Persuasion. Austen Jane
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Название: Persuasion

Автор: Austen Jane

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/36777

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СКАЧАТЬ Bath devait être sa résidence.

      Sir Walter penchait pour Londres, mais M. Shepherd n'en voulait pas pour lui, et il fut assez habile pour le dissuader et lui faire préférer Bath: là il pourrait comparativement faire figure à peu de frais.

      Les deux avantages de Bath avaient été pris en grande considération: sa distance de Kellynch, seulement cinquante milles, et le séjour qu'y faisait lady Russel pendant une partie de l'hiver. A la grande satisfaction de cette dernière, Sir Walter et Élisabeth en arrivèrent à croire qu'ils ne perdraient rien à Bath en considération et en plaisirs. Lady Russel fut obligée d'aller contre les désirs de sa chère Anna. C'était en demander trop à Sir Walter que de s'établir dans une petite maison du voisinage. Anna, elle-même, y aurait trouvé des mortifications plus grandes qu'elle ne le prévoyait, et pour Sir Walter, elles eussent été terribles. Lady Russel considérait l'antipathie d'Anna pour Bath comme une prévention erronée provenant de trois années de pension passées là après la mort de sa mère, et en second lieu de ce qu'elle n'était pas en bonne disposition d'esprit pendant le seul hiver qu'elle y eût passé avec elle.

      Lady Russel adorait Bath et s'imaginait que tout le monde devait penser comme elle. Sa jeune amie pourrait passer les mois les plus chauds avec elle à Kellynch-Lodge. Ce changement serait bon pour sa santé et pour son esprit. Anna avait trop peu vu le monde; elle n'était pas gaie: plus de société lui ferait du bien.

      Puis, Sir Walter, habitant dans le voisinage de Kellynch, aurait souffert de voir sa maison aux mains d'un autre; c'eût été une trop rude épreuve. Il fallait louer Kellynch-Hall. Mais ce fut un profond secret, renfermé dans leur petit cercle.

      Sir Walter eût été trop humilié qu'on l'apprît. M. Shepherd avait prononcé une fois le mot «avertissement», mais n'avait pas osé le redire.

      Sir Walter en méprisait la seule idée et défendait qu'on y fît la moindre allusion. Il ne consentirait à louer que comme sollicité à l'imprévu, par un locataire exceptionnel, acceptant toutes ses conditions comme une grande faveur.

      Nous approuvons bien vite ce que nous aimons. Lady Russel avait encore une autre raison d'être contente du départ projeté de Sir Walter. Élisabeth avait formé une intimité qu'il était désirable de rompre.

      La fille de M. Shepherd, mal mariée, était revenue chez son père, avec deux enfants. C'était une femme habile qui connaissait l'art de plaire, au moins à Kellynch-Hall. Elle avait si bien su se faire accepter de miss Elliot, qu'elle y avait fait plusieurs séjours, malgré les prudentes insinuations de lady Russel, qui trouvait cette amitié déplacée.

      Lady Russel avait peu d'influence sur Élisabeth et semblait l'aimer plutôt par devoir que par inclination. Celle-ci n'avait pour elle que des égards et de la politesse, mais jamais lady Russel n'avait réussi à faire prévaloir ses avis; elle était très peinée de voir Anna exclue si injustement des voyages à Londres et avait insisté fortement à plusieurs reprises pour qu'elle en fît partie. Elle s'était efforcée souvent de faire profiter Élisabeth de son jugement et de son expérience, mais toujours en vain. Miss Elliot avait sa volonté, et jamais elle n'avait fait une opposition plus décidée à lady Russel, qu'en choisissant Mme Clay et en délaissant une sœur si distinguée, pour donner son affection et sa confiance là où il ne devait y avoir que de simples relations de politesse.

      Lady Russel considérait Mme Clay comme une amie dangereuse, et d'une position inférieure; et son changement de résidence, qui la laisserait de côté et permettrait à miss Elliot de choisir une intimité plus convenable, lui semblait une chose de première importance.

      CHAPITRE III

      «Permettez-moi de vous faire observer, Sir Walter,» dit M. Shepherd un matin à Kellynch-Hall, en dépliant le journal, «que la situation actuelle nous est très favorable. Cette paix ramènera à terre tous les riches officiers de la marine. Ils auront besoin de maisons. Est-il un meilleur moment pour choisir de bons locataires? Si un riche amiral se présentait, Sir Walter?

      – Ce serait un heureux mortel, Shepherd,» répondit Sir Walter. «C'est tout ce que j'ai à remarquer. En vérité, Kellynch-Hall serait pour lui la plus belle de toutes les prises, n'est-ce pas, Shepherd?»

      M. Shepherd sourit, comme c'était son devoir, à ce jeu de mots, et ajouta:

      «J'ose affirmer, Sir Walter, qu'en fait d'affaires les officiers de marine sont très accommodants. J'en sais quelque chose. Ils ont des idées libérales, et ce sont les meilleurs locataires qu'on puisse voir. Permettez-moi donc de suggérer que si votre intention venait à être connue, ce qui est très possible (car il est très difficile à Sir Walter de celer à la curiosité publique ses actions et ses desseins; tandis que moi, John Shepherd, je puis cacher mes affaires, car personne ne perd son temps à m'observer); je dis donc que je ne serais pas surpris, malgré notre prudence, si quelque rumeur de la vérité transpirait au dehors; dans ce cas, des offres seront faites, et je pense que quelque riche commandant de la marine sera digne de notre attention, et permettez-moi d'ajouter que deux heures me suffisent pour accourir ici, et vous épargner la peine de répondre.»

      Sir Walter ne répondit que par un signe de tête; mais bientôt, se levant et arpentant la chambre, il dit ironiquement:

      «Il y a peu d'officiers de marine qui ne soient surpris, j'imagine, d'habiter un tel domaine.

      – Ils béniront leur bonne fortune,» dit Mme Clay (son père l'avait amenée, rien n'étant si bon pour sa santé qu'une promenade à Kellynch). «Mais je pense, comme mon père, qu'un marin serait un très désirable locataire. J'en ai connu beaucoup. Ils sont si scrupuleux, et si larges en affaires! Si vous leur laissez vos beaux tableaux, Sir Walter, ils seront en sûreté: tout sera parfaitement soigné. Les jardins et les massifs seront presque aussi bien entretenus qu'actuellement. Ne craignez pas, miss Elliot, que vos jolies fleurs soient négligées.

      – Quant à cela, répondit froidement Sir Walter, si je me décidais à louer, j'hésiterais à accorder certains privilèges; je ne suis pas disposé à faire des faveurs à un locataire. Sans doute le parc lui sera ouvert, et il n'en trouverait pas beaucoup d'aussi vastes.

      »Quant aux restrictions que je puis imposer sur la jouissance des réserves de chasse, c'est autre chose. L'idée d'en donner l'entrée ne me sourit guère, et je recommanderais volontiers à miss Elliot de se tenir en garde pour ses parterres.»

      Après un court silence, M. Shepherd hasarda: «Dans ce cas, il y a des usages établis, qui rendent chaque chose simple et facile entre propriétaire et locataire. Vos intérêts, Sir Walter, sont en mains sûres: comptez sur moi pour qu'on n'empiète pas sur vos droits. Qu'on me permette de le dire: je suis plus jaloux des droits de Sir Walter, qu'il ne l'est lui-même.»

      Ici, Anna prit la parole.

      «Il me semble que l'armée navale, qui a tant fait pour nous, a autant de droits que toute autre classe à une maison confortable. La vie des marins est assez rude pour cela, il faut le reconnaître.

      – Ce que dit miss Anna est très vrai, répondit M. Shepherd.

      – Certainement,» ajouta sa fille.

      Mais bientôt après, Sir Walter fit cette remarque: «La profession a son utilité, mais je serais très fâché qu'un de mes amis lui appartînt.

      – Vraiment? répondit-on avec un regard de surprise.

      – Oui; sous deux rapports elle me déplaît. D'abord c'est un moyen pour un homme de naissance obscure d'obtenir une distinction qui ne lui est pas due, d'arriver à des honneurs que ses ancêtres n'ont jamais rêvés; СКАЧАТЬ