Les Douze Étapes et les Douze Traditions. Anonyme
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Название: Les Douze Étapes et les Douze Traditions

Автор: Anonyme

Издательство: Ingram

Жанр: Здоровье

Серия:

isbn: 9781940889016

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СКАЧАТЬ chercher encore et toujours, en toute objectivité. À mon premier contact avec les AA, j’ai eu tout à fait la même réaction que toi. Toute cette affaire des AA, me disais-je, n’est pas scientifique pour un sou. Je ne marche tout simplement pas. Je refuse de m’arrêter à de telles absurdités.

      « Mais je me suis réveillé. J’ai dû admettre que les AA s’appuyaient sur des résultats, des résultats prodigieux. Je voyais bien que mon attitude à cet égard n’avait rien de scientifique. Ce n’étaient pas les AA mais bien moi qui manquais d’ouverture d’esprit. Dès que j’ai cessé d’argumenter, j’ai pu commencer à voir et à ressentir. Aussitôt, en douceur et petit à petit, la Deuxième Étape a commencé à s’infiltrer dans ma vie. Je ne puis préciser dans quelle circonstance ni à quel jour je me suis mis à croire en une Puissance supérieure à moi-même, mais aujourd’hui, il est certain que cette foi, je l’ai. Pour l’acquérir, il m’a suffi d’arrêter de me battre et d’appliquer le reste du programme des AA avec autant d’enthousiasme que possible.

      « Bien sûr, tu n’as là que l’opinion d’un seul homme et elle ne s’appuie que sur ma propre expérience. Je dois tout de suite t’assurer que dans leur recherche de la foi, les membres des AA suivent une très grande variété de cheminements. Si celui que je t’ai suggéré ne t’intéresse pas, tu en découvriras sûrement un autre qui te convient, pourvu que tu saches écouter et regarder. Bien des gens comme toi ont commencé à solutionner leur problème par la méthode de la substitution. Si tu veux, tu peux faire du Mouvement ta « puissance supérieure ». Voici en effet un rassemblement de très nombreuses personnes qui ont surmonté leur problème d’alcool. Vu ainsi, il s’agit sûrement d’une puissance supérieure à toi, qui n’est même pas parvenu à trouver la moindre solution. Tu peux sûrement avoir foi en elles. Même ce tout petit peu de foi peut suffire. Tu vas rencontrer plusieurs membres qui ont ainsi franchi le seuil. Ils te diront tous qu’une fois qu’ils l’ont passé, leur foi a grandi et s’est approfondie. Délivrés de leur obsession d’alcool et incapables de s’expliquer la transformation de leur vie, ils en sont venus à croire en une Puissance supérieure et, dans la plupart des cas, à mentionner le nom de Dieu. »

      Prenons maintenant le cas de ceux qui ont déjà eu la foi mais qui l’ont perdue. Vous en verrez qui ont glissé dans l’indifférence, d’autres qui, remplis d’autosuffisance, ont coupé tous les ponts, d’autres qui ont nourri des préjugés contre la religion, et d’autres enfin qui ont nettement adopté une attitude de défi parce que Dieu n’a pas daigné exaucer leurs vœux. Leur expérience permet-elle aux AA de dire à tous ces gens qu’ils peuvent retrouver une foi qui fonctionne ?

      La méthode des AA pose parfois plus de difficultés à ceux qui ont perdu ou rejeté la foi qu’à ceux qui ne l’ont jamais eue, car les premiers ont l’impression d’avoir déjà fait l’expérience de la foi sans obtenir les résultats attendus. Ils ont vécu un temps avec la foi et un temps sans la foi. Comme les deux méthodes les ont amèrement déçus, ils en ont déduit qu’il n’y avait plus aucune place pour eux. L’indifférence, l’illusion de pouvoir se suffire à soi-même, les préjugés et l’attitude de défi construisent chez ces gens des blocages qui se révèlent parfois bien plus solides et bien plus redoutables que les objections des agnostiques indécis ou même des athées militants. La religion soutient qu’il est possible de démontrer l’existence de Dieu ; l’agnostique prétend que c’est impossible ; et l’athée affirme détenir la preuve que Dieu n’existe pas. De toute évidence, c’est un dilemme qui jette dans la plus profonde confusion celui qui s’est éloigné de la foi. Il se croit à tout jamais privé du réconfort d’avoir une quelconque conviction. Il ne peut partager la moindre parcelle de certitude ni du croyant, ni de l’agnostique, ni de l’athée. Il est désorienté.

      À celui qui va ainsi à la dérive, plusieurs membres des AA pourraient dire : « Oui, nous aussi, nous nous étions beaucoup éloignés de la foi de notre enfance. C’est contre la naïve crédulité de la jeunesse que nous en avions. Évidemment, nous étions reconnaissants des valeurs que nous avaient données une bonne famille et une bonne éducation religieuse. Nous étions encore convaincus qu’il fallait être raisonnablement honnête, tolérant et juste, qu’il fallait avoir de l’ambition et travailler fort. Et nous nous sommes convaincus que ces simples règles d’honnêteté et de décence suffisaient.

      « Lorsque nous avons connu le succès matériel qui n’avait d’autre base que ces qualités élémentaires, nous avons eu l’impression de bien réussir au jeu de la vie. C’était grisant, et nous en étions heureux. Pourquoi faudrait-il nous embarrasser d’abstractions théologiques et d’obligations religieuses, ou nous inquiéter de l’état de notre âme, ici ou ailleurs ? La réalité était bien suffisante pour nous. La volonté de vaincre nous soutiendrait. Mais voilà : l’alcool s’est mis de la partie. À la fin du compte, quand nos marques furent réduites et que toute nouvelle erreur menaçait de nous retirer du match à tout jamais, nous avons dû nous remettre en quête de la foi que nous avions perdue. C’est chez les AA que nous l’avons retrouvée. Tu peux en faire autant, toi aussi. »

      Nous en arrivons à un autre genre de problème, celui de l’homme ou de la femme autosuffisants intellectuellement. À ceux-là, de nombreux membres des AA peuvent dire : « Oui, nous étions comme vous – trop futés pour que cela nous aide. Nous aimions passer pour des avant-gardistes. En prenant soin de ne pas le laisser paraître, nous prenions appui sur notre instruction pour nous gonfler d’orgueil. Nous avions la secrète conviction de pouvoir flotter au-dessus du reste du monde par la seule puissance de notre intelligence. Le progrès scientifique nous laissait croire que rien n’est impossible à l’homme. La connaissance était toute-puissante. L’intelligence pouvait dominer la nature. Comme nous étions plus brillants que la majorité des gens (c’était du moins notre avis), il nous suffisait de penser pour récolter les fruits du succès. Le dieu de l’intelligence avait supplanté le Dieu de nos pères. Mais la bouteille avait de tout autres vues. Nous, qui avions le succès si facile, nous retrouvions au rang des éternels perdants. Nous avons constaté qu’il nous fallait réviser nos positions ou faire face à la mort. Chez les AA, nous en avons rencontré plusieurs qui avaient déjà pensé comme nous. Ils nous ont aidés à nous ramener à notre vrai niveau. Par l’exemple, ils nous ont fait comprendre que l’intelligence et l’humilité ne sont pas incompatibles, à condition de donner à l’humilité la première place. En agissant ainsi, nous avons reçu le don de la foi, une foi qui produit des résultats. Cette foi, elle vous est offerte, à vous aussi. »

      Parmi les membres, une autre catégorie pourrait s’exprimer ainsi : « Nous étions carrément dégoûtés de la religion et de son enseignement. La Bible, à notre avis, était remplie d’absurdités : nous pouvions les citer au chapitre et au verset, mais nous ne pouvions pas croire à la réalisation des Béatitudes. Sa morale était tantôt bonne ou mauvaise à l’excès. Mais c’était surtout la moralité des bigots qui nous révoltait. Nous dénoncions à hauts cris l’hypocrisie, la fausse dévotion et l’autosatisfaction imbue de supériorité de tant de ‘croyants’, même le dimanche. Combien nous aimions dénoncer le fait que des millions de ‘pieuses bonnes gens’ continuent de s’entretuer au nom de Dieu. Tout cela signifiait, bien sûr, que nous avions adopté une attitude négative plutôt que positive. Une fois arrivés chez les AA, nous avons dû reconnaître qu’une telle façon de penser flattait notre ego. En soulignant les travers de certains dévots, nous pouvions nous donner l’impression de leur être supérieurs. Pire encore, nous pouvions ainsi éviter d’examiner nos propres faiblesses. L’autosatisfaction, que nous dénoncions avec tant de mépris chez les autres, était justement notre plus grand défaut. En ce qui concerne la foi, cette fausse respectabilité fut notre perte. Mais finalement, une fois chez les AA, nous avons appris mieux.

      « Comme l’ont souvent observé les psychiatres, l’attitude de défi est la caractéristique prépondérante de beaucoup d’alcooliques. Il n’est donc pas étonnant qu’un grand СКАЧАТЬ