Essai historique sur l'origine des Hongrois. Auguste de Gérando
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Название: Essai historique sur l'origine des Hongrois

Автор: Auguste de Gérando

Издательство: Public Domain

Жанр: История

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СКАЧАТЬ il ne faudrait pas en tirer une conclusion, car des mots peuvent se terminer de la même manière dans deux langues sans que ces langues soient sœurs. Ce qui le prouve, c'est qu'entre la colonne laponne et la colonne hongroise se trouve une colonne de mots latins, qui donnent le sens des mots cités, et que parmi ces mots latins il y en a qui sont terminés en es, d'autres en is, lesquels font au pluriel es, c'est-à-dire qui sont absolument terminés comme les mots lapons. Cependant on n'a jamais dit qu'il y eût de l'affinité entre le latin et le finnois. Exemples:

      Nous irions plus loin que Gyarmathi: nous pourrions trouver un grand nombre de mots hongrois et français qui n'ont pas non plus la même signification, mais qui se prononcent semblablement.

      Cette remarque est donc sans valeur, et il n'y a là aucune règle grammaticale à tirer.

      Nous arrivons aux déclinaisons. Ici Gyarmathi remarque que le hongrois et le lapon n'ont qu'un seul genre: c'est une similitude. Mais il faut se rappeler que les langues finnoises sont asiatiques et possèdent quelques uns des caractères des langues orientales. Il n'y a pas de genre en hongrois: il n'y en a pas non plus en turc.

      De ce qu'il n'y a pas de genre il résulte que les adjectifs sont invariables. C'est ce qui a lieu en lapon et en turc, aussi bien qu'en hongrois.

      L'auteur met en regard des exemples de déclinaisons hongroises, finnoises et laponnes.

      Je relis le plus consciencieusement du monde ces exemples, et il m'est impossible d'en tirer une autre conclusion que celle-ci: le génitif finnois fait an et le génitif hongrois é; le datif finnois fait le, et le datif hongrois nak; l'accusatif finnois est déterminé par un a, et l'accusatif hongrois par un t. Je demande s'il y a là la moindre similitude. Il est vrai que l'ablatif finnois calasta se rapproche du hongrois halastól; mais nous ferons observer que les Hongrois n'ont pas d'ablatif: ils rendent ce cas au moyen de plusieurs postpositions dont le choix est déterminé par les circonstances, suivant, par exemple, qu'il y a mouvement ou non15. L'auteur a choisi celle qui se rapproche le plus de la terminaison finnoise; mais malheureusement pour lui halastól ne veut pas dire «du poisson» comme l'ablatif finnois, ce mot signifie «avec le poisson». Il eût dû mettre haltól. Là encore nons constatons une erreur volontaire.

      Les exemples de Gyarmathi sont suivis de quelques remarques fort insignifiantes et qui peuvent s'appliquer à toutes les langues. Ainsi il dit que les Lapons et les Hongrois se servent volontiers de répétitions.

      Exemples:

      Mais comment l'auteur ne voit-il pas que cette observation n'a pas de sens, puisqu'il traduit ses exemples en latin au moyen de répétitions semblables?

      Nous passons aux comparatifs. Quatre lignes de texte pour faire observer qu'ils se forment de même dans les deux langues, et une page d'exemples.

      Voici une seconde similitude. Dans les deux langues les comparatifs prennent pour terminaison le b que nous avons déjà signalé à l'accusatif des mots lapons. Mais remarquez que le superlatif est tout différent, et que non seulement il est différent, mais qu'il prend en lapon une terminaison latine. Et cependant, encore une fois, personne ne fait dériver le latin du finnois, ou réciproquement.

      On s'attend à une longue discussion grammaticale sur les adjectifs, qui sont très remarquables en hongrois. En effet, de tout accusatif d'un nom les Hongrois peuvent faire un adjectif en changeant le t en s. Ex.: ház, «maison», accusatif házat; adjectif házas, «qui a une maison». De cet adjectif ils peuvent faire un adverbe, házason, «en homme qui a une maison, en homme marié». De cet adverbe ils peuvent faire un verbe, házasodni, «se marier». Gyarmathi devrait remarquer ces particularités, qui font du hongrois une langue tout à fait originale, et les montrer dans la langue finnoise: c'est ainsi qu'il prouverait l'affinité; mais cela lui est impossible.

      Sans dire un seul mot des adjectifs hongrois et finnois, qu'il eût dû de bonne foi examiner, il passe aux noms de nombre. Là encore quatre lignes de texte pour dire que ces noms se ressemblent, et deux pages d'exemples. Après les exemples de mots semblables qui ont été déjà transcrits, je ne me crois plus forcé d'en citer un seul. Il faut seulement avertir ceux qui consulteraient l'ouvrage de Gyarmathi qu'il a commis, là comme partout, ce que j'ai appelé innocemment des «erreurs volontaires». Pour avoir des ressemblances, il invente des noms de nombre qui n'existent pas en hongrois. Ainsi, au lieu de compter comme les hongrois: «vingt-deux, vingt-trois etc.», il fait dire: «deux dix un, deux dix deux, etc.». Cela peut être conforme aux règles finnoises, mais les Hongrois n'ont jamais compté de cette façon. Ces erreurs volontaires nuisent beaucoup à l'auteur, d'abord parce qu'il n'y aurait pas recours s'il plaidait une bonne cause, puis parce qu'on est autorisé à croire qu'il en commet également quand il cite les exemples finnois et lapons.

      Viennent ensuite les pronoms possessifs. Ici Gyarmathi signale une autre similitude. En lapon et en hongrois, il n'y a pas proprement de pronoms. On exprime le possessif au moyen de lettres placées à la fin du mot. Le m, par exemple, exprimera le possessif de la première personne.

      Ajoutons seulement, ce que ne dit pas Gyarmathi, que ce caractère se retrouve dans beaucoup de langues asiatiques: il se retrouve en turc de même qu'en hongrois.

      Nous arrivons aux verbes, aux postpositions, aux adverbes. Ici l'embarras de l'auteur redouble. En effet, c'est surtout par la formation des adverbes, l'emploi des postpositions, et les mille transformations des verbes, que le hongrois a un caractère particulier. Gyarmathi, dans son premier ouvrage, démontre, en s'appuyant sur l'autorité des philologues versés dans les langues orientales, que le hongrois, sous ce rapport, se rapproche encore plus de ces langues.

      En hongrois les prépositions, comme les pronoms possessifs, se mettent, de même qu'en turc, à la fin du substantif.

      De telle façon qu'un nom, ainsi que le remarquait autrefois Gyarmathi, peut subir deux cent quarante-quatre variations. En lapon les postpositions ne se joignent qu'au pronom: elles restent séparées du substantif, lequel ne peut prendre les nombreuses formes des substantifs hongrois et turcs. C'est encore là une des originalités de la langue hongroise. En voici un exemple que me fournit le premier livre de Gyarmathi. Cette phrase: «prenez de ce qui est à vos seigneurs», se traduit en hongrois par deux mots: vegyetek uraitokéból Voici l'explication du dernier: úr veut dire «seigneur»; urak, «les seigneurs»; uratok, «votre seigneur»; uraitok, «vos seigneurs»; é indique le possessif et ból signifie «de». Les langues finnoises présentent-elles cette concision?

      Les verbes peuvent se transformer, en hongrois, au point d'exprimer les changements ou tournures que nous rendons dans nos langues par plusieurs mots. Ex.: látok, «je vois»; látlak, «je te vois»; láthatok, «je puis voir»; láthatlak, «je puis te voir»; láttatok, «je fais voir»; láttathatok, «je puis faire voir»; látdogaltathatok, «je puis souvent faire voir».

      Certes, СКАЧАТЬ



<p>15</p>

Város veut dire «ville». Ce cas ablatif «de la ville» pourra être rendu de différentes manières: a' városba, a' városban, a' varosból, a' várostól, a' városkoz, etc.