Chevalier de Mornac: Chronique de la Nouvelle-France (1664). Joseph Marmette
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Название: Chevalier de Mornac: Chronique de la Nouvelle-France (1664)

Автор: Joseph Marmette

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066085445

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СКАЧАТЬ chef et les guerriers qui l'accompagnent veuillent bien passer avec moi sur la terrasse du château, afin qu'on dresse ici la table d'un repas que je leur offre au nom d'Ononthio!»

      M. de Mésy tenait à bien traiter les députés.

      Puis s'adressant aux gens de sa suite:

      —Vous voudrez bien, Messieurs, vous joindre à nous.

      Un valet ouvrit les deux battants de la porte qui donnait sur la terrasse, et M. de Mésy s'effaça pour laisser défiler ses hôtes. Le dernier d'entre eux, il y en avait au moins trente, venait à peine de mettre le pied sur la galerie, lorsqu'un craquement prolongé se fit entendre sous leurs pas.

      Instinctivement chacun veut se précipiter vers la porte. Mais ce brusque mouvement achève de briser les poutres vermoulues de la terrasse, qui, trop vieille et trop faible pour supporter autant de monde, s'effondre avec fracas sur le flanc de la falaise.

      Un grand cri d'effroi retentit, et tous, militaires, conseillers et Sauvages, tombent, roulent pêle-mêle avec les tronçons de la terrasse, qui s'écroule sur le roc à vingt pieds de hauteur.

      Seul, le gouverneur, qui allait suivre ses hôtes, est resté dans l'embrasure de la porte, un pied dans le vide. Pâle, il se jette promptement en arrière, et regarde avec stupeur cet amas d'hommes et de débris qui grouillent à ses pieds.

      Heureusement qu'à cette époque le flanc de la falaise était encore garni de quelques arbres et d'arbustes, qui arrêtèrent la chute de la galerie; car si le roc eût été dénudé comme aujourd'hui, ils eussent été précipités à plus de cent quatre-vingt pieds.

      Tous ceux qui étaient tombés s'accrochaient aux branches et aux racines pour s'empêcher de glisser sur la pente rapide du rocher. Au dessus des clameurs générales retentissaient les sonores jurons de Mornac. Précipité d'en haut l'un des premiers, le Gascon avait reçu tout le choc et le poids du corps de Griffe-d'Ours, qui lui était tombé à califourchon sur les épaules.

      —Mordious! s'écriait-il en se démenant comme un diable, allez-vous bien descendre de sur mon dos! Eh! là, sandis! monsieur le Sauvage, vous n'êtes pas une plume savez-vous! Cap-de-dious! vous m'éreintez!…

      Un soubresaut désarçonna son cavalier, qui surpris de la brusque dégringolade de la galerie et saisi d'un soupçon de trahison, tira tout aussitôt de sa gaine le couteau à scalper qu'il portait à la ceinture, et fit mine de se jeter sur le chevalier.

      —Tout beau! monsieur l'Iroquois! s'écria Mornac en dégainant aussi, parce que nous avons failli nous rompre le col ensemble, faudra-t-il maintenant nous couper la gorge?

      Un éclair de réflexion démontra à Griffe-d'Ours que la chute de la galerie, qui avait indistinctement entraîné avec elle Sauvages et blancs, ne provenait que d'un simple accident, et il rengaina son couteau.

      Mornac grommelait tout en se retenant aux branches d'un sapin rabougri:

      —Par la corbleu! le guignon me poursuit jusqu'ici! Je croyais pourtant bien qu'il m'avait lâché à Brest, où j'ai perdu, sur une carte, la veille de mon départ, les dernières mille pistoles, ou à peu près, qui me restaient de tout l'héritage de mes vénérables aïeux!

      Il fut interrompu dans ses réflexions mélancoliques par un nouveau cri d'effroi.

      Penchés sur la cime du roc, les acteurs de cette scène tragi-comique regardaient en bas.

      Mornac se pencha comme les autres.

      Il vit trois des Sauvages de l'ambassade qui glissaient sur la pente de la falaise avec une rapidité vertigineuse. Les malheureux avaient cependant gardé tout leur sang-froid, car ils descendaient sans rouler, et restaient assis en se retenant à chaque branche, à toute racine, à la moindre aspérité de rocher, qui faisaient saillie sous leurs mains.

      En trois secondes, ils touchèrent la base du roc et se relevèrent sains et saufs.

      Mais le merveilleux ne devait pas en rester là. Car bien loin de s'arrêter et de se tâter pour constater s'ils sont intacts dans tous leurs membres, les trois Iroquois bondissent aussitôt sur leurs pieds, courent avec d'énormes enjambées dans la rue Champlain, et se glissent entre les maisons, encore clairsemées à cette époque, pour apparaître bientôt après sur la grève du Cul-de-Sac.

      Là, couchés sur le flanc, dormaient les légers canots d'écorce des ambassadeurs iroquois.

      En prendre un sur les épaules et le porter, toujours au pas de course, jusqu'à l'eau du fleuve, est pour eux l'affaire d'un moment. Les trois Sauvages, se retournant vers la ville, jettent alors trois cris de défi, qui montent en hurlements prolongés vers le château. Puis ils sautent dans la pirogue, saisissent les avirons, et, d'une main prompte et sûre font bondir en avant le canot, qui fend l'onde avec la rapidité de la flèche et disparaît en un instant derrière l'angle abrupte du Cap-aux-Diamants.

      Ceux qui s'enfuyaient ainsi avec tant de précipitation, étaient les trois otages que Griffe-d'Ours avait dit devoir rester avec M. de Mésy.

      Un quart d'heure après, les autres acteurs de ce drame, qui avait failli tourner à la tragédie, s'époussetaient dans la salle du château en riant de leur mésaventure. A part quelques contusions reçues, personne n'était sérieusement blessé.[14]

      [Note 14: Cet incident est historique. Il est ainsi raconté dans la Relation des Jésuites de 1658. A l'une des assemblées tenues à Québec à l'occasion d'une ambassade iroquoise, assistaient des Français et des Sauvages alliés, qu'on avait convoqués pour délibérer. «Ceux qui s'y trouvèrent s'étant glissés en grand nombre de la salle du château dans une galerie qui regarde sur le grand fleuve, cette galerie ne se trouva pas assez forte pour soutenir tant de monde, si bien qu'elle se rompit, et tous les Français et les Sauvages, les libres et les captifs, se trouvèrent pêle-mêle hors du fort, sans avoir passé par la porte. Personne, Dieu merci, ne fut notablement endommagé.»]

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