Chronique de 1831 à 1862. T. 1. Dorothée Dino
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Название: Chronique de 1831 à 1862. T. 1

Автор: Dorothée Dino

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ pensions et ses bénéfices à la Révolution, pour laquelle il avait, cependant, et tant parlé, et tant écrit, le Marquis lui répondit: «Que voulez-vous, mon cher; il y a toujours quelques soldats blessés dans les armées victorieuses.»

      Londres, 13 juin 1834.– On répand le bruit que dom Miguel s'est évadé, qu'une conspiration a éclaté à Lisbonne contre dom Pedro; on ajoute mille détails sinistres. Il paraît que tout ceci n'est que jeu de bourse, et que le vrai est réduit à quelques démonstrations fâcheuses pour dom Pedro, lorsqu'il s'est montré au spectacle. Ce serait, du reste, la meilleure conclusion de ce grand drame que l'expulsion simultanée des deux rivaux.

      On s'étonne un peu que dom Miguel ne soit point encore débarqué en Angleterre. Don Carlos est arrivé hier à Portsmouth sur le Donegal.

      L'Espagne se choque, avec raison, que le duc de Terceire et le commissaire anglais qui ont fait signer à dom Miguel des garanties contre son retour, n'en aient pas réclamé de don Carlos. On voudrait, maintenant, que l'Angleterre et la France prissent des mesures contre don Carlos, de façon à le mettre au ban de l'Europe: mais cela n'est pas admissible, malgré les notes du marquis de Miraflorès et les diatribes de lord Holland.

      Il se tient d'étranges discours à Holland-House. Le petit Charles Barrington y disant l'autre jour qu'il n'avait pu monter à âne parce que c'était dimanche et que la religion défendait de monter à âne le dimanche, M. Allen lui répondit en grommelant: «Never mind; the religion is only for the donkeys themselves.»

      M. Spring Rice vient d'être élu à Cambridge, mais à une petite majorité, ce qui ne plaît guère au ministère.

      Sir Henry Halford, M. Dedel, la princesse de Lieven sont revenus émus, ravis, enivrés des brillantes journées d'Oxford pour la réception du duc de Wellington comme Chancelier de l'Université. Cette solennité était vraiment unique dans son genre; le caractère et le passé du duc de Wellington qui, il y a quatre ans encore, avait été lapidé à Oxford, pour avoir fait passer le Bill de l'émancipation des catholiques, la magnificence de la cérémonie, le nombre et la qualité des spectateurs, les traditions séculaires qui s'y sont reproduites, les émotions de tous, l'unanimité des applaudissements, enfin tout était remarquable et ne se renouvellera plus. Le duc de Cumberland, si généralement impopulaire, a trouvé là un bon accueil. Les idées religieuses anglicanes y dominaient; toutes les préventions personnelles disparaissent, devant les dangers dont l'Église est menacée, ce qui a fait juger avec faveur tous ceux que l'on croit disposés à la défendre. C'était moins le grand capitaine qu'on applaudissait dans le duc de Wellington que le défenseur de la foi.

      Il est fâcheux qu'au milieu de la licence qu'on accorde, dans semblables occasions, aux étudiants, ils se soient permis de huer les noms de lord Grey et d'autres, qu'ils proféraient à haute voix, pour avoir ensuite le plaisir de les siffler. Le duc de Wellington a témoigné, chaque fois, que de telles manifestations lui déplaisaient; mais, malgré les signes d'improbation, elles se sont plusieurs fois reproduites.

      On dit qu'au moment où le Duc a pris la main de lord Winchelsea, auquel il venait de donner le bonnet de docteur, le souvenir de leur ancien duel est venu à la pensée de tous, et que c'est là ce qui a provoqué le plus d'applaudissements. Ils ont été non moins vifs cependant, et plus touchants peut-être, lorsque lord Fitzroy-Somerset s'est approché du Duc, et que, ne pouvant lui offrir la main droite, perdue à Waterloo, ce fidèle ami et compagnon lui a tendu la gauche. Mais ce qui paraît avoir excité un enthousiasme inouï, et avoir fait retentir la salle d'un éclat extraordinaire et prolongé à l'infini, c'est la strophe d'une ode adressée au Duc qui finissait par deux vers dont voici le sens: «Quel est celui, qui, seul, a su résister à ce sombre et ténébreux génie, qui avait bouleversé le monde, et le vaincre? C'est toi, vainqueur à Waterloo.» Tout l'auditoire alors s'est levé spontanément, les cris, les pleurs, les acclamations ont été électriques, et comme disait Mme de Lieven, «le duc de Wellington peut mourir aujourd'hui et moi partir demain, car j'ai assisté à ce que j'ai vu de plus merveilleux dans les vingt-deux années que j'ai passées en Angleterre».

      Londres, 14 juin 1834.– Un improvisateur allemand, qui se nomme Langsward, m'a été recommandé par Mme de Dolomieu. Il a fallu lui faire honneur et réunir, assez péniblement, tous ceux qui, ici, savent quelque peu l'allemand, pour entendre ce poète. Ce n'était pas mauvais: des bouts-rimés, assez heureusement remplis; un morceau, en vers, sur Inès de Castro, et plus tard, en prose, une scène populaire viennoise, indiquent certainement de la verve et du talent. D'ailleurs, le don de l'improvisation poétique indique, presque toujours, une faculté à part, même dans les gens du Midi, dont la langue est, par ses seuls accents, une vraie harmonie; à plus forte raison y a-t-il difficulté vaincue à être poétiquement inspiré, à travers les accents moins flexibles des langues du Nord. Cependant, les improvisateurs, même Sgricci, m'ont toujours paru plus ou moins froids ou ridicules. Leur enthousiasme est outré et factice, les étroits salons dans lesquels ils sont renfermés, et qui n'inspirent, ni le poète, ni les spectateurs, rien en eux, ni autour d'eux, ne monte au diapason poétique. Il me semble qu'il faudrait, pour que l'enthousiasme puisse être contagieux, la campagne pour théâtre, le soleil pour lumière, un rocher pour siège, une lyre pour accompagnement, des événements d'un intérêt général et rapproché pour sujets, enfin un peuple tout entier pour auditoire: Corinne si l'on veut, Homère avant tout! Mais un monsieur en frac, dans un petit salon de Londres, devant quelques femmes qui cherchent à s'échapper, pour aller au bal, et quelques hommes, dont les uns songent aux protocoles de la Belgique, et les autres aux courses d'Ascot, ne sera jamais qu'une espèce de mannequin rimeur, fastidieux et déplacé.

      Mme de Lieven m'a montré, hier, une lettre de M. de Nesselrode, dans laquelle il se plaint du mauvais esprit tracassier et agitateur de lord Ponsonby, qui, ajoute-t-il, fait enrager le pauvre Divan. L'amiral Roussin y est, comparativement, trouvé charmant.

      Dom Miguel est, décidément, embarqué, et se rend à Gênes.

      Londres, 15 juin 1834.– A peine dom Pedro se sent-il délivré de la présence de son frère, et point encore sous les yeux des Cortès, qu'il se hâte de détruire couvents, moines et religieuses. Je ne sais si cela sera encore admiré à Holland-House, mais cela me fait l'effet d'être une folie impie dont il pourrait bien ne pas tarder à se repentir.

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      Couronnement du roi Guillaume IV.

      2

      Eridge Castle est situé dans le comté de Sussex. Il appartient encore aux Abergavenny.

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