Dictionnaire de la langue verte. Alfred Delvau
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Название: Dictionnaire de la langue verte

Автор: Alfred Delvau

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066078010

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СКАЧАТЬ DE PORTES, s. m. Voleur avec effraction,—dans l'argot des voyous.

       CASSINE, s. f. Maison où le service est sévère,—dans l'argot des domestiques paresseux; atelier où le travail est rude,—dans l'argot des ouvriers gouapeurs.

       CASSOLETTE, s. f. Bouche,—dans l'argot des faubouriens.

      Plomber de la cassolette. Fetidum halitum emittere.

       CASSOLETTE, s. f. La matula de Plaute, et le «Pot qu'en chambre on demande» de Lancelot,—dans l'argot du peuple, qui va chercher ses phrases dans un autre Jardin que celui des Racines grecques.

      Se dit aussi du Tombereau des boueux, quand il est plein d'immondices et qu'il s'en va vers les champs voisins de Paris fumer les violettes et les fraises.

       CASTE DE CHARRUE, s. m. Quart d'un écu,—dans l'argot des voleurs.

       CASTILLE, s. f. Petite querelle,—dans l'argot des bourgeois, qui cependant n'ont pas lu l'Histoire de Francion.

      Chercher castille. Faire des reproches injustes ou exagérés.

       CASTOR, s. m. Chapeau d'homme ou de femme, en feutre ou en soie, en tulle ou en paille,—dans l'argot du peuple, qui n'emploie pas cette expression précisément en bonne part.

       CASTROZ, s. m. Chapon,—dans l'argot des voyous.

      Ils disent aussi Castion.

       CASTU, s. m. Hôpital,—dans l'argot des voleurs, qui savent mieux que personne que les premiers établissements hospitaliers en France, notamment l'hôpital général à Paris, ont été de véritables forteresses, castelli.

       CASTUC, s. f. Prison, un autre hôpital, celui des vices, qui sont la maladie de l'âme.

       CAT, s. m. Chat,—dans l'argot des enfants, qui parlent mieux le vieux français que les grandes personnes:

      Lou cat a fain Quant manjo pain,

      dit un fabliau ancien.

       CATAPLASME AU GRAS, s. m. Épinards,—dans l'argot des faubouriens.

       CATAPLASME DE VENISE, s. m. Soufflet, coup sur le visage,—dans 'argot du peuple.

       CAUTEAU, s. f. Fille qui n'a pas voulu coiffer sainte Catherine et s'est mariée avec le général Macadam.

       CATHOLIQUE A GROS GRAINS, s. m. Catholique peu pratiquant,—dans l'argot des bourgeois.

       CATIN, s. m. Un nom charmant devenu une injure, dans l'argot du peuple, qui a bien le droit de s'en servir après Voltaire, Diderot, et Mme de Sévigné elle-même.

       CATINISER (Se). De fille honnête devenir fille.

       CAUCHEMARDANT, adj. Ennuyeux, importun,—dans l'argot des faubouriens.

       CAUCHEMARDER, v. a. Ennuyer, obséder.

       CAUSE GRASSE. Cause amusante à plaider et à entendre plaider,—dans l'argot des avocats, héritiers des clercs de la Basoche. Le chef-d'œuvre du genre est l'affaire du sieur Gaudon contre Ramponneau, Me Arouet de Voltaire plaidant—la plume à la main.

       CAUSETTE, s. f. Causerie familière, à deux, dans l'argot du peuple, qui a eu l'honneur de prêter ce mot à George Sand.

      Faire la causette. Causer tout bas.

       CAUSOTTER, v. n. Se livrer à une causerie intime entre trois ou quatre personnes.

       CAVALCADE, s. f. Aventure galante.

      Avoir vu des cavalcades. Avoir eu de nombreux amants.

       CAVALE, s. f. Course précipitée, fuite,—dans l'argot des voyous.

      Se payer une cavale. Courir.

       CAVALE, s. f. Grande femme maigre, mal faite, déhanchée.

       CAVALER (Se), v. réfl. S'enfuir comme un cheval,—dans l'argot des faubouriens.

       CAVALOT, s. m. Pièce de menue monnaie,—dans le même argot.

       CAVÉ, s. m. Dupe,—dans le même argot.

       CAVÉE, s. f. Église,—dans l'argot des voleurs, qui redoutent les rhumatismes.

       CAYENNE, s. m. Cimetière extra muros,—dans l'argot du peuple, pour qui il semble que ce soit là une façon de lieu de déportation.

      Il dit aussi Champ de Navets,—parce qu'il sait qu'avant d'être utilisés pour les morts, ces endroits funèbres ont été utilisés pour les vivants.

       CAYENNE, s. m. Atelier éloigné de Paris; fabrique située dans la banlieue. Argot des ouvriers.

       CÉLADON, s. m. Vieillard galant,—dans l'argot des bourgeois, dont les grand'mères ont lu l'Astrée.

      On dit aussi Vieux céladon.

       CENDRILLON, s. f. Jeune fille à laquelle ses parents préfèrent ses sœurs et même des étrangères; personne à laquelle on ne fait pas attention,—dans l'argot du peuple, qui a voulu consacrer le souvenir d'un des plus jolis contes de Perrault.

       CE N'EST PAS A FAIRE! Je m'en garderais bien!

      Cette expression, familière aux filles et aux voyous, est mise par eux à toutes les sauces: c'est leur réponse à tout. Il faudrait pouvoir la noter.

       CENT COUPS (Être aux). Être bouleversé; ne savoir plus où donner de la tête. Argot des bourgeois.

       CENT COUPS (Faire les). Se démener pour réussir dans une affaire; mener une vie déréglée.—Argot des bourgeois.

       CENTRE, s. m. Nom,—dans l'argot des voleurs, qui savent que le nom est en effet le point où convergent les investigations de la police, et qui, à cause de cela, changent volontiers de centre.

      Centre à l'estorgue. Faux nom, sobriquet.

      Centre d'altèque. Nom véritable.

       CENTRE DE GRAVITÉ, s. m. Nates,—dans l'argot des bourgeois, qui ont emprunté cette expression-là aux Précieuses.

       CERBÈRE, s. m. Concierge,—dans l'argot du peuple.

       CERCHER, v. a. Chercher,—dans l'argot du peuple, fidèle à l'étymologie (circare) et à la tradition: «Mes sommiers estoient assez loin, et estoit trop tard pour les cercher,» dit Philippe de Commines.

      Li marinier qui par mer nage,

      Cerchant mainte terre sauvage,

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