Histoire de la magie. Eliphas Levi
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Histoire de la magie - Eliphas Levi страница 13

Название: Histoire de la magie

Автор: Eliphas Levi

Издательство: Bookwire

Жанр: Документальная литература

Серия:

isbn: 4064066084929

isbn:

СКАЧАТЬ c'est la lumière astrale des martinistes, et nous préférons, comme plus explicite, cette dernière appellation.

      L'existence et l'usage possible de cette force sont le grand arcane de la magie pratique. C'est la baguette des thaumaturges et la clavicule de la magie noire.

      C'est le serpent édénique qui a transmis à Ève les séductions d'un ange déchu.

      La lumière astrale aimante, échauffe, éclaire, magnétise, attire, repousse, vivifie, détruit, coagule, sépare, brise, rassemble toutes choses sous l'impulsion des volontés puissantes.

      Dieu l'a créée au premier jour lorsqu'il a dit le FIAT LUX!

      C'est une force aveugle en elle-même, mais qui est dirigée par les égrégores, c'est-à-dire par les chefs des âmes. Les chefs des âmes sont les esprits d'énergie et d'action.

      Ceci explique déjà toute la théorie des prodiges et des miracles. Comment, en effet, les bons et les méchants pourraient-ils forcer la nature à laisser voir les forces exceptionnelles? comment y aurait-il miracles divins et miracles diaboliques? comment l'esprit réprouvé, l'esprit égaré, l'esprit dévoyé, aurait-il plus de force en certain cas et de certaine manière que le juste, si puissant de sa simplicité et de sa sagesse, si l'on ne suppose pas un instrument dont tous peuvent se servir, suivant certaines conditions, les uns pour le plus grand bien, les autres pour le plus grand mal?

      Les magiciens de Pharaon faisaient d'abord les mêmes prodiges que Moïse. L'instrument dont ils se servaient était donc le même, l'inspiration seule était différente, et quand ils se déclarèrent vaincus, ils proclamèrent que suivant eux les forces humaines étaient à bout, et que Moïse devait avoir en lui quelque chose de surhumain. Or cela se passait dans cette Égypte, mère des initiations magiques, dans cette terre où tout était science occulte et enseignement hiérarchique et sacré. Était-il plus difficile cependant de faire apparaître des mouches que des grenouilles? Non, certainement; mais les magiciens savaient que la projection fluidique par laquelle on fascine les yeux ne saurait s'étendre au delà de certaines limites, et pour eux déjà ces limites étaient dépassées par Moïse.

      Quand le cerveau se congestionne ou se surcharge de lumière astrale, il se produit un phénomène particulier. Les yeux, au lieu de voir en dehors, voient en dedans; la nuit se fait à l'extérieur dans le monde réel et la clarté fantastique rayonne seule dans le monde des rêves. L'oeil alors semble retourné et souvent, en effet, il se convulse légèrement et semble rentrer en tournant sous la paupière. L'âme alors aperçoit par des images le reflet de ses impressions et de ses pensées, c'est-à-dire que l'analogie qui existe entre telle idée et telle forme, attire dans la lumière astrale le reflet représentatif de cette forme, car l'essence de la lumière vivante c'est d'être configurative, c'est l'imagination universelle dont chacun de nous s'approprie une part plus ou moins grande, suivant son degré de sensibilité et de mémoire. Là est la source de toutes les apparitions, de toutes les visions extraordinaires et de tous les phénomènes intuitifs qui sont propres à la folie ou à l'extase.

      Le phénomène d'appropriation et d'assimilation de la lumière par la sensibilité qui voit, est un des plus grands qu'il soit donné à la science d'étudier. On trouvera peut-être un jour que voir c'est déjà parler, et que la conscience de la lumière est le crépuscule de la vie éternelle dans l'être, la parole de Dieu, qui crée la lumière, semble être proférée par toute intelligence, qui peut se rendre compte des formes et qui veut regarder.--Que la lumière soit! La lumière, en effet, n'existe à l'état de splendeur que pour les yeux qui la regardent, et l'âme amoureuse du spectacle des beautés universelles, et appliquant son attention à cette écriture lumineuse du livre infini qu'on appelle les choses visibles, semble crier, comme Dieu à l'aurore du premier jour, ce verbe sublime et créateur: FIAT LUX!

      Tous les yeux ne voient pas de même, et la création n'est pas pour tous ceux qui la regardent de la même forme et de la même couleur. Notre cerveau est un livre imprimé au dedans et au dehors, et pour peu que l'attention s'exalte, les écritures se confondent. C'est ce qui se produit constamment dans l'ivresse et dans la folie. Le rêve alors triomphe de la vie réelle et plonge la raison dans un incurable sommeil. Cet état d'hallucination a ses degrés, toutes les passions sont des ivresses, tous les enthousiasmes sont des folies relatives et graduées. L'amoureux voit seul des perfections infinies autour d'un objet qui le fascine et qui l'enivre. Pauvre ivrogne de voluptés! demain ce parfum du vin qui l'attire sera pour lui une réminiscence répugnante et une cause de mille nausées et de mille dégoûts!

      Savoir user de cette force, et ne se laisser jamais envahir et surmonter par elle, marcher sur la tête du serpent, voilà ce que nous apprend la magie de lumière: dans cet arcane sont contenus tous les mystères du magnétisme, qui peut déjà donner son nom à toute la partie pratique de la haute magie des anciens.

      Le magnétisme, c'est la baguette des miracles, mais pour les initiés seulement; car pour les imprudents qui voudraient s'en faire un jouet ou un instrument au service de leurs passions, elle devient redoutable comme cette gloire foudroyante qui, suivant les allégories de la fable, consuma la trop ambitieuse Sémélé dans les embrassements de Jupiter.

      Un des grands bienfaits du magnétisme, c'est de rendre évidente, par des faits incontestables, la spiritualité, l'unité et l'immortalité de l'âme. La spiritualité, l'unité et l'immortalité une fois démontrées, Dieu apparaît à toutes les intelligences et à tous les coeurs. Puis de la croyance à Dieu et aux harmonies de la création, on est amené à cette grande harmonie religieuse, qui ne saurait exister en dehors de la hiérarchie miraculeuse et légitime de l'Église catholique, la seule qui ait conservé toutes les traditions de la science et de la foi.

      La tradition première de la révélation unique a été conservée sous le nom de kabbale par le sacerdoce d'Israël. La doctrine kabbalistique, qui est le dogme de la haute magie, est contenue dans le Sepher Jézirah, le Sohar et le Talmud. Suivant cette doctrine, l'absolu c'est l'être dans lequel se trouve le Verbe, qui est l'expression de la raison d'être et de la vie.

      L'être est l'être, היהא רסא היהא. Voilà le principe.

      Dans le principe était, c'est-à-dire est, a été, et sera le Verbe, c'est-à-dire la raison qui parle.

       Table des matières

      Le Verbe est la raison de la croyance, et en lui aussi est l'expression de la foi qui vivifie la science. Le Verbe, λογος, est la source de la logique. Jésus est le Verbe incarné. L'accord de la raison avec la foi, de la science avec la croyance, de l'autorité avec la liberté, est devenu dans les temps modernes l'énigme véritable du sphinx; et en même temps que ce grand problème on a soulevé celui des droits respectifs de l'homme et de la femme; cela devait être, car entre tous ces termes d'une grande et suprême question, l'analogie est constante et les difficultés, comme les rapports, sont invariablement les mêmes.

      Ce qui rend paradoxale, en apparence, la solution de ce noeud gordien de la philosophie et de la politique moderne, c'est que pour accorder les termes de l'équation qu'il s'agit de faire, on affecte toujours de les mêler ou de les confondre.

      S'il y a une absurdité suprême, en effet, c'est de chercher comment la foi pourrait être une raison, la raison une croyance, la liberté une autorité; et réciproquement, la femme un homme et l'homme une femme. Ici les définitions mêmes s'opposent à la confusion, et c'est en distinguant parfaitement les termes qu'on arrive à les accorder. Or, la distinction parfaite СКАЧАТЬ