Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11. George Gordon Byron
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11 - George Gordon Byron страница 15

Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

Автор: George Gordon Byron

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/32509

isbn:

СКАЧАТЬ une scène de ce genre, sans que j'y eusse songé, mais maintenant cette pensée qui m'est venue me rend fort mal à mon aise.

      »Il y a dans le manuscrit quelques mots et quelques phrases que je voudrais changer avant l'impression: je le renverrai dans une heure.

      »Tout à vous.»

      LETTRE CCXLI

A M. MURRAY

      20 février 1816.

      ....................................

      «Pour en revenir à notre affaire, vos lettres sont en vérité très-agréables. Relativement au reproche de manque de soin, je pense, avec toute l'humilité possible, que le lecteur bénévole aura pris pour de la précipitation et de la négligence l'irrégularité qui appartient à ce genre de versification assez peu ordinaire. La mesure est différente de celle de tous mes autres poèmes que l'on a trouvés, je crois, passablement corrects, en s'en rapportant à Byshe et à ses doigts ou à son oreille, car c'est de cette manière que les poètes écrivent et que les lecteurs jugent. Une grande partie du Siége de Corinthe est écrite en anapestes, je crois, comme les appellent les savans (je n'en suis pas bien sûr pourtant, étant terriblement oublieux du mètre et des règles); plusieurs des vers aussi sont à dessein plus courts ou plus longs que ceux qui leur servent de rime, et la rime elle-même revient à des intervalles plus ou moins grands, suivant le caprice ou la convenance.

      »Je ne veux pas dire par là que j'aie raison, et que cela soit bon, mais seulement que j'aurais pu être plus régulier si j'avais cru y gagner, et que c'est avec intention que j'ai dévié aux usages, quoique j'en sois fâché maintenant, car mon but est, sans aucun doute, de plaire. J'avais désiré faire quelque chose qui ne ressemblât pas à mes premiers essais, de même que j'ai cherché à rendre ceux-ci différens les uns des autres. La versification du Corsaire n'est pas celle de Lara, ni celle du Giaour la même que celle de la Fiancée; Childe Harold diffère encore de ceux-ci, et j'avais essayé de mettre quelque variation dans le dernier, afin qu'il ne ressemblât pas complètement à aucun des autres.

      »Excusez toutes ces impertinences et ce maudit égoïsme: le fait est que je cherche plus à penser à ce que j'écris que je n'y pense réellement. – Je ne savais pas que vous fussiez venu chez moi; – vous y êtes toujours admis et bien venu quand cela vous fait plaisir.

      »Tout à vous.

      »P. S. Il ne faut pas vous inquiéter ni vous chagriner à cause de moi. Si j'avais dû me laisser accabler par le monde, il est des choses auxquelles j'aurais succombé il y a des années. Parce que je ne fais pas de bravades, il ne faut pas me croire dans l'abattement, ni vous imaginer, parce que je sens profondément, que la force doive m'abandonner: mais en voilà assez pour le moment.

      »Je suis fâché de cette querelle de Sotheby. – Quel, diable, peut en être le sujet? Je croyais tout cela arrangé: – si je puis faire quelque chose pour lui ou pour Ivan, je suis tout prêt et tout disposé. Je ne crois pas très-convenable pour moi de fréquenter beaucoup les coulisses dans ce moment-ci; mais je verrai le comité, et je le pousserai, si Sotheby le désire.

      »Si vous voyez M. Sotheby, dites-lui, je vous prie, qu'en recevant son billet je me suis empressé d'écrire à M. Coleridge, et que j'espère avoir fait à ce sujet ce que désirait M. Sotheby.»

      Ce fut vers le milieu d'avril que parurent dans les journaux ses deux célèbres pièces de vers, -l'Adieu et l'Esquisse. Le dernier de ces morceaux fut généralement et, il faut le dire, justement blâmé, comme une espèce d'attaque littéraire portée à une femme obscure, dont la situation aurait dû la mettre autant au-dessous de cette satire que la manière peu généreuse dont il l'attaquait la mettait au-dessus. Quant à l'autre poème, les opinions furent beaucoup plus partagées. Beaucoup de gens y virent l'effusion de la vraie tendresse conjugale, une espèce d'appel auquel il était impossible qu'une femme résistât, pour peu qu'elle eût un cœur; tandis que d'autres, au contraire, le regardèrent comme un fastueux étalage de sentiment, aussi difficile à la véritable sensibilité, qu'il avait été facile à l'art et à l'imagination du poète, et jugèrent que cette composition était tout-à-fait indigne du profond intérêt attaché au sujet. J'avoue que moi-même alors je n'étais pas éloigné de partager cette opinion, et que, si je ne pouvais m'empêcher de mettre en doute le sentiment qui, dans un pareil moment, avait permis la composition de tels vers, je trouvais encore un plus grand manque de discernement dans le consentement donné à la publication de cet ouvrage. Cependant, en lisant plus tard le rapport qu'il fait de toutes ces circonstances dans son Memoranda, je reconnus que, de concert avec la majeure partie du public, j'avais été injuste à son égard sur ces deux points. Il y décrit, d'une manière dont la sincérité ne peut être douteuse, comment, rêvant un soir dans son cabinet, le cœur gonflé des plus tendres souvenirs, il composa ces stances sous leur influence, tandis que ses larmes tombaient avec abondance sur le papier, à mesure qu'il écrivait. Il paraît aussi, d'après ce récit, que si ces vers furent publiées, ce ne fut nullement d'après son désir ou son intention, mais par suite du zèle inconsidéré d'un ami auquel il avait permis de les copier.

      La publication de ces poèmes donna une nouvelle violence aux sentimens de blâme et d'indignation qui étaient répandus contre lui dans le public, et le titre sous lequel différens éditeurs s'empressèrent d'annoncer ces deux ouvrages: Poèmes de Lord Byron sur ses affaires domestiques, suffisait seul pour faire comprendre toute l'inconvenance de livrer à la rime de tels sujets. Ce n'est effectivement que dans les émotions ou les passions dont l'imagination fait la partie dominante, telles que l'amour dans ses premiers rêves, avant que la réalité ne soit venue leur donner un corps ou les faire évanouir, ou la douleur parvenue à son déclin, et commençant à passer du cœur dans la tête, que la poésie devrait être employée comme interprète de nos sentimens; car pour l'expression de toutes les affections et de tous les chagrins qui prennent directement leur source dans les réalités de la vie, l'art du poète, par cela même qu'il est un art, aussi bien que par la couleur et la forme qu'il est habitué à donner à ses impressions, ne peut nous les retracer que d'une manière aussi fausse que faible.

      Les ennemis de Lord Byron, par leur infatigable activité, étaient parvenus à déconsidérer tellement son caractère privé, que, même parmi cette classe à laquelle on suppose le plus d'indulgence pour les irrégularités domestiques, il ne fallait pas avoir un courage médiocre pour l'inviter en société. Une dame très-distinguée et du grand ton se hasarda cependant, au moment où le poète allait quitter l'Angleterre, à former une réunion tout exprès pour lui. Il ne fallut rien moins peut-être que le rang élevé que lui a assuré dans le monde une vie aussi irréprochable que brillante, pour la mettre à l'abri des interprétations malignes auxquelles l'exposait une attention si marquée envers celui que poursuivait avec tant d'acharnement la réprobation publique: cette assemblée de lady J*** fut la dernière à laquelle il parut en Angleterre. Il donne dans son Memoranda d'amusans détails sur quelques personnages de la compagnie, et parle des différentes variations, toutes très-caractéristiques, que produisait, sur la température de leurs manières à son égard, l'influence du nuage sous lequel il se montrait. C'est peut-être un des passages de ces mémoires qu'il eût été le plus à désirer de conserver, quoiqu'il n'eût été possible d'offrir au public qu'une petite partie de cette galerie d'esquisses toutes personnelles, et souvent même satiriques, jusqu'à ce que les originaux eussent depuis long-tems quitté la scène, et que l'intérêt qu'ils auraient pu jadis exciter se fût évanoui avec eux. Outre l'illustre hôtesse dont il n'oublia jamais la noble bienveillance dans cette occasion, il y avait là une autre dame (miss M***, maintenant lady K***), dont il se rappelle avec reconnaissance la franche et courageuse cordialité à son égard ce soir-là. Il ajoute, en consignant la mémoire d'un service encore plus généreux: – «C'est une femme d'un esprit élevé, et qui m'a témoigné plus d'amitié que je n'avais lieu d'en attendre СКАЧАТЬ