Название: Histoire de la magie
Автор: Eliphas Levi
Издательство: Bookwire
Жанр: Документальная литература
isbn: 4064066084929
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»Au premier, les poils de tout son corps se dressent.
»Au second, ses membres sont engourdis.
»Au troisième, il ressent dans tous ses membres la fatigue qui suit les jouissances de l'amour.
»Au quatrième, la tête lui tourne, il est comme ivre.
»Au cinquième, l'eau de la vie reflue dans son cerveau.
»Au sixième, cette eau descend en lui et il s'en nourrit.
»Au septième, il devient maître de la vision, il voit au dedans des coeurs, il entend les voix les plus éloignées.
»Au neuvième, il se sent assez subtil pour se transporter où il veut, et, comme les anges, tout voir sans être vu.
»Au dixième, il devient la voix universelle et indivisible, il est le grand créateur, l'être éternel, exempt de tout, et, devenu le repos parfait, il distribue le repos au monde.»
Il faut remarquer, dans cette page si curieuse, la description complète des phénomènes du somnambulisme lucide mêlée à une théorie complète de magnétisme solitaire. C'est l'art de se mettre en extase par la tension de la volonté et la fatigue du système nerveux.
Nous recommandons aux magnétistes l'étude approfondie des mystères de l'Oupnek'hat.
L'emploi gradué des narcotiques et l'usage d'une gamme de disques coloriés produit des effets analogues à ceux que décrit le sorcier indien, et M. Ragon en a donné la recette dans son Livre de la maçonnerie occulte, faisant suite à l'orthodoxie maçonnique, page 499.
L'Oupnek'hat donne un moyen plus simple de perdre connaissance et d'arriver à l'extase: c'est de regarder des deux yeux le bout de son nez et de rester dans cette posture, ou plutôt dans cette grimace, jusqu'à la convulsion du nerf optique.
Toutes ces pratiques sont douloureuses et dangereuses autant que ridicules, et nous ne les conseillons à personne; mais nous ne doutons pas qu'elles ne produisent effectivement, dans un espace de temps plus ou moins long, suivant la sensibilité des sujets, l'extase, la catalepsie, et même l'évanouissement léthargique.
Pour se procurer des visions, pour arriver aux phénomènes de la seconde vue, il faut se mettre dans un état qui tient du sommeil, de la mort et de la folie. C'est en cela surtout que les Indiens sont habiles, et c'est à leurs secrets peut-être qu'il faut rapporter les facultés étranges de certains médiums américains.
On pourrait définir la magie noire l'art de se procurer et de procurer aux autres une folie artificielle. C'est aussi par excellence la science des empoisonnements. Mais ce que tout le monde ne sait pas, et ce que M. Dupotet, parmi nous, a le premier découvert, c'est qu'on peut tuer par congestion ou par soustraction subite de lumière astrale, lorsque, par une série d'exercices presque impossibles, semblables à ceux que décrit le sorcier indien, on a fait de son propre appareil nerveux assoupli à toutes les tensions et à toutes les fatigues, une sorte de pile galvanique vivante, capable de condenser et de projeter avec force cette lumière qui enivre et qui foudroie.
Mais là ne s'arrêtent pas les secrets magiques de l'Oupnek'hat; il en est un dernier que l'hiérophante ténébreux confie à ses initiés, comme le grand et suprême arcane, et c'est, en effet, l'ombre et l'inverse de ce grand secret de la haute magie.
Le grand arcane des vrais mages c'est l'absolu en morale, et par conséquent eu direction des oeuvres et en liberté.
Le grand arcane de l'Oupnek'hat c'est l'absolu en immoralité, en fatalité et en quiétisme mortel.
Voici comment s'exprime l'auteur du livre indien:
«Il est permis de mentir pour faciliter les mariages et pour exalter les vertus d'un bramine ou les qualités d'une vache.
»Dieu s'appelle vérité, et en lui l'ombre et la lumière ne font qu'un. Celui qui sait cela ne ment jamais, car s'il veut mentir il fait de son mensonge une vérité.
»Quelque péché qu'il commette, quelque mauvaise oeuvre qu'il fasse, il n'est jamais coupable. Quand même il serait deux fois parricide, quand même il tuerait un brahme initié aux mystères des Védas, quelque chose qu'il commette enfin, sa lumière n'en sera pas diminuée, car, dit Dieu, je suis l'âme universelle, en moi sont le bien et le mal qui se corrigent l'un par l'autre. Celui qui sait cela n'est jamais pécheur; il est universel comme moi.» (Oupnek'hat, instruction 108, pages 35 et 92 du tome Ier de la traduction d'Anquetil.)
De pareilles doctrines sont loin d'être civilisatrices, et d'ailleurs l'Inde, en immobilisant sa hiérarchie sociale, parquait l'anarchie dans les castes; la société ne vit que d'échanges. Or l'échange est impossible quand tout appartient aux uns et rien aux autres. A quoi servent les échelons sociaux dans une prétendue civilisation où personne ne peut ni descendre ni monter? Ici se montre enfin le châtiment tardif du fratricide, châtiment qui enveloppe toute sa race et le condamne à mort. Vienne une autre nation orgueilleuse et égoïste, elle sacrifiera l'Inde, comme les légendes orientales racontent que Lamech a tué Caïn. Malheur toutefois au meurtrier même de Caïn! disent les oracles sacrés de la Bible.
Vingt et unième Clé du Tuol
Égyptien primitif.
CHAPITRE IV.
MAGIE HERMÉTIQUE.
SOMMAIRE.--Le dogme d'Hermès Trismégiste.--La magie hermétique.--L'Égypte et ses merveilles.--Le patriarche Joseph et sa politique.--Le Livre de Thot.--La table magique de Bembo.--La clef des oracles.--L'éducation de Moïse.--Les magiciens de Pharaon.--La pierre philosophale et le grand oeuvre.
C'est en Égypte que la magie se complète comme science universelle et se formule en dogme parfait. Rien ne surpasse et rien n'égale comme résumé de toutes les doctrines du vieux monde les quelques sentences gravées sur une pierre précieuse par Hermès et connues sous le nom de table d'émeraude; l'unité de l'être et l'unité des harmonies, soit ascendantes, soit descendantes, l'échelle progressive et proportionnelle du Verbe; la loi immuable de l'équilibre et le progrès proportionnel des analogies universelles, le rapport de l'idée au Verbe donnant la mesure du rapport entre le créateur et le créé; les mathématiques nécessaires de l'infini, prouvées par les mesures d'un seul coin du fini; tout cela est exprimé par cette seule proposition du grand hiérophante égyptien:
«Ce qui est supérieur est comme ce qui est inférieur, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut pour former les merveilles de la chose unique.»
Puis vient la révélation et la description savante de l'agent créateur, du feu pantomorphe, du grand moyen de la puissance occulte, de la lumière astrale en un mot.
«Le soleil est son père, la lune est sa mère, le vent l'a porté dans son ventre.»
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