Les Mystères du Louvre. Féré Octave
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Название: Les Mystères du Louvre

Автор: Féré Octave

Издательство: Public Domain

Жанр: Историческая литература

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СКАЧАТЬ rivière, vis-à-vis le pont des Arts. Ce fut Henri IV qui fit donner à la cour du Louvre la dimension de cent soixante-neuf mètres qu'elle compte. Il fit exhausser la galerie donnant sur le jardin de l'Infante, alors couverte d'une terrasse.

      L'intention de Henri IV était de consacrer la partie inférieure de la grande galerie à l'établissement de diverses manufactures et au logement «des plus experts artisans de toutes les nations.» Ce dessein, digne d'un tel monarque, fut pourtant combattu par Sully, par des arguments qui prouvent que les vues économiques de ce ministre étaient moins bonnes que ses intentions, et qu'il n'était pas, en cette matière, aussi avancé qu'on s'est plu souvent à le proclamer.

      Catherine de Médicis avait contribué à décider son fils Charles IX à entreprendre cette galerie; cette princesse en posa même la première pierre. Androuet-Ducerceau en était l'architecte, mais cet homme habile tenant plus à sa religion qu'à son emploi, s'exila aux approches de la Saint-Barthélemy, et ne revint que sous Henri IV, qui lui fit reprendre son œuvre interrompue.

      Sous Charles IX, les Tuileries consistaient en cinq corps de constructions assez mal groupées, auxquels Henri IV fit ajouter quatre autres bâtiments; et toutes ces bâtisses sur une seule ligne offrirent dès lors plus de développement que de beauté.

      En somme, à l'époque de Louis XIII, et nous devons retenir l'attention de nos lecteurs sur ce point, pour l'intelligence de la seconde partie de notre récit, comme nous l'avons déjà sollicitée, aux débuts du règne de François Ier, pour la première. Le Louvre conservait beaucoup de la physionomie qu'il avait sous Henri II; il était toujours entouré de fossés, et sa façade du côté de Saint-Germain l'Auxerrois était caractérisée par quatre tours rondes, deux au centre et deux autres aux angles de cette façade.

      C'était toujours le vieux monument féodal, avec ses logements solennels et sombres, ses salles basses et ses caveaux, dignes successeurs des fosses de la Tour de Philippe-Auguste.

      Henri III, Henri IV et Louis XIII habitèrent sans interruption le Louvre, que le dernier de ces princes ne délaissa qu'en 1643, pour se loger au Palais-Royal, dont Richelieu lui avait fait don en mourant.

      Louis XIV devait modifier cet état de choses. L'architecte Leveau donna des plans qui furent à peine essayés; Charles Perrault en présenta de meilleurs, qui obtinrent un assentiment à peu près unanime. Enfin l'on fit venir de Rome le cavalier Bernini, mais son idée trop grandiose eût exigé l'anéantissement de tout ce qui était déjà fait. On n'en conserva que celle de réunir le Louvre aux Tuileries, en conservant libre tout l'espace qui s'étend entre les deux palais.

      – Que mettrez-vous entre le Louvre et les Tuileries? lui demandait-on.

      Et il répondait simplement:

      – Rien.

      Ce rien était la plus magnifique des conceptions.

      Que de difficultés offrait sa réalisation! Cet emplacement où il fallait faire le vide, avait fini par devenir une ville d'hôtels, de maisons, de jardins et d'édifices religieux. Là, s'élevait l'hôtel de Rambouillet, là encore, l'hôtel de Chevreuse; toujours là, trois églises, l'hôtel des Quinze-Vingts et le rempart de la ville, depuis l'ancienne porte de Saint-Honoré jusqu'à la porte Neuve sur le quai.

      De fait, il n'a guère fallu moins de deux siècles pour réaliser cette idée du cavalier Bernini!

      On nous permettra, comme trait de mœurs de l'époque de Louis XIV, une anecdote.

      Ce prince n'entendant pas être gêné dans ses moyens d'exécution, et voulant obtenir les ouvriers et les matériaux à bon compte, rendit, au mois de novembre 1660, un édit qui défendait à toutes personnes d'élever un bâtiment sans sa permission expresse, sous peine de dix mille livres d'amende, et à tous ouvriers de s'y employer, sous peine de prison pour la première fois, et des galères pour la seconde. Ce monarque prétendait être le seul grand bâtisseur en France.

      L'année suivante, au mois de février, au moment où une multitude d'ouvriers étaient occupés à ces travaux, le feu prit à la galerie des Peintres, et commença à se communiquer à la grande galerie. On ignorait alors l'usage des pompes.

      Que pensez-vous que firent le roi et la reine? Ils envoyèrent en toute hâte chercher le saint sacrement à Saint-Germain-l'Auxerrois.

      Cette pratique superstitieuse était cependant condamnée par plusieurs conciles; on pense bien d'ailleurs que le ciel ne jugea pas à propos d'opérer un miracle en cette circonstance, et le palais fût devenu entièrement la proie des flammes, si on ne les eût arrêtées en coupant largement la galerie.

      Nous faisons grâce au lecteur des contestations qui s'élevèrent entre les divers architectes, ralentirent les travaux, et finalement ne permirent ni de les achever, ni d'y offrir au roi un logement qu'il trouva à Versailles et à Marly. Ce fut lui qui fit commencer la colonnade, que l'on mit si longtemps à achever.

      Les travaux du Louvre furent ensuite délaissés jusqu'en 1755.

      Il y eut même quelque chose de pire qu'un abandon, ce fut une sorte de dévastation. Des constructions privées vinrent s'adosser tout autour du palais, des logements accordés par faveur à quelques artistes et à beaucoup de protégés, grands seigneurs et subalternes, furent distribués dans l'intérieur; des écuries occupèrent une partie du rez-de-chaussée, notamment sur la rivière.

      M. de Marigny, surintendant des bâtiments, obtint, en 1754, le pouvoir de dégager le Louvre des constructions hybrides qui l'obstruaient, et de reprendre les travaux d'achèvement.

      Il trouva des auxiliaires intelligents en Gabriel et Soufflot.

      Toutefois, Louis XVI n'hérita de son prédécesseur que d'un bâtiment en construction, et l'infortuné monarque n'eut ni le temps, ni les moyens d'apporter un bien grand contingent à cette œuvre. La révolution y mit son veto.

      Ce fut une époque fatale pour cet édifice, traité en place conquise et devenu propriété nationale.

      Heureusement, les conquêtes d'Italie vinrent modifier cet état de choses; il fallait une place pour recevoir les richesses artistiques provenant de nos victoires. Le Louvre s'offrait tout naturellement. Raimond, architecte en vogue, fut chargé de disposer les locaux.

      En 1803, le Premier Consul chargea Percier et Fontaine de reprendre ces travaux, et l'on doit à ces artistes distingués quelques-unes des parties intérieures les plus admirées aujourd'hui, telles que le grand escalier, les salles des Antiques et nombre d'autres. Le héros avait compris qu'il y avait là une œuvre glorieuse à accomplir.

      Ce furent encore les plans de Percier et de Fontaine qui obtinrent les suffrages, lorsqu'en 1806, Napoléon Ier ordonna que la réunion du Louvre aux Tuileries serait l'objet d'un concours entre tous les architectes. D'après le plan de ces deux hommes éminents, une galerie transversale devait couper en deux la place du Carrousel. Mais la trahison et les revers emportèrent l'empire, et avec lui cessèrent les travaux.

      La Restauration et Louis-Philippe ne firent rien pour le Louvre.

      Ce fut en 1848, dès le 25 février, que le gouvernement provisoire décréta son achèvement, en même temps que la prolongation de la rue de Rivoli. Toutefois, l'état du trésor public, malgré l'impôt des 45 centimes, ne permit pas alors de passer du plan à l'exécution: il resta à l'état de projet jusqu'au décret du 12 mars 1852.

      Dès lors, sous une impulsion nouvelle, puissante, énergique, persistante, surtout, les travaux prirent une activité, un développement quasi miraculeux.

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