Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11. George Gordon Byron
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Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

Автор: George Gordon Byron

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/32509

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СКАЧАТЬ famille? Mon enfant va bien, et son état est florissant, à ce qu'on me dit, mais il faut aussi que je le voie. Je ne suis pas très-porté à l'abandonner à la contagion de la société de sa belle-mère, quoiqu'il me répugne de l'enlever à sa mère. – Elle est sevrée, cependant, et il faut se décider à quelque chose.

      »Toujours tout à vous, etc.»

      Ayant déjà exposé à mes lecteurs une partie des opinions que je m'étais formées sur le mariage de Lord Byron, à une époque où, loin de prévoir que je deviendrais un jour son historien, je ne pouvais être aucunement influencé par la partialité qu'on suppose toujours attachée à ce caractère, il me sera peut-être encore permis d'extraire de ma réponse à la lettre précédente quelques phrases d'explication que son contenu m'avait semblé demander.

      «Je n'avais certainement aucun droit de rien dire sur le malheur de votre choix, quoique je m'applaudisse maintenant de l'avoir fait, puisque cette réflexion a amené de votre part un tribut qui, tout en rendant cette affaire plus mystérieuse et plus inexplicable que jamais, est également honorable aux deux parties. En vous exprimant mes doutes sur l'objet de votre choix, j'étais bien loin de vouloir attaquer le moins du monde un caractère que le monde s'accorde unanimement à trouver parfaitement aimable et estimable. Je craignais seulement qu'elle n'eût été trop parfaite, trop scrupuleusement parfaite, en un mot, un modèle de vertu trop sévère pour que vous pussiez vivre à votre aise avec elle; et qu'une personne d'une perfection moins rigoureuse, et dont les vertus auraient été tempérées par quelques-uns de ces charmans défauts qui savent si bien inspirer l'amour, plus dépendante de votre protection, aurait eu plus de chance de bonheur avec vous, en raison de votre bonté naturelle. Quoi qu'il en soit, j'ai été amené à faire toutes ces suppositions par le désir ardent que j'éprouve de vous justifier de tout ce qui pourrait ressembler à un abandon capricieux d'une telle femme; et, dans l'ignorance où je suis de toutes les circonstances relatives à votre séparation, vous ne pouvez concevoir la sollicitude, l'inquiète sollicitude avec laquelle je me prépare à entendre de votre propre bouche, quand nous nous verrons, le récit de toute cette affaire, récit où je suis sûr de voir briller au moins une vertu: – votre noble candeur.»

      Il me semble assez inutile, ayant, comme nous l'avons, sous les yeux le caractère des deux époux, d'aller chercher bien loin les causes secrètes qui amenèrent leur séparation. J'ai déjà, en me livrant à quelques observations sur le caractère des hommes de génie en général, essayé d'indiquer les singularités appartenantes à leur naturel et à leurs habitudes qui les rendaient la plupart du tems incapables de bonheur domestique. Il était impossible que, comme la classe fatalement privilégiée à laquelle il appartenait, Lord Byron n'eût pas hérité de quelques-uns de ces défauts, qui servent d'ombres au génie, et existent en proportion de son étendue. On verra, par l'anecdote suivante qu'il raconte lui-même, jusqu'à quel point une des propensions de son caractère, et la plus capable de flétrir le bonheur, avait été comprise par la personne la plus intéressée à l'observer.

      «Quelques personnes se sont étonnées de la mélancolie qui règne dans mes écrits. D'autres ont été surprises de ma gaîté personnelle. Mais je me rappelle une réponse que me fit ma femme un jour que j'avais été extrêmement gai et de très-bonne foi, et même assez brillant dans la conversation. Je lui disais, sur la remarque qu'elle avait faite de ma gaîté: – Et cependant, Bell, on s'est obstiné à dire que j'étais mélancolique, et vous avez dû voir souvent à quel point cela était faux. – Non, Byron, me répondit-elle, vous êtes au fond du cœur le plus mélancolique des hommes, et souvent même quand vous en paraissez le plus gai.»

      A ces défauts et à ces inégalités qui tenaient à la susceptibilité de ses sensations, il en ajoutait d'autres résultant d'une longue habitude d'indépendance, et les plus en opposition (si son bon naturel ne les eût adoucis) avec ce système de concessions et de sacrifices mutuels qui peut seul maintenir l'équilibre de la paix domestique. Quand nous réfléchissons à la carrière déréglée dont son mariage devait être le terme, à la manière errante et volage dont sa vie s'était écoulée, semblable à une traînée de feu, au milieu d'un enchaînement de courses lointaines, d'aventures, de bonnes fortunes, et de passions dont la fièvre n'était pas encore calmée, lorsqu'avec la même imprévoyante précipitation il conclut brusquement ce mariage, on doit peu s'étonner que, dans le court espace d'un an, il n'ait pas été capable de revenir tout-à-fait de ses écarts, et de conformer sa conduite à cette régularité monotone qu'en exigeaient les espions officieux de son intérieur. On aurait pu tout aussi bien s'attendre à voir un coursier comme celui de son Mazeppa.

Farouche et indompté comme le daim sauvage, n'ayant jamais été souillé par l'éperon ou la bride, et captif depuis un jour seulement, rester tranquille quand on le tenait en bride, sans s'irriter et ronger son frein. Quand bien même son nouvel état eût été rempli de prospérité et de douceur, il aurait encore fallu accorder quelque tems et quelqu'indulgence à un esprit aussi inquiet pour qu'il pût s'accoutumer au repos; mais son mariage, au contraire (probablement à cause du bruit qui courut qu'il avait épousé une héritière), fut le signal qui fit fondre sur lui toutes les dettes arriérées, et les anciens engagemens que l'embarras de ses affaires l'avait forcé d'accumuler. Sa porte était journellement assaillie par des créanciers, et sa maison fut neuf fois en un an au pouvoir des huissiers 17; tandis que, pour ajouter à toutes ces anxiétés, et, ce qu'il sentait bien plus profondément encore, à tous ces outrages de la pauvreté, il avait en outre le chagrin de croire, à tort ou à raison, qu'il était surveillé par des ennemis et des espions, jusque sous son propre toit, et que chaque parole, chaque regard qui lui échappait, était interprété de la manière la plus perfide.

Note 17: (retour) On trouve dans son journal une anecdote qui se rapporte à cette circonstance.

      «Quand l'huissier (car j'ai connu un peu de tout dans ma vie) vint, en 1815, faire une saisie chez moi (comme membre du parlement il n'avait aucun droit sur ma personne) je commençai par lui demander, étant naturellement un peu curieux, s'il avait encore d'autres saisies à exécuter. Là-dessus il m'en montra une pour 78,000 liv. st. sur une seule maison seulement. Je voulus savoir ensuite s'il n'avait rien contre Shéridan. «Oh! Shéridan, dit-il en tirant son portefeuille, oui, oui, j'ai ceci, etc.; mais, Mylord, je suis resté une fois un an de suite chez Shéridan: c'est un homme très-bien élevé, et qui sait comment on en use avec nous, etc.» Nous discutâmes ensuite notre affaire, ce qui n'était pas chose facile pour moi à ce moment; mais cet homme était poli, et, ce que j'aime mieux encore, communicatif. J'avais vu plusieurs de ses confrères, quelques années auparavant, dans des affaires qui concernaient des amis qui n'appartenaient pas à la noblesse, mais c'était la première ou la seconde fois que j'en voyais un pour mon propre compte. C'était un homme poli, qui fut payé en conséquence, et qui probablement s'y attendait.»(Note de Moore.)

      Comme, en raison de leur peu de moyens, sa femme et lui ne voyaient que fort peu de monde, il n'avait de distraction, aux sombres pensées qu'excitaient en lui les difficultés dont sa vie était assiégée, que dans les occupations qui lui étaient imposées comme membre du comité de Drury-Lane. Et c'est à sa malheureuse liaison avec le théâtre qu'est attachée une des fatalités qui marquèrent sa courte année d'épreuve comme époux. D'après la réputation de galanterie qu'il s'était déjà faite, et l'insouciante légèreté à laquelle il s'abandonnait souvent, quand au fond son ame était rongée d'amertume, il ne fut pas difficile de jeter du soupçon sur quelques-unes des connaissances que ses rapports fréquens avec les coulisses l'avaient amené à faire, comme il arriva dans une circonstance où le nom d'une personne à laquelle il avait à peine adressé une fois la parole, fut compromis de la manière la plus offensante.

      Cependant, malgré ce fatal concours de circonstances qui aurait dû pallier les écarts de caractère ou de conduite où il fut entraîné, je suis persuadé, après tout, que ce n'est pas à des causes aussi sérieuses, qu'il faut attribuer la malheureuse mésintelligence qui se termina СКАЧАТЬ