est encore qu'une ébauche, mais elle va m'amener à d'autres résultats. Vous savez que depuis assez longtemps, nos artistes obtiennent des gravures, en sculptant en relief des dessins sur le bois. C'est ainsi que j'opère. Seulement, au lieu de sculpter en relief, sur le bois, les traits du dessin, je sculpte des lettres, des mots, des phrases; et ces caractères, sculptés en relief sur le bois, forment des pages de manuscrit, que je multiplie ensuite, à volonté, en les tirant sur le papier, grâce à l'encre des graveurs, et à la vieille presse qui sert aux imagiers.

      CONRAD HUMMER.

      C'est une très belle idée, mais tout dépend de la manière d'opérer... Consentirais-tu à nous montrer ton travail?

      GUTENBERG.

      Mais certainement! Suivez-moi, mes amis, dans mon atelier. (Il passe devant Conrad, ouvre la porte de la boutique et les fait entrer.) Je vais vous montrer mes chefs-d'œuvre.

      Il entre derrière eux, dans la boutique.

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