Histoire de la magie. Eliphas Levi
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Название: Histoire de la magie

Автор: Eliphas Levi

Издательство: Bookwire

Жанр: Документальная литература

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isbn: 4064066084929

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СКАЧАТЬ animale vous soumet encore aux fatalités des tempêtes de la vie, on se brûle aux feux qu'on allume, on est la proie du serpent qu'on déchaîne, et l'on périra foudroyé comme Tullus Hostilius.

      Il n'est pas conforme aux lois de la nature que l'homme puisse être dévoré par les bêtes sauvages. Dieu l'a armé de puissance pour leur résister; il peut les fasciner du regard, les gourmander avec la voix, les arrêter d'un signe,... et nous voyons, en effet, que les animaux les plus féroces redoutent la fixité du regard de l'homme, et semblent tressaillir à sa voix. Les projections de la lumière astrale les paralysent et les frappent de crainte. Lorsque Daniel fut accusé de fausse magie et d'imposture, le roi de Babylone le soumit, ainsi que ses accusateurs, à l'épreuve des lions. Les animaux n'attaquent jamais que ceux qui les craignent ou ceux dont eux-mêmes ils ont peur. Un homme intrépide et désarmé ferait certainement reculer un tigre par le magnétisme de son regard.

      Les mages se servaient de cet empire, et les souverains de l'Assyrie avaient dans leurs jardins des tigres soumis, des léopards dociles et des lions apprivoisés. On en nourrissait d'autres dans les souterrains des temples pour servir aux épreuves de l'initiation. Les bas-reliefs symboliques en font foi; ce ne sont que luttes d'hommes et d'animaux, et toujours on voit l'adepte couvert du vêtement sacerdotal les dominer du regard et les arrêter d'un geste de la main. Plusieurs de ces représentations sont symboliques sans doute, quand les animaux reproduisent quelques-unes des formes du sphinx; mais il en est d'autres où l'animal est représenté au naturel et où le combat semble être la théorie d'un véritable enchantement.

      La magie est une science dont on ne peut abuser sans la perdre et sans se perdre soi-même. Les souverains et les prêtres du monde assyrien étaient trop grands pour ne pas être exposés à se briser si jamais ils tombaient; ils devinrent orgueilleux et ils tombèrent. La grande époque magique de la Chaldée est antérieure aux règnes de Sémiramis et de Ninus. A cette époque déjà la religion se matérialise et l'idolâtrie commence à triompher. Le culte d'Astarté succède à celui de la Vénus céleste, la royauté se fait adorer sous les noms de Baal et de Bel ou Bélus. Sémiramis abaisse la religion au-dessous de la politique et des conquêtes, et remplace les vieux temples mystérieux par de fastueux et indiscrets monuments; l'idée magique toutefois domine encore les sciences et les arts, et imprime aux merveilleuses constructions de cette époque un caractère inimitable de force et de grandeur. Le palais de Sémiramis était une synthèse bâtie et sculptée de tout le dogme de Zoroastre. Nous en reparlerons lorsque nous expliquerons le symbolisme de ces sept chefs-d'oeuvre de l'antiquité, qu'on appela les merveilles du monde.

      Le sacerdoce s'était fait plus petit que l'empire, en voulant matérialiser sa propre puissance; l'empire en tombant devait l'écraser, et ce fut ce qui arriva sous l'efféminé Sardanapale. Ce prince, amoureux de luxe et de mollesse, avait fait de la science des mages une de ses prostituées. A quoi bon la puissance d'opérer des merveilles si elle ne donne pas du plaisir? Enchanteurs, forcez l'hiver à donner des roses; augmentez la saveur du vin; employez votre empire sur la lumière à faire resplendir la beauté des femmes comme celle des divinités! On obéit et le roi s'enivre. Cependant la guerre se déclare, l'ennemi s'avance.... Qu'importe l'ennemi au lâche qui jouit et qui dort? Mais c'est la ruine, c'est l'infamie, c'est la mort!... la mort! Sardanapale ne la craint pas, il croit que c'est un sommeil sans fin; mais il saura bien se soustraire aux travaux et aux affronts de la servitude... La nuit suprême est arrivée; le vainqueur est aux portes, la ville ne peut plus résister; demain c'en est fait du royaume d'Assyrie.... Le palais de Sardanapale s'illumine, et il rayonne de si merveilleuses splendeurs qu'il éclaire toute la ville consternée. Sur des amas d'étoffes précieuses, de pierreries et de vases d'or, le roi fait sa dernière orgie. Ses femmes, ses favoris, ses complices, ses prêtres avilis l'entourent; les clameurs de l'ivresse se mêlent au bruit de mille instruments, les lions apprivoisés rugissent, et une fumée de parfums sortant des souterrains du palais en enveloppe déjà toutes les constructions d'un épais nuage. Des langues de flamme percent déjà les lambris de cèdre;... les chants d'ivresse vont faire place aux cris d'épouvante et aux râles de l'agonie.... Mais la magie qui n'a pu, entre les mains de ses adeptes dégradés, conserver l'empire de Ninus, va du moins mêler ses merveilles aux terribles souvenirs de ce gigantesque suicide. Une clarté immense et sinistre telle que n'en avaient jamais vu les nuits de Babylone, semble repousser tout à coup et élargir la voûte du ciel.... Un bruit semblable à celui de tous les tonnerres éclatant ensemble ébranle la terre et secoue la ville, dont les murailles tombent.... La nuit profonde redescend; le palais de Sardanapale n'existe plus, et demain ses vainqueurs ne trouveront plus rien de ses richesses, de son cadavre et de ses plaisirs.

       Table des matières

       Table des matières

      SOMAIRE.--Dogme des gymnosophistes.--La trimourti et les Avatars.--Singulière manifestation de l'esprit prophétique.--Influence du faux Zoroastre sur le mysticisme indien.--Antiquités religieuses des Védas.--Magie des brahmes et des faquirs.--Leurs livres et leurs oeuvres.

      L'Inde, que la tradition kabbalistique nous dit avoir été peuplée par les descendants de Caïn, et où se retirèrent plus tard les enfants d'Abraham et de Céthurah, l'Inde est par excellence le pays de la goétie et des prestiges. La magie noire s'y est perpétuée avec les traditions originelles du fratricide rejeté par les puissants sur les faibles, continué par les castes oppressives et expié par les parias.

      On peut dire de l'Inde qu'elle est la savante mère de toutes les idolâtries. Les dogmes de ses gymnosophistes seraient les clefs de la plus haute sagesse, si elles n'ouvraient encore mieux les portes de l'abrutissement et de la mort. L'étonnante richesse du symbolisme indien ferait presque supposer qu'il est antérieur à tous les autres, tant il y a d'originalité primitive dans ses poétiques conceptions; mais c'est un arbre dont le serpent infernal semble avoir mordu la racine. La déification du diable contre laquelle nous avons déjà énergiquement protesté, s'y étale dans toute son impudeur. La terrible trimourti des brahmes se compose d'un créateur, d'un destructeur et d'un réparateur. Leur Addha-Nari, qui figure la divinité mère ou la nature céleste, se nomme aussi Bowhanie, et les tuggs ou étrangleurs lui offrent des assassinats. Vichnou le réparateur ne s'incarne guère que pour tuer un diable subalterne qui renaît toujours, puisqu'il est favorisé par Rutrem ou Shiva, le dieu de la mort. On sent que Shiva est l'apothéose de Caïn, mais rien dans toute cette mythologie ne rappelle la douceur d'Abel. Ses mystères toutefois sont d'une poésie grandiose, ses allégories d'une singulière profondeur. C'est la kabbale profanée; aussi, loin de fortifier l'âme en la rapprochant de la suprême sagesse, le brahmanisme СКАЧАТЬ