Poèmes de Walt Whitman. Уолт Уитмен
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Название: Poèmes de Walt Whitman

Автор: Уолт Уитмен

Издательство: Public Domain

Жанр: Поэзия

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СКАЧАТЬ à vous avant que vous ne veniez au monde.

      Qui pouvait savoir ce qui devait me toucher?

      Qui sait si en ce moment même je ne jouis pas de tout cela?

      Qui sait si, en dépit de toute la distance, je ne suis pas maintenant comme si je vous regardais, malgré que vous ne puissiez me voir?

8

      Ah! qu’est-ce qui pourrait jamais être plus imposant et plus admirable pour moi que Manhattan à la ceinture de mâts?

      Que la Rivière, le soleil couchant et les vagues dentelées de la marée montante?

      Que les mouettes balançant leur corps, le bateau à foin dans le crépuscule, et l’allège attardée?

      Quels dieux peuvent dépasser ceux-là qui m’étreignent la main et qui, d’une voix que j’adore, s’empressent de m’appeler tout haut par mon plus petit nom lorsque j’approche?

      Quoi de plus subtil que cela qui m’attache à la femme ou à l’homme qui me regarde au visage?

      Que cela qui me transfuse en vous à cette minute et verse en votre être mon intention?

      Alors nous nous comprenons, n’est-ce pas?

      Ce que je vous ai promis sans le nommer, ne l’avez-vous pas accepté?

      Ce que l’étude ne pourrait enseigner—ce que le prêche ne pourrait accomplir, est donc accompli, n’est-ce pas?

9

      Coule toujours, Rivière! Monte avec le flux et dévale avec le reflux!

      Gambadez encore, vagues, avec vos dentelures et vos crêtes!

      Glorieux nuages du couchant! Inondez-moi de votre splendeur, moi ou les hommes et les femmes de générations après moi!

      Passez d’une rive à l’autre, foules innombrables de passagers!

      Dressez-vous, mâts élancés de Manhattan! Dressez-vous, collines admirables de Brooklyn!

      Palpite, cerveau curieux et frustré! Darde des questions et des réponses!

      Arrête-toi ici et partout, éternel flot des choses en fusion!

      Rassasiez-vous, yeux aimants et assoiffés, dans les demeures, les rues ou les assemblées!

      Retentissez, voix des jeunes hommes! Sonores et musicales, appelez-moi par mon plus petit nom!

      Vis, vieille vie! Joue le rôle qui marque sur l’acteur ou l’actrice!

      Joue l’éternel rôle, le rôle qui est grand ou petit selon ce que nous le faisons!

      Examinez, vous qui me lisez, s’il ne se peut pas que je sois en train de vous regarder par des voies inconnues;

      Sois solide, lisse qui surplombe la Rivière, pour soutenir ceux qui s’appuient nonchalamment et qui cependant sont emportés avec le courant rapide;

      Volez encore, oiseaux de mer! Volez de côté ou tournoyez en larges cercles hauts dans l’air;

      Reflète le ciel d’été, eau, et retiens-le fidèlement jusqu’à ce que tous les regards penchés vers toi aient eu le temps de te le prendre!

      Divergez, beaux rais de lumière, de l’image de ma tête ou de la tête de quiconque, dans l’eau ensoleillée!

      Avancez-vous encore, navires venus de la baie inférieure!

      Passez et repassez, goélettes aux voiles blanches, sloops, allèges!

      Flottez au vent, pavillons de toutes les nations! Soyez amenés ponctuellement au coucher du soleil!

      Lancez haut vos flammes, cheminées des fonderies!

      Projetez vos lueurs jaunes et rouges sur le faîte des maisons!

      Apparences, maintenant aussi bien que désormais, indiquez ce que vous êtes,

      Et toi, membrane nécessaire, continue d’envelopper l’âme,

      Qu’à mon corps, pour ce qui est de moi, et qu’au vôtre, pour ce qui est de vous, soient attachés nos plus divins arômes,

      Prospérez, villes—amenez vos marchandises, déroulez vos spectacles, amples et suffisantes Rivières,

      Epands-toi, chose qu’aucune autre peut-être ne dépasse en spiritualité,

      Conservez vos places, objets que nuls autres ne dépassent en solidité.

      Vous avez attendu, vous attendez toujours, vous autres, ministres admirables et muets,

      Nous vous recevons enfin dans un libre sentiment et sommes désormais insatiables,

      Vous ne pourrez plus nous frustrer ni vous dérober à nous,

      Nous vous employons et nous ne vous rejetons pas—nous vous plantons en nous-mêmes pour y rester,

      Nous ne vous sondons pas—nous vous chérissons—il y a de la perfection en vous aussi,

      Vous apportez votre contribution en vue de l’éternité,

      Grande ou petite, vous apportez votre contribution en vue de l’âme.

      UN CHANT DE JOIES

      Oh faire le chant le plus gonflé d’allégresse!

      Rempli de musique—rempli de tout ce qui est l’homme, la femme, l’enfant!

      Rempli d’occupations communes—rempli de grains et d’arbres.

      Oh faire une place aux cris des animaux—Oh à la promptitude et l’équilibre des poissons, si je pouvais!

      Oh faire entrer dans un chant les gouttes de pluie qui tombent!

      Oh faire entrer le soleil et le mouvement des vagues dans un chant!

      O la joie de mon esprit—il s’est envolé de sa cage—il fend l’espace comme l’éclair!

      Il ne me suffit pas d’avoir à ma disposition ce globe ou une certaine portion du temps,

      Je veux avoir des milliers de globes et le temps tout entier.

      O les joies du mécanicien! Etre emporté sur une locomotive!

      Entendre le chuintement de la vapeur, le cri perçant et joyeux, le sifflet, le rire de la locomotive!

      Foncer avec un élan irrésistible et s’élancer à toute vitesse dans les lointains.

      O la flânerie enchanteresse par les champs et les coteaux!

      Les feuilles et les fleurs des herbes les plus communes, le frais silence moite des bois,

      L’odeur délicieuse de la terre à l’aurore et durant toute la matinée.

      O les joies du cavalier et de l’écuyère!

      Etre en selle, galoper ferme sur les arçons, sentir l’air frais en murmurant vous frapper les oreilles et les cheveux.

      O les joies du pompier!

      J’entends sonner l’alarme au fort de la nuit,

      J’entends des cloches, des cris! Je dépasse la foule, je me précipite!

      La vue des flammes me rend fou de plaisir.

      O la joie du lutteur aux muscles solides qui s’érige dans l’arène, parfaitement en forme, conscient de sa puissance, avide de se mesurer avec son adversaire.

      O la joie de cette vaste sympathie élémentaire que seule l’âme humaine est capable d’engendrer et d’émettre à flots ininterrompus et sans limites.

      O les joies de la mère!

      Les veilles, la patience, l’amour précieux, l’angoisse, l’existence calmement donnée.

      O la joie de s’accroître, de pousser, de se rétablir,

      La joie de calmer СКАЧАТЬ