Название: Les Douze Étapes et les Douze Traditions
Автор: Anonyme
Издательство: Ingram
Жанр: Здоровье
isbn: 9781940889016
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« Lorsque nous avons connu les AA, l’illusion de cette attitude de défi nous est apparue. Jamais nous n’avions cherché à savoir ce qu’était la volonté de Dieu pour nous ; au contraire, nous Lui avons dit ce qu’elle devrait être. Nous avons pris conscience que personne ne peut en même temps croire en Dieu et Le mettre au défi. Croire, c’est se fier, non pas défier. Chez les AA, nous avons vu les fruits de cette foi, c’est-à-dire des hommes et des femmes épargnés de la catastrophe définitive de l’alcool. Nous les avons vus affronter et surmonter leurs autres épreuves et malheurs. Nous les avons vus accepter calmement des situations impossibles sans chercher à fuir ou à récriminer. Ce n’était pas une foi superficielle ; c’était une foi agissante en toutes circonstances. Nous avons bientôt décidé que si l’humilité, à quelque degré que ce soit, était le prix à payer, nous paierions. »
Prenons maintenant le cas du croyant qui sent l’alcool à plein nez. Il se croit très pieux. En matière d’observance religieuse, il est scrupuleux. Il est certain de croire en Dieu, mais il a le vague sentiment que Dieu ne croit pas en lui. Il fait promesses sur promesses. Après, non seulement boit-il à nouveau, mais il se conduit encore plus mal que la fois précédente. Il tente vaillamment de combattre l’alcool, il implore le secours de Dieu, mais le secours ne vient pas. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Pour les ecclésiastiques, les médecins, les amis et les proches, cette situation de l’alcoolique bien intentionné qui fait de gros efforts demeure une énigme déchirante. Ce ne l’est pas pour la plupart des AA. Il y en a trop parmi nous qui étaient dans la même situation et qui ont trouvé la solution. C’est une question de qualité de foi, plutôt que de quantité. Voilà où nous nous trompions. Nous imaginions avoir de l’humilité alors que nous n’en avions pas. Nous nous croyions très appliqués dans nos pratiques religieuses, mais après une sérieuse évaluation, nous avons constaté que nous étions seulement superficiels. Ou encore, à l’autre extrême, nous avions versé dans le sentimentalisme en le confondant avec le sentiment religieux authentique. Dans les deux cas, nous voulions obtenir quelque chose en ne donnant rien. En réalité, nous n’avions pas vraiment fait le ménage en nous pour permettre à la grâce de Dieu d’y entrer et d’en chasser l’obsession. Nous n’avions jamais fait d’inventaire personnel profond et sérieux, réparé nos torts envers les personnes que nous avions lésées, donné gratuitement à un autre être humain sans exiger de récompense. Nous n’avions même pas prié correctement. Nous avions toujours dit : « Réponds à mes désirs » au lieu de dire : « Que ta volonté soit faite ». Nous n’avions jamais rien compris à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain. Nous étions donc toujours déçus et donc incapables de recevoir assez de grâce pour nous redonner la raison.
Ils sont rares en effet les alcooliques qui ont quelque notion de leur manque de logique, ou qui, l’ayant constaté, ont eu le courage d’y faire face. Quelques-uns se reconnaîtront comme « buveurs à problèmes », mais ne supporteront pas l’idée qu’ils soient mentalement malades. L’aveuglement de leur condition est provoqué par la société qui ne sait pas faire la distinction entre alcoolisme et consommation normale d’alcool. « Avoir la raison », c’est être « sain d’esprit ». Pourtant, aucun alcoolique ne peut se dire « sain d’esprit » quand il analyse sa conduite passée, qu’il ait détruit le mobilier de la salle à manger ou sa propre moralité.
Ainsi donc, la Deuxième Étape constitue notre point de ralliement à tous. Agnostiques, athées ou anciens croyants, nous pouvons tous nous y retrouver. L’humilité authentique et l’ouverture d’esprit peuvent nous conduire à la foi, et chaque réunion des AA nous offre l’assurance que Dieu nous rendra la raison si nous établissons avec Lui des rapports sains.
Troisième Étape
« Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevions. »
PRATIQUER la Troisième Étape équivaut à ouvrir une porte qui, de toute apparence, est encore fermée à clef. Il suffit d’avoir la clef et de prendre la décision d’ouvrir la porte. Quant à la clef, il n’y en a qu’une et c’est notre bonne volonté. Une fois déverrouillée par notre bonne volonté, la porte s’ouvre presque toute seule, et en regardant par l’ouverture, on aperçoit un sentier avec une inscription sur le côté : « Voici le chemin qui mène à une foi efficace. » Dans les deux premières Étapes, on nous invitait à la réflexion. Nous avons découvert que nous étions impuissants devant l’alcool mais nous avons aussi perçu qu’une certaine foi, ne serait-ce que la foi dans le Mouvement lui-même, est accessible à tout le monde. Ces constatations n’exigeaient pas de passer à l’action ; elles ne demandaient que l’acceptation.
Comme toutes les autres qui la suivent, la Troisième Étape amène à une action positive, car seule l’action pourra nous détacher de cette volonté propre qui a toujours bloqué l’entrée de Dieu dans notre vie – ou d’une Puissance supérieure, si vous préférez. La foi, c’est certain, est indispensable, mais la foi seule ne peut servir à rien. Nous pouvons avoir la foi et continuer de maintenir Dieu à l’extérieur de notre vie. La difficulté consiste donc maintenant à bien savoir comment et par quels moyens précis nous pourrons Le laisser entrer. C’est par la Troisième Étape que nous faisons une première tentative. À vrai dire, l’efficacité de tout le programme des AA dépendra du sérieux de nos efforts pour tenter d’en arriver à la « décision de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevions.
Pour tout nouveau membre à l’esprit pratique, cette Troisième Étape semble difficile, voire impossible. On a beau le vouloir de toutes ses forces, comment exactement peut-on faire pour confier sa volonté et sa vie aux soins de ce Dieu dont on reconnaît l’existence ? Par bonheur, nous en avons fait l’expérience, en y croyant tous plus ou moins, et nous pouvons attester que n’importe qui, vraiment n’importe qui, peut commencer à le faire. Nous pouvons même ajouter qu’un tout petit pas, même le plus modeste, est largement suffisant. Dès que nous avons mis dans la serrure la clef de notre bonne volonté et que la porte s’est ouverte, même légèrement, nous avons constaté qu’il est toujours possible de l’ouvrir davantage. Même si notre propre volonté pourra la refermer brutalement, comme c’est souvent le cas, elle s’ouvrira toujours dès que nous reprendrons la clef de la bonne volonté.
Tout cela peut paraître mystérieux et lointain, un peu comme la théorie de la relativité d’Einstein ou un théorème de physique nucléaire. Il n’en est rien. Voyons combien c’est facile en réalité. Hommes et femmes, tous ceux qui ont joint les rangs des AA avec l’intention d’y rester, ont déjà, sans s’en rendre compte, franchi le pas de la Troisième Étape. N’est-il pas exact que pour tout ce qui touche l’alcool, chacun d’eux a décidé de placer sa vie sous les soins, la protection et les bons conseils des Alcooliques anonymes ? C’est déjà un geste de bonne volonté que d’abandonner, en ce qui concerne l’alcool, sa volonté et ses positions personnelles pour adopter les suggestions des AA. Tous les nouveaux bien disposés sont persuadés qu’il n’existe pas pour leur navire fatigué d’autre port de salut que le Mouvement. Si ce n’est pas là confier sa volonté et sa vie à la Providence telle qu’on vient de la découvrir, alors qu’est-ce que c’est ?
Supposons, СКАЧАТЬ