Théologie hindoue: Le Kama soutra. Vatsyayana
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Читать онлайн книгу Théologie hindoue: Le Kama soutra - Vatsyayana страница 18

Название: Théologie hindoue: Le Kama soutra

Автор: Vatsyayana

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066073954

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СКАЧАТЬ os et dont la gueule est déchirée par les tessons qu'il ronge, poursuit encore les chiennes; le Dieu de l'amour tourmente jusqu'aux mourants. Quand l'arbre Açoka est touché du pied d'une belle, ses fleurs s'épanouissent de suite[18].

      [Note 18: Jolie légende indienne.]

      Les femmes voluptueuses enflamment tous les coeurs de leurs grâces lascives; elles babillent avec l'un, envoient à un autre des oeillades provocatrices, un troisième occupe leur coeur.

      LE BRAHMANE.—Celui qui, maîtrisant ses sens, a confondu son intelligence dans l'âme-suprême, qu'a-t-il à faire des causeries des bien-aimées, du miel de leurs lèvres, de la lune de leur visage, des jeux d'amour accompagnés de soupirs dans lesquels on presse leurs seins arrondis?

      LA COURTISANE.—Les Docteurs ayant sans cesse à la bouche les saints écrits, sont les seuls qui parlent, et seulement du bout des lèvres, de renoncer à l'amour.

      Qui pourrait fuir les hanches des belles jeunes filles ornées de ceintures bruyantes, auxquelles pendent des perles rouges?

      Ce que femme entreprend dans sa passion, Brahma lui-même n'a pas le courage d'y mettre obstacle[19].

      [Note 19: Nous disons dans le même sens: Ce que femme veut, Dieu le veut.]

      UN HOMME MUR.—L'homme n'est sûr de son honneur, de sa vertu, de sa sagesse, que quand son coeur et ses fermes résolutions ont résisté victorieusement à la corruption par les femmes.

      Combien ont succombé par elles, que tout l'or du monde n'aurait pu acheter!

      UN JEUNE HOMME.—Quel est le plus beau des spectacles? Le visage respirant l'amour d'une fille. Quel est le plus suave des parfums? Son haleine douce. Quel est le plus agréable des sons? la voix de la bien-aimée.

      Quelle est la plus exquise des saveurs? La rosée qui humecte ses lèvres.

      Quel est le plus doux des contacts?

      Celui de son corps.

      Quelle est l'image la plus agréable sur laquelle la pensée puisse s'arrêter? Ses charmes.

      Tout dans la jeune fille aimée est plein d'attraits.

      UN JEUNE POÈTE.—La jeune vierge est semblable au tendre bouton de la rose non encore épanouie; dans toute sa pureté, elle croît en paix à l'ombre du bosquet tutélaire, à l'abri de tout outrage; mais lorsque son sein dévoilé s'est prêté aux baisers du rossignol séducteur, bientôt séparée de sa tige maternelle et indignement associée à l'herbe que foule un pied vulgaire, on l'expose aux passants sur la place publique, et flétrie alors par mille baisers impurs on chercherait en vain sa fraîcheur virginale (voir l'Appendice).

      AUTRE JEUNE HOMME.—Léger sourire sur les lèvres, regards à la fois hardis et timides, babil enjoué, fuite, retour précipité, amusements folâtres et continuels, tout n'est-il pas ravissant chez les jeunes femmes aux yeux de gazelle?

      Quand elles sont absentes, nous aspirons à les voir.

      Quand nous les voyons nous n'avons qu'un désir, jouir de leur étreinte.

      Quand nous sommes dans leurs bras, nous ne pouvons plus nous en arracher.

      LE JEUNE POÈTE.—A quel mortel est destinée cette beauté ravissante semblable dans sa fraîcheur à une fleur dont on n'a pas encore respiré le parfum, touché le fin duvet; à un tendre bourgeon qu'un ongle profane n'a point osé séparer de sa tige, à une perle encore pure au sein de la nacre protectrice où elle a pris naissance?

      APPENDICE

      A LA IIIe SECTION DU CHAPITRE I.

      Le poète Catulle a exprimé la même pensée que le jeune poète indien dans les beaux vers que nous traduisons:

      «La fleur que la haie d'un jardin protège contre les troupeaux et le tranchant du soc, croît mystérieusement caressée par le zéphyr, colorée par le soleil, nourrie par la pluie, recherchée des jeunes beautés et des amants; mais sitôt qu'un ongle léger l'a cueillie, elle n'inspire plus que le dédain. De même une vierge reste chère à tous tant qu'elle reste pure; mais si elle perd sa fleur d'innocence, les jeunes gens lui retirent leur amour et les jeunes filles leur amitié.»

      L'Arioste a presque traduit Catulle dans la plainte de Sacripant contre

       Angélique (Rolland furieux).

      «La Verginella è simile alla rosa;

       Che in bel jardin sulla uativa spina

       Mentre sola et sicura si reposa,

       Ne grege ne pastor de le avvicina;

       L'aura suave e l'alba rugiadosa

       L'Aqua, la terra al suo amor s'inchina,

       Giovani vaghi e donne innamorate

       Amano averne i seni e le tempie ornate.

       Ma non si tosto dal materno stelo

       Rimossa viene dal suo ceppo verde,

       Che quanto avea dagli uomini e dal cielo

       Favor grazia e bellezza, tutto perde.

       La vergine che il fior di che piu zelo

       Che degli occhi et della vita aver dei

       Lascia altrui corre, il pregio che aveva innanzi

       Perde nel cor di tutti gli altri amanti.»

      La vierge est comme la rose sur sa tige naissante dans un beau jardin; tant qu'elle reste dans la solitude et la paix, elle n'a rien à craindre du troupeau ni du berger.

      Le doux zéphir, l'aube humide de rosée, la terre et l'onde lui prodiguent leurs caresses et leurs trésors; les jeunes gens qui soupirent et les belles énamourées se plaisent à orner de ses boutons leurs cheveux et leurs seins.

      A peine séparée de la branche maternelle, de ses vertes épines, elle perd et la faveur des hommes et les dons du ciel, la grâce et la beauté.

      Ainsi quand une jeune fille a laissé cueillir la fleur qu'elle devait défendre plus que ses yeux et que sa vie, elle est avilie aux yeux de tous les autres amants.

      Nos naïvetés gauloises sont plus brèves et presque aussi expressives:

      La pucelle est comme la rose

       Dans sa primeur à peine éclose;

       Chacun s'empresse à les cueillir.

       Vienne la rose à se flétrir,

       Vienne la fille à se donner,

       Plus un ne veut les ramasser.

       Table des matières СКАЧАТЬ