Chevalier, Héritier, Prince . Морган Райс
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СКАЧАТЬ pas des oiseaux. Deux créatures avec un corps de grand chat la survolaient de leurs ailes d'aigle et l'appelaient, leur bec de rapace grand ouvert. Cependant, elles ne semblaient pas vouloir se rapprocher d'elle et se contentèrent de tourner autour du bateau avant de s'éloigner.

      Ceres les regarda et, parce qu'elle les regardait, elle vit le minuscule grain de poussière formé par l'île vers laquelle ils se dirigeaient à l'horizon. Aussi rapidement que possible, Ceres releva la petite voile et essaya d'attraper le vent qui soufflait sur le bateau pour avancer vers l'île.

      Le grain de poussière grandit et, quand Ceres se rapprocha, ce qui ressemblait à d'autres rocs s'éleva de l'océan mais ce n'étaient pas les mêmes que ceux qu'elle avait rencontrés dans la brume. Ceux-là étaient des artefacts carrés sculptés dans le marbre aux couleurs d'arc-en-ciel. Certains d'entre eux ressemblaient à des flèches de grands bâtiments depuis longtemps enfouis sous les vagues.

      La moitié d'une arche dépassait à la surface. Elle était si grande que Ceres ne pouvait imaginer ce qui aurait pu passer dessous. Elle regarda par-dessus bord et l'eau était si claire qu'elle arrivait à distinguer le fond marin au-dessous. Le fond était proche et Ceres y voyait les débris de bâtiments très anciens. Ils étaient si proches que Ceres aurait pu les rejoindre à la nage rien qu'en retenant son souffle. Cependant, elle n'en fit rien, aussi bien à cause des choses qu'elle avait déjà vues dans l'eau qu'à cause de ce qui se trouvait devant elle.

      Elle l'avait trouvée. L'île où elle recevrait les réponses qu'il lui fallait, où elle s'instruirait sur ses pouvoirs.

      Où elle finirait par retrouver sa mère.

      CHAPITRE QUATRE

      Lucious donna un coup de son épée par-dessus l'épaule et se réjouit intensément de la façon dont elle scintillait dans la lumière de l'aube juste avant que sa lame n'abatte le vieil homme qui avait osé se placer sur sa route. Autour de lui, d'autres roturiers tombaient sous les coups de ses hommes : ceux qui osaient résister et ceux qui étaient assez stupides pour simplement se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

      Il sourit en entendant les cris retentir autour de lui. Il aimait que les paysans essaient de se battre parce que cela donnait à ses hommes un prétexte pour leur montrer qu'ils étaient vraiment sans défense face à leurs supérieurs. D'ailleurs, combien en avait-il tué au cours de raids comme celui-ci ? Il ne s'était pas embêté à compter. Pourquoi aurait-il dû accorder ne serait-ce qu'un moment d'attention à leur espèce ?

      Lucious regarda autour de lui les paysans commencer à s'enfuir et fit un geste à quelques-uns de ses hommes. Ils partirent à leur poursuite. Quand ils s'enfuyaient, c'était presque mieux que quand ils résistaient parce que c'était plus excitant de les chasser comme les proies qu'ils étaient.

      “Votre monture, votre altesse ?” demanda un des hommes en amenant l'étalon de Lucious.

      Lucious secoua la tête. “Plutôt mon arc.”

      L'homme hocha la tête et passa à Lucious un élégant arc recourbé en frêne blanc incrusté de corne et serti d'argent. Il y plaça une flèche, tira la corde et laissa partir la flèche. Au loin, un des paysans en fuite fut abattu.

      Il n'y avait plus personne à combattre mais cela ne signifiait pas qu'ils en avaient fini, loin de là. Lucious avait constaté que, à leur façon, les paysans qui se cachaient pouvaient être aussi amusants que ceux qui se battaient ou ceux qui s'enfuyaient. Il y avait tant de façons différentes de torturer ceux qui semblaient avoir de l'or et tant d'autres façons d'exécuter ceux qui avaient peut-être des sympathies pour les rebelles. La roue en feu, le gibet, la pendaison … que choisirait-il, aujourd'hui ?

      Lucious fit signe à deux ou trois de ses hommes de commencer à ouvrir les portes à coups de pied. Il lui arrivait de prendre plaisir à faire sortir ceux qui se cachaient en brûlant leur maison mais les maisons avaient plus de valeur que les paysans. Une femme sortit en courant et Lucious l'attrapa et la jeta nonchalamment vers un des esclavagistes qui avaient pris habitude de le suivre comme des mouettes suivant un bateau de pêche.

      Il entra fièrement dans le temple du village. Le prêtre était déjà à terre et tenait son nez cassé pendant que les hommes de Lucious récupéraient les ornements en or et en argent dans un sac. Une femme en robe de prêtresse se tenait face à lui, défiante. Lucious remarqua l'éclat des quelques cheveux blonds qui s'étaient échappés de sa capuche et une ressemblance élégante qui le fit s'arrêter.

      “Vous ne pouvez pas faire ça”, insista la femme. “Nous sommes dans un temple !”

      Lucious la saisit et retira la capuche de sa robe pour la regarder. Elle n'était pas le clone de Stephania — aucune roturière ne le pouvait — mais elle était assez ressemblante pour que cela vaille la peine qu'il la garde un temps. Du moins, jusqu'à ce qu'il s'ennuie.

      “J'ai été envoyé par ton roi”, dit Lucious. “N'essaie jamais de me dire ce que je ne peux pas faire !”

      Trop de gens avaient essayé de le faire au cours de sa vie. Ils avaient essayé de réduire sa liberté alors qu'il était la seule personne de l'Empire à laquelle on ne devrait imposer aucune limite. Ses parents avaient essayé, mais il deviendrait roi un jour. Il deviendrait roi et peu importe ce qu'il avait trouvé dans la bibliothèque et que le vieux Cosmas ait cru qu'il était trop bête pour comprendre. Thanos allait apprendre à rester à sa place.

      Lucious crispa les doigts dans la chevelure de la prêtresse. Stephania allait apprendre à garder sa place, elle aussi. Comment avait-elle osé épouser Thanos comme ça, comme s'il était le prince le plus désirable ? Non, Lucious trouverait un moyen de rectifier le tir. Il séparerait Thanos de Stephania aussi facilement qu'il fendait le crâne à ceux qui se mettaient en travers de sa route. Il demanderait Stephania en mariage, aussi bien parce qu'elle était à Thanos que parce qu'elle serait l'ornement parfait pour un homme de son rang. Il y prendrait plaisir et, en attendant ce moment, la prêtresse qu'il avait attrapée serait un bon substitut.

      Il la lança à un de ses hommes pour qu'il la surveille et partit au village pour voir quels autres amusements il pourrait y trouver. Alors qu'il sortait, il vit deux de ses hommes attacher un des villageois qui s'était enfui à un arbre, les bras écartés.

      “Pourquoi avez-vous gardé celui-là vivant ?” demanda sèchement Lucious.

      Un des deux hommes sourit. “Tor ici présent m'a appris une chose que font les gens du nord. Ils appellent ça l'Aigle de Sang.”

      Ce nom plut à Lucious. Il allait demander ce qu'il impliquait quand il entendit le cri d'un des veilleurs qui l'accompagnaient pour repérer les rebelles. Lucious regarda autour de lui mais, au lieu de voir approcher une horde de racailles ordinaires, il vit une silhouette arriver seule sur une monture qui faisait facilement la taille de la sienne. Lucious reconnut immédiatement son armure.

      “Thanos”, dit-il. Il claqua les doigts. “Eh bien, on dirait que cette journée va se révéler plus intéressante que je ne l'aurais cru. Rapportez-moi mon arc.”

      ***

      Thanos éperonna son cheval quand il vit son demi-frère Lucious et ce qu'il faisait. Quand il vit les paysans morts, les esclavagistes et l'homme attaché à l'arbre, le feu de sa colère réduisit à néant les dernières traces de doute qu'il avait eues en quittant Stephania.

      Il vit Lucious avancer et lever un arc. L'espace d'un СКАЧАТЬ