Oliver Twist. Dickens Charles
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Название: Oliver Twist

Автор: Dickens Charles

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ Bumble ôta son tricorne, en tira un mouchoir, essuya la sueur que la colère faisait ruisseler sur son front, remit son tricorne; puis, se tournant vers l'entrepreneur, il dit d'un ton plus calme:

      «Eh bien! et cet enfant?

      – Oh! vous savez, monsieur Bumble, répondit le fabricant de cercueils; je paye une forte taxe pour les pauvres.

      – Hem! fit M. Bumble; eh bien?

      – Eh bien! reprit M. Sowerberry, je songeais que, si je paye beaucoup pour les pauvres, j'ai le droit de les exploiter aussi de mon mieux, monsieur Bumble; ainsi… ainsi je crois que cet enfant fera mon affaire.»

      M. Bumble saisit le bras de l'entrepreneur et le fit entrer au dépôt. M. Sowerberry resta en conférence avec les administrateurs pendant cinq minutes, et il fut convenu qu'Olivier entrerait chez lui le soir venu à l'essai, c'est-à-dire que si, au bout de quelque temps, il trouvait que l'enfant lui rapportait plus par son travail qu'il ne lui coûtait pour sa nourriture, il le prendrait pour un nombre d'années déterminé, avec le droit de l'employer à sa fantaisie.

      Le petit Olivier fut amené le soir devant les administrateurs et informé qu'il allait entrer immédiatement en qualité d'apprenti chez un fabricant de cercueils, et que, s'il se plaignait de sa position, s'il retombait encore à la charge de la paroisse, on l'embarquerait pour être noyé ou assommé. Il ne manifesta aucune émotion. Ces messieurs déclarèrent tous que c'était un petit garnement sans coeur, et ordonnèrent à M. Bumble de l'emmener sur le champ.

      Quoiqu'il soit naturel de penser que les administrateurs plus que qui que ce soit au monde, devaient éprouver un légitime sentiment d'horreur à la moindre marque d'insensibilité, ils se trompaient cependant complètement dans la circonstance actuelle. Le fait est qu'Olivier, loin de manquer de sensibilité, en avait au contraire une trop forte dose et n'était en train d'arriver à un état de stupidité et d'abrutissement pour le reste de sa vie, que par suite des mauvais traitements qu'il avait endurés. Il apprit sa nouvelle destination sans dire un mot; mit sous son bras son petit bagage, qui n'était pas lourd à porter, car il tenait dans un morceau de papier d'un demi-pied carré sur trois pouces d'épaisseur, enfonça sa casquette sur ses yeux, et s'accrochant encore une fois au parement de M. Bumble, il fut conduit par ce fonctionnaire à un nouveau lieu de souffrances.

      Pendant quelque temps M. Bumble traîna ainsi Olivier après lui sans faire attention à l'enfant: car le bedeau marchait la tête haute, comme il sied à un bedeau. Il faisait du vent; le petit Olivier était complètement caché par les basques de l'habit, qui en s'entr'ouvrant laissaient voir avec avantage le gilet à revers et la culotte courte du bedeau. Au moment d'arriver, M. Bumble jugea convenable de jeter un coup d'oeil sur l'enfant pour voir s'il était présentable, et il le fit de l'air capable et entendu qui convient à un protecteur bienveillant.

      «Olivier! dit M. Bumble.

      – Oui, monsieur, répondit l'enfant d'une voix faible et tremblante.

      – Ne mettez pas votre casquette sur vos yeux et levez la tête, monsieur.»

      Olivier obéit tout de suite, en passant bien vite la main sur ses yeux; mais une larme y roulait encore quand il regarda son guide, et elle coula sur ses joues tandis que M. Bumble le considérait d'un oeil sévère; cette larme fut suivie d'une autre, et d'une autre encore. L'enfant eut beau vouloir prendre sur lui, ses efforts furent vains; il lâcha la manche du bedeau, mit ses deux mains sur sa figure, et un torrent de larmes coula à travers ses doigts décharnés.

      «Bien! s'écria M. Bumble s'arrêtant court, et lançant à son petit protégé un regard plein de méchanceté. C'est bien; de tous les enfants les plus ingrats, les plus vicieux que j'aie jamais vus, vous êtes…

      – Non, non, monsieur, s'écria Olivier en sanglotant et en se cramponnant à la main qui tenait la fameuse canne; non, non, monsieur; je veux être bon; oui, je serai bien sage, monsieur! je suis si jeune, monsieur, et je suis si… si…

      – Si quoi? demanda M. Bumble étonné.

      – Si abandonné, monsieur, si complètement abandonné, s'écria l'enfant. Tout le monde me déteste; oh! monsieur, je vous en prie, ne soyez plus fâché contre moi.»

      L'enfant en même temps se frappait la poitrine, sanglotait et regardait le bedeau avec angoisse.

      Pendant quelques instants, M. Bumble contempla avec étonnement la mine piteuse et désolée d'Olivier; il toussa trois ou quatre fois, comme un homme enroué, en se plaignant entre ses dents de cette toux importune, et dit à Olivier de s'essuyer les yeux et d'être sage. Puis lui prenant la main, il continua à marcher en silence.

      Le fabricant de cercueils venait de fermer les volets de sa boutique, et était en train d'inscrire quelques entrées sur son livre de compte, à la lueur d'une mauvaise chandelle, quand M. Bumble entra.

      «Ah! dit-il en levant les jeux et arrêtant sa plume au milieu d'un mot; c'est vous, monsieur Bumble?

      – En personne, monsieur Sowerberry, répondit le bedeau, tenez, je vous amène l'enfant.»

      Olivier fit un salut.

      «Ah! voici l'enfant en question, dit l'entrepreneur des pompes funèbres en levant la chandelle pour voir à fond Olivier. Madame Sowerberry, voulez-vous venir un instant, ma chère?»

      Mme Sowerberry sortit d'une petite pièce derrière la boutique; c'était une femme petite, maigre, pincée, une vraie mégère.

      «Ma chère, dit M. Sowerberry avec déférence; voici l'enfant du dépôt, dont je vous ai parlé.»

      Olivier salua de nouveau.

      «Dieu! dit la femme, qu'il est maigre!

      – En effet, il n'est pas fort, répondit M. Bumble en regardant Olivier sévèrement, comme si c'était sa faute; Il n'est pas fort, il faut l'avouer; mais il poussera, madame Sowerberry, il poussera.

      – Oui, dit la femme avec humeur, grâce à notre boire et à notre manger. Qu'y a-t-il à gagner avec ces enfants de la paroisse? Ils coûtent toujours plus qu'ils ne valent. Mais les hommes veulent n'en faire qu'à leur tête; allons, descends, petit squelette.» À ces mots elle ouvrit une porte, poussa Olivier vers un escalier fort roide qui conduisait à une petite cave, sombre et humide, attenante au bûcher, qu'on nommait la cuisine, et où se trouvait une fille malpropre, avec des souliers éculés, et de gros bas bleus en lambeaux. «Charlotte, dit Mme Sowerberry qui avait suivi Olivier, donnez à cet enfant quelques-uns des restes qu'on a mis de côté pour Trip; il n'est pas revenu à la maison de toute la journée, ainsi il s'en passera. Je suppose que tu ne feras pas le dégoûté, hein, petit?»

      Olivier, dont les yeux s'allumaient à l'idée de manger de la viande et qui mourait d'envie de la dévorer, répondit que non, et un plat de restes grossiers fut placé devant lui.

      Je voudrais que quelque philosophe bien nourri, chez qui la bonne chère n'engendre que de la bile, de ces philanthropes au sang glacé, au coeur de fer, eût pu voir Olivier Twist se jeter sur ces restes dont le chien n'avait pas voulu, et contempler l'affreuse avidité avec laquelle il déchirait et avalait les morceaux. Il n'y a qu'une chose que je préférerais à cela; ce serait de voir ce philosophe faire le même repas, et avec le même plaisir.

      «Eh bien! dit la femme, quand Olivier eut fini son souper, auquel elle avait assisté avec une horreur silencieuse, épouvantée de l'appétit futur de l'enfant; as-tu fini?»

      Comme il n'y СКАЧАТЬ