Architecture De La Prière. Diego Maenza
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Название: Architecture De La Prière

Автор: Diego Maenza

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Драматургия

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isbn: 9788835414285

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СКАЧАТЬ dort enfin, après l’accès de fièvre il dort maintenant sans cauchemars. Le père, dans sa chambre, s’apprête à changer de tenue pour passer un costume plus confortable pour son repos. Il se déshabille et contemple son corps devant le miroir. Les poils convergent vers le pubis comme un tourbillon qui prend sa source des cuisses au nombril, ils contournent le bassin pour atteindre l’épicentre de son nerf pudendal. Son phallus se dresse progressivement en une érection puissante. Délivre-moi du péché, Seigneur, implore-t-il, sans succès. Son désir surpasse sa capacité d’abstinence. Mais soudain, une impulsion l’envahit. Une tempête artificielle élargit sa poitrine de satisfaction et déprime le flux de sang que la nature a propulsé vers son pénis. Il remercie Dieu, il met le vêtement de couchage et tombe à genoux devant le lit. Merci, Père, continue-t-il. Des larmes de conformité sillonnent sur ses pommettes. Aujourd’hui, ses yeux trouveront le repos dans la sérénité. Ses oreilles sont tendues vers le silence profond de la nuit paisible. Dieu, semble-t-il, l’a entendu. C’est du moins ce que le père Misael s’efforce de croire.

      MARDI ET MERCREDI

      Fragrance et pestilence

      Adveniat regnum tuum.

      Il circule dans l’environnement, il s’évapore parfois, il s’enfuit, il s’amuse, puis il jette un œil timide, et il revient hanter à nouveau mon odorat avec son impertinente apparition. J’absorbe le parfum et je sens les muscles de mon visage s’étirer en un sourire de délectation. Je satisfais mon besoin de humer l’infiltration de l’air balsamique chargé dans mes narines. Je calme la ruée odorante en inspirant plus profondément et je me perds dans la sueur des fleurs. En ouvrant les yeux, l’apparition du visage du garçon à mes côtés me ramène à la réalité de mes odeurs routinières. Je le salue et l’air change aussitôt, l’arôme de ses joues laisse place à l’odieuse odeur hépatique de mon haleine matinale.

      *

      Après avoir décidé que le garçon continuerait son repos, j’ai dû célébrer la messe sans son aide. À cette occasion, j’ai trouvé son absence plus tolérable. J’ai stimulé le balancement pendulaire de l’encensoir dont la fumée a marqué ma peau avec une essence de résine. Maintenant, je le vois allongé dans le fauteuil. Il dégage son nez dans un mouchoir kaki et des images variées en mouvement nous envahissent depuis l’écran. Je me dirige vers la rue en direction du marché.

      *

      Pas une âme ne fréquente la promenade. La fraîcheur de la rivière m’apporte une odeur d’eau douce. L’effluve se mêle au simple arôme de palmiers qui ornent les bords. La circulation est limitée. L’allée m’accueille toujours avec la pestilence de la bière renversée, de l’urine incrustée dans des coins insouciants, et des poteaux tachés de puanteur. J’accélère le pas en apercevant le nom du nouvel endroit annoncé en lettres cursives capitales. Un lieu de perdition, Seigneur, et dans ma ruelle préférée.

      *

      Le marché soulève un tourbillon de senteurs. Les légumes et les herbes, les céréales et les crustacés, les aliments transformés et les fruits étalent un large éventail de sensations qui envahissent l’odorat. Je dirige mon corps pesant vers l’étal à épices. L’émanation âcre de la cannelle, du cumin, des clous de girofle, du poivre doux m’imprègne. Je paie pour les épices avec quelques pièces qu’Isaac, le vendeur, vieux garçon au visage charnu, reçoit avec un geste de sympathie.

      *

      Je coupe le bar en tranches épaisses. Je les plonge d’abord dans l’eau, puis, après avoir nettoyé la chair, dans le citron et le sel. Je fais rissoler et je dispose les aliments sur une assiette en porcelaine. L’arôme est fort et appétissant, à tel point que Tomás a quitté son secteur de bataille quotidien pour venir à la cuisine me surveiller avec sa langue affamée pendue à mes pieds. Cela réfute peut-être mon scepticisme quant à sa capacité olfactive. Je mouds les boules de poivre, les bâtons de cannelle, les clous de girofle et le cumin. J’ajoute du vinaigre. Une larme coule dans mes yeux alors que je jette les oignons hachés avec leur odeur de douce acidité dans la poêle. J’incorpore le poisson avec un peu de xérès. Je couvre et je laisse mijoter.

      *

      J’implore encore une fois le pardon divin. Je suis désolé d’avoir péché en pensée, en parole, par action et par omission. Seigneur, accueille ce pécheur suppliant pour retourner sur son chemin et sauve-le.

      *

      Ils sont là, ils dansent de joie dans la putréfaction, fascinés par la débauche. La luxure se satisfait dans la boue de la jubilation charnelle et de la concupiscence. Les plaisirs malhonnêtes sont sublimés en poissons horribles, en coquilles abyssales, en boues de limon. Des chèvres, des dromadaires, des chevaux et des oiseaux avides de jouissance cautionnent la débauche. L’espace empeste le péché, la fornication. Ils corrompent l’environnement avec une peste qui émane du côté le plus sinistre de notre être. J’arrête de contempler le tableau et je me réserve quelques minutes pour me reposer avant l’appel des cloches.

      *

      Je m’apprête à aller à la messe. Une énorme fatigue musculaire m’écrase. Je bois deux verres d’eau qui calment le rugissement de mon foie, ou du moins c’est ce que j’imagine ou plutôt ce que je souhaite. Je mets ma soutane. Je me sens plus pur.

      *

      Le garçon me pose une question et je reste figé sur le moment. Cela m’oblige à reculer, je suis vaincu et je finis par basculer sur le canapé. Je l’encourage à s’asseoir à côté de moi. Il accepte. Il anticipe quand même un geste pour m’avertir de sa disposition à honorer son propos. Je caresse une mèche sur son front et je la glisse derrière son oreille, à la place qui est la sienne. Je perçois son regard plein d’attentes. J’essaie de ne pas le décevoir. Je lui dis que Dieu est un être bon et miséricordieux. Je lui dis que nous ne pouvons pas le rencontrer physiquement ni l’imaginer avec un profil anatomique dont nous avons l’habitude. Mais cette invocation de la catéchèse ne satisfait pas sa curiosité. Je reste fort. Je te dis la vérité, on doit aimer Dieu et ne pas prétendre le connaître. Il me dit, avec un air de défaite et de résignation, que Dieu est compliqué. Je n’ai que la vie pour respirer. Une douce odeur de musc imprègne mon nez au moment où je décolle l es fesses de l’armoire. Je l’appelle. Il se retourne avec un regard lumineux, ce regard qui m’encourage à le saisir par les joues et à satisfaire mes pulsions. Mais je sollicite l’aide du Seigneur, lui il peut tout faire. Avec une force renouvelée, je conduis alors le garçon dans ma chambre. Je lui indique de protéger le secret. Je lui révèle que je connais Dieu. Je le lui montre.

      *

      Dieu n’est pas petit, même s’il peut en avoir l’air à l’œil nu. Il se tient éloigné pour avoir une plus grande perspective du monde, c’est tout. Son regard, nous le savons, est omniprésent. Assis sur son trône, sa tête est couronnée d’un diadème. Le livre sacré repose sur ses jambes. Une longue cape impériale protège son dos. Je peux le voir maintenant que le père Misael me montre cette peinture particulière. L’obscurité du tableau m’insuffle la peur. Cependant, je lui résiste. À l’horizon, Dieu se trouve derrière la brume qui encapsule le ciel dans le verre concave, et je le vois. Maintenant je le connais. Et je vois son sourire.

      *

      Je me prépare à tomber dans le sommeil avec la pestilence parfumée de sa nuque. Nous avons prié ensemble, main dans la main. Nous avons demandé à Dieu de ne jamais nous écarter de son chemin, afin de СКАЧАТЬ